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Pascal Mariotti, Président de l’ADESM*

"La crise devrait manifestement marquer un approfondissement de la nécessité de rénover l’offre de soins en psychiatrie"

Comment les établissements publics de santé mentale font-ils face à la crise sanitaire actuelle ?
Depuis le passage en plan blanc, des dispositifs assez similaires ont été mis en place via les cellules de crise internes et s’adaptent au fil de l’épidémie. Les hôpitaux se sont confinés et ont réduit leurs capacités d’hospitalisation complète pour maîtriser les risques de contamination, donc en se concentrant sur les patients les plus requérants. Quand la taille de l’établissement le permet, une unité au moins dédiée COVID+ a souvent été mise en place.
Ils ont surtout maintenu autant que possible une offre ambulatoire de crise en première ligne, non groupale, y compris téléphonique et en télépsychiatrie. S’y ajoutent des interventions plus ciblées mais plus intensives au domicile. Ceci doit être conçu comme évolutif au fur et à mesure du confinement. De plus, la cessation fréquente des accompagnements médico sociaux complique la réponse.
Au vu des résultats, ils parviennent à relever le quadruple défi que la crise sanitaire impose à la psychiatrie : poursuivre une prise en charge suffisante de nos patients, les protéger ainsi que nos professionnels de la propagation du virus, renforcer l’articulation avec le MCO, et anticiper les risques de décompensation psycho pathologiques en conséquence de la durée de la crise.
Enfin, des plateformes d’appel pour la population, d’autres pour les soignants, se multiplient.

Les problématiques majeures à noter ? 
Les établissements autorisés en psychiatrie vivent les mêmes problématiques que les autres établissements de santé vis-à-vis de l’approvisionnement, notamment en masques (désormais pour les EPSM surtout FFP2), solutions hydro alcooliques et dispositifs de protection à usage unique.
L’absentéisme du personnel en contexte de crise ou du fait d’une contamination est en hausse, mais mesuré ; des réserves soignantes mobilisables si besoin ont souvent pu être constituées.
Il faut également noter que l’accès des patients au dépistage reste inégalitaire, selon la taille de l’établissement et qu’on ait ou pas l’appui d’un grand CH/U à proximité.
La psychiatrie est également confrontée à des problématiques inhérentes à la spécialité. Ainsi la fragilité somatique d’une partie de la patientèle et la crainte de difficultés d’accès aux soins intensifs et de réanimation ; risque non documenté à ce jour. Aussi les difficultés de certaines personnes à respecter les règles de confinement et de protection, à la fois facteur important de risque de contamination et de stigmatisation accrue.
Enfin, l’interruption préjudiciable de nombres d’activités, à l’exemple des électroconvulsivothérapies, ou le quasi gel des transferts inter–établissements, ainsi que vers les UMD.

Avez-vous déjà une idée de l’effet de la crise sur les patients ?
On sera forcément réducteur car il est encore tôt. A trois semaines, les urgences ont fortement décru et l’hospitalisation fonctionne de façon satisfaisante et dans le calme en situation de confinement ; bien sûr cette organisation des soins ne saurait durer, même si on discerne l’opportunité de réduire nettement le recours à l’hospitalisation dans le futur. En ambulatoire, la situation reste aussi sous contrôle, d’autant qu'une partie de la patientèle a tendance à l’isolement (ce qui ne serait pas sans conséquences dans la durée…) ; mais on sent bien que les dispositifs de crise sont déjà soumis à la nécessité de s’adapter car des familles sont désormais en difficulté, notamment pour des enfants et des ados avec troubles du spectre de l’autisme/troubles du neuro-développement ; ou bien, autre exemple, des patients adultes avec des tableaux psycho – sociaux complexes, qui vont nécessiter un suivi accru et la reprise rapide des accompagnements médico–sociaux ou sociaux.

Comment votre réseau se mobilise-t-il dans cette crise ? 
En cohérence avec les objectifs de l‘association, l'AdESM a favorisé le travail en réseau pour accompagner l’adaptation face à la crise et recenser les problématiques communes. Nous avons commencé par mettre en place sur notre site internet un partage des notes et modes opératoires émanant des cellules de crise des établissements, ainsi que toutes ressources utiles dans la gestion de la crise. Nous avons également créé une Foire Aux Questions (FAQ en ligne) pour répondre aux problématiques ciblées soulevées par nos adhérents. L’AdESM a également été sollicitée pour participer à la cellule de crise nationale coordonnée par le Pr Bellivier. Elle contribue ainsi à la rédaction des fiches pratiques et recommandations pour la psychiatrie à la lumière des constats, solutions et difficultés remontés par ses adhérents.

Pensez-vous à l'après-crise ?
Outre la sortie du confinement et la probabilité d’une temporalité plus longue des effets de la crise, celle-ci devrait manifestement marquer un approfondissement de la nécessité de rénover l’offre de soins en psychiatrie. Des enseignements seront à tirer de la capacité de nos organisations à s’adapter en temps de crise. Déjà, la discipline a fait montre d’une faculté de réaction qu’on ne lui prêtait pas. Ensuite, des pratiques nouvelles et souvent longtemps récusées se sont imposées. Nous dédierons certainement une journée d’études à ce sujet pour faire le bilan de cette période exceptionnelle à différents titres. Il faudra nécessairement construire la psychiatrie de demain en capitalisant ces enseignements.
Pour l’heure, nous voudrions remercier l’ensemble des médecins, soignants et personnels qui se mobilisent chaque jour à l’hôpital pour assurer nos missions. Malgré les difficultés évidentes, le service public hospitalier tient bon, et notre discipline a su faire face en son sein.

*L’Association des établissements du service public de santé mentale est une association loi 1901 qui fédère 205 établissements publics (CHS, CH et CHU) et privés à but non lucratif, en charge du service public de psychiatrie.Elle s’est donné un triple objectif : Accélérer l’adaptation des hôpitaux du service public de santé mentale aux besoins des patients et des familles ; Promouvoir une dynamique de collaboration inter-établissements, via le travail en réseau, afin de valoriser et diffuser les expériences et les innovations ; Etre force de proposition dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale pour améliorer la qualité et la pertinence du service offert aux personnes concernées et aux aidants.

Bilan d’activité 2019 du CCOMS
Le CCOMS et le GCS viennent de finaliser le document de synthèse de leurs activités pour l’année dernière. Outre les travaux habituels du centre, 2019 aura notamment vu la valorisation des activités du CCOMS auprès de la mission parlementaire santé mentale, le rapprochement avec le délégué ministériel, l’organisation d’événements nationaux marquants (journée programmes de soins, masterclass, rencontres CLSM), mais aussi le financement de plusieurs nouvelles recherches du GCS ou encore la consolidation de la formation en licence des médiateurs de santé pairs. D’autres nouveautés figurent dans ce document, comme le dernier projet européen en e-santé mentale (IT4anxiety), la présentation de la publication sur la CIM, le groupe de travail sur les savoirs expérientiels ou la recherche sur les indicateurs d’empowerment. Découvrez ici le résumé d’une année encore très active ici.

 Encéphale : la psychiatrie française en situation de réorganisation de son offre de soin
L’article "Assurer les soins aux patients souffrant de troubles psychiques en France pendant l’épidémie à SARS-CoV-2"* paru dans l’Encéphale le 30 mars 2020 propose des éléments de guidance pour réorganiser les soins psychiatriques dans le contexte de pandémie COVID-19. En guise d’extrait, voici sa conclusion : "Dans le contexte d’épidémie au COVID 19, la psychiatrie française se trouve en situation de réorganisation de son offre de soin et de création de soins en urgence, en même temps qu’elle doit se préparer à prévenir et prendre en charge les effets négatifs attendus sur la santé mentale du confinement à l’issue de la pandémie. Pour la psychiatrie française, la première semaine de confinement a été celle de l’adaptation d’urgence, la deuxième et troisième semaine devront être celles de la coordination de tous les acteurs. À distance de la crise, il faudra passer à une logique de « préparation » à ces épidémies, en s’assurant que la psychiatrie soit incluse dans la construction des plans d’urgence, notamment via l’implication des psychiatres, des directeurs d’établissements psychiatriques et des autres acteurs de la santé mentale. Les difficultés majeures de coordination et de gestion de cette crise mettent en exergue la nécessité absolue d'une voix commune de la psychiatrie française auprès des autorités sanitaires, par exemple au travers d'une société savante légitimement reconnue par tous, dans l’intérêt de nos patients."
*Chevance A., Gourion D., Hoertel N., Llorca P-M., Thomas P., Bocher R., Moro M-R., Laprévote V., Benyamina A., Fossati P., Masson M., Leaune E., Leboyer M., Gaillard R.1
A lire ici.

DGOS : plateforme nationale d’appui psychologique auprès des soignants
Les professionnels ont la possibilité de composer le n°0800 730 958 afin d’exprimer leurs angoisses, leurs doutes et leurs interrogations à l’égard du Covid 19, une situation inconnue à plus d’un titre. Cette ligne sera ouverte de 8h à minuit, du lundi au dimanche. Ce soutien est gratuit et anonyme. Il s’agit non pas d’une démarche thérapeutique, mais d’une première approche permettant une écoute bienveillante, la verbalisation de frustrations liées aux soins, de donner des conseils de base permettant de se protéger dans une situation de crise majeure et le cas échéant l’adressage à des structures plus adaptées au niveau local (CUMP ou accompagnement médico-psychologique mis en place par les établissements de santé). L’idée est de fournir un appui psychologique principalement pour les agents mobilisés dans de petits établissements (EHPAD –  CH) pour lesquels l’arrimage à un réseau de psychologues facilement accessibles, voire au médecin du travail, n’est pas acquis.

HAS : Prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en situation de confinement à leur domicile
Dans une lettre du 26/03/2020 la DGS a saisi la HAS en vue d’élaborer des préconisations générales destinées à assurer la continuité de la prise en charge des patients souffrant de pathologies psychiatriques en période de confinement impliquant une limitation des déplacements. Les thèmes des préconisations portent sur : Maintien et renforcement de l’offre de soins ambulatoires ; Points de vigilance dans le cadre du suivi du patient ; Permanence d’accès aux soins ; Coordination/coopération des acteurs de la psychiatrie ; Protection des soignants, des psychologues et des patients ; Spécificités au regard des populations prises en charge (Enfants et adolescents ; Personnes âgées ; Addictions).
A découvrir ici.

CGLPL : garantir la continuité des soins psychiatriques dans le respect des droits des patients
La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté a saisi le ministre de la santé pour lui demander que des mesures soient prises afin de garantir la protection des patients et des soignants ainsi qu’une prise en charge hospitalière et ambulatoire assurant la continuité des soins psychiatriques, dans le respect des droits des patients. La psychiatrie ne doit pas être une fois encore parent pauvre de la médecine et les personnes atteintes de troubles mentaux ne doivent pas être moins bien traitées que les autres patients.
A lire ici.

Face au Covid 19, les outils proposés par la conférence nationale des présidents de CME
Le groupe ressource Psy/Covid-19 de la conférence nationale des présidents decommission médicale d'établissement (CME) de centres hospitaliers spécialisés (CHS) met à disposition plusieurs documents utiles : "Principes généraux de la mise en place d'unités psy/Covid-19 en EPSM" ; Check list pour analyse de cas suspects COVID-19 a l’usage des IDE, internes, médecins psychiatres et généralistes ; "Aide à la réflexion concernant l’organisation des CMP des CHS dans le contexte épidémique actuel."
En savoir plus : https://cme-psy.fr/

Share : liste de ressources contre le COVID de l’AJPJA
Retrouvez sur le site de l’AJPJA les ressources et informations pratiques en santé mentale relatives à l’épidémie de COVID-19, classées par catégories : Recommandations officielles ; Réorganisation des soins CH/EPSM par région ; Ressources à destination des professionnels de santé mentale (addictologie - psychiatrie générale - psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent - psychiatrie de la personne âgée - psychiatrie & précarité - psychiatrie carcérale - psychiatrie légale - psychiatrie libérale – psychologie - violences intra-familiales) ; Ressources à destination de la population générale, des usagers & aidants (CLSM – CN2R - Croix rouge - Grossesse et parentalité - Groupes d’entraide mutuelle - Pharmacovigilance - PSYCOM - UNAFAM – UNAPEI - Soutien téléphonique - gestion du stress & sommeil - usage du numérique ; Dispositifs de soutien aux soignants ; Pour se tenir informé(e)s : connaissances génériques sur le coronavirus & dernières recommandations ; Pour participer à la recherche…

L’équipe ECEVE-INSERM lance une extension Covid-19 de son dispositif d’aide StopBlues
La période de pandémie et de confinement que nous vivons actuellement peut générer de l’anxiété et du mal-être. Afin d’aider la population générale à y faire face, une extension Covid-19 du dispositif StopBlues vient d’être mise en ligne. Ce dispositif a été développé en 2018 par l’équipe de recherche ECEVE (Inserm/Université de Paris), dirigée par la professeure Karine Chevreul. Son objectif est de prévenir la souffrance psychique et ses conséquences. Application et site web permettent d’aider les personnes à identifier les signes de leur mal-être, à rechercher des causes possibles et à trouver des solutions concrètes pour y faire face et aller mieux. L’extension Covid-19 de StopBlues aide la population à prendre soin de sa santé mentale pendant la pandémie et le confinement. Des capsules vidéo courtes décrivent les émotions que l’on peut ressentir face à la peur de la maladie, aux difficultés du confinement, à l’isolement social ou aux conflits familiaux. Afin de se protéger des conséquences de cette situation exceptionnelle sur notre santé mentale, l’extension Covid-19 de StopBlues offre des solutions concrètes et accessibles à toutes et tous : sites web, applications, guides, lignes d’écoute, pour organiser son quotidien, faire face à l’anxiété et à l’ennui, repérer des sources d’information fiables, trouver de l’aide et du soutien.
L’extension Covid-19 Stop Blues a été développée par l’équipe ECEVE (INSERM/Université de Paris), en partenariat avec le CCOMS et le Psycom.
En savoir plus sur StopBlues.

CovAdapt : comprendre les impacts sociaux et de santé mentale et les mécanismes d'adaptation au COVID 19
Human Adaptation Institute en collaboration avec des chercheuses et chercheurs de plusieurs laboratoires et Universités - Cermes3, ICM, LIP PC2S-Université Savoie Mont Blanc, Université Paris 2 Panthéon-Assas (Largepa) - lance une étude scientifique nationale et internationale afin de comprendre les impacts sociaux, de santé mentale (psychologique, psychiatrique, cognitif) et de gestion de la crise, autant que les adaptations à court et long terme qu’elle va générer. Les buts sont : identifier les impacts sociaux immédiats, à court terme, face aux évolutions des évènements en cours, afin de pouvoir aider aux prises de décisions éclairées et de mieux évaluer les risques sociaux (psychologique, psychiatrique, cognitif) au fil de l'eau ; comprendre les mécanismes d’adaptation qui vont être mis en œuvre, à titre individuel et collectif. Cela permettra de faire évoluer les outils en cas de survenance de nouvelles crises et d’adapter nos changements de paradigmes nécessaires pour réduire autant que possible leur survenance.
Pour participer à l’étude, cliquez ici.
Évaluation du bien-être durant le confinement en lien avec le COVID-19
L'équipe du Centre Ressource de Réhabilitation Psychosociale (CH le Vinatier) a conçu un questionnaire qui étudie les facteurs pouvant avoir un impact sur votre vécu du confinement en lien avec l'épidémie COVID-19. Elaboré sous la direction du Dr F. Haesebaert et du Pr N. Franck et avec l'aide d'Elodie Zante, en collaboration avec l'équipe HESPER, de l'université Lyon 1 (Dr J. Haesebaert), il sera envoyé à plusieurs reprises à différents temps de la période de confinement. Merci du temps que vous consacrerez à y répondre: il sera précieux pour mieux comprendre les effets psychologiques de cette période.
Accéder au questionnaire ici.
Enquête : les soignants face au stress du Covid19
Wissam El-Hage, Professeur des Universités, Praticien Hospitalier à l’Université de Tours a diffusé une enquête aux professionnel.le.s de santé qui font face à la pandémie du Covid-19. Cette enquête porte sur la situation vécues et les stratégies mises en place pour gérer le stress.
Remplir le questionnaire ici.
Webinar de l’OMS : les expériences de Lecco, Milan (Lombardie) et Madrid
L’OMS a organisé le 6 avril dernier un intéressant webinar intitulé "Prestation de services de santé mentale essentiels durant l'épidémie de COVID-19 et réponses" au cours duquel les Drs Antonio Lora, Antonella Costantino et Jose-Luis Ayuso-Mateos, ont donné de leur temps pour partager leurs expériences et réflexions dans des zones particulièrement impactées par le COVID19.
Découvrez l'enregistrement ici (durée : 1 heure).

IASC : riposte au COVID-19 du point de vue psychosocial et de la santé mentale
La note d'information d’IASC, principal forum mondial de coordination des Nations Unies, co-dirigé par l’OMS, résume les principales considérations en matière de santé mentale et de soutien psychosocial en lien avec le COVID-19. Elle a pour titre "Prise en compte des aspects psychosociaux et de santé du COVID-19" et sa dernière mise à jour date de mars 2020. Les Directives du Comité permanent interorganisations concernant la santé mentale et le soutien psychosocial dans les situations d'urgence recommandent d'intégrer plusieurs niveaux d'intervention dans les activités de riposte à l'épidémie. Ces niveaux correspondent à l'éventail des besoins en matière de soutien psychosocial et de santé mentale et sont représentés par une pyramide des interventions (voir Figure 1, p 3). Cela va de la prise en compte des aspects sociaux et culturels dans les services de base à la prestation de services spécialisés pour les sujets qui souffrent de troubles plus graves.Les principes clés sont, entre autres : ne pas nuire, promouvoir les droits de l'homme et l'égalité, adopter des approches participatives, tirer parti des ressources et des capacités existantes, mettre en place des interventions polymorphes et travailler avec des systèmes de soutien intégrés.
Lire la note en français ici.

A noter également, le livre d'histoire publié pour aider les enfants (prioritairement les 6-11 ans) à faire face au COVID19 par plus de 50 organisations, dont l'OMS, sous l’égide d’IASC.
Version française ici.

Lancet : revue de littérature sur la quarantaine
L’article "L'impact psychologique de la quarantaine et comment la réduire: examen rapide des preuves" publié par le Lancet le 14 mars. La plupart des études examinées ont signalé des effets psychologiques négatifs, notamment des symptômes de stress post-traumatique, de la confusion et de la colère. Les facteurs de stress comprenaient une durée de quarantaine plus longue, des craintes d'infection, de la frustration, de l'ennui, des fournitures (nourriture par exemple) inadéquates, des informations inadéquates, des pertes financières et la stigmatisation. Dans l'ensemble, cette revue suggère que l'impact psychologique de la quarantaine est vaste, substantiel et peut durer longtemps. Cela ne signifie pas que la quarantaine ne doit pas être utilisée; les effets psychologiques de ne pas utiliser la quarantaine et de permettre à la maladie de se propager pourraient être pires. Cependant, priver les gens de leur liberté pour le bien public au sens large est souvent litigieux et doit être traité avec soin. Si la quarantaine est essentielle, les résultats suggèrent que les autorités devraient prendre toutes les mesures pour garantir que cette expérience soit aussi tolérable que possible pour les personnes.
Lire l’article.

OMS : aides et interventions au domicile d’une personne atteinte du COVID19 Pour les aides et interventions à domicile chez une personne atteinte du COVID19, quelques conseils de l’OMS : portez un masque et jetez-le par la suite, ne touchezpas votre visage; veillez à ce que les personnes malades se reposent, boivent et s'alimentent suffisamment, à ce qu'elles utilisent des couverts, verres, serviettes et des draps qui leurs sont dédiés; lavez les assiettes, verres, ustensiles de cuisine à l'eau et au savon; lavez vos mains à l'eau et au savon fréquemment, et particulièrement après tout contact avec la personne, et également avant, pendant et après la préparation des aliments, avant le repas, après l'utilisation des toilettes ; identifiez et nettoyez quotidiennement les surfaces touchées fréquemment par la personne; appelez immédiatement le 15 si l'état de santé de la personne malade s'aggrave ou si elle a des difficultés à respirer.

OMS : restez actifs durant le confinement
L'OMS recommande 150 minutes d'activité physique d'intensité modérée ou 75 minutes d'activité physique d'intensité vigoureuse par semaine, ou une combinaison des deux. L’Organisation a communiqué sur des recommandations pouvant être réalisées même à la maison, sans équipement spécial et avec un espace limité, pour rester actif et réduire le comportement sédentaire à la maison. Ces conseils sont destinés aux personnes en confinement sans aucun symptôme ou diagnostic de maladie respiratoire aiguë. Il ne doit pas remplacer les conseils médicaux en cas de problème de santé.
A découvrir (en anglais) ici.
OMS Europe : éviter la flambée de COVID-19 dans les prisons
L’OMS Europe a publié le 23 mars des recommandations provisoires sur la gestion de la maladie à coronavirus (COVID-19) dans les prisons et autres lieux de détention. Ces recommandations contiennent des informations utiles pour le personnel et les prestataires de soins de santé travaillant dans les prisons, ainsi que pour les autorités pénitentiaires. On y explique comment prévenir une flambée de maladie et y réagir, et on y insiste sur les aspects importants à respecter en matière de droits humains dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 dans les prisons et autres lieux de détention. L’accès à l’information et la prestation de soins de santé appropriés, y compris pour les troubles mentaux, sont des aspects essentiels pour la préservation des droits de la personne humaine dans ce type de contexte. Pour réagir efficacement dans les prisons, les autorités de l’État doivent déployer un système de coordination moderne qui réunit les secteurs de la santé et de la justice, tient le personnel pénitentiaire bien informé et garantit que tous les droits de la personne humaine sont respectés dans les établissements.
Lire la présentation du document en français.
Lire les recommandations (en anglais uniquement).

Enquête internationale : votre vie a-t-elle changé avec le Coronavirus ?
A la suite du confinement de la population, l’UCLouvain lance une vaste enquête  en Belgique, France, aux Pays-Bas et Grande-Bretagne, à propos de la santé mentale de la population. Cette étude se fait avec la collaboration de l’Université d’Anvers et, pour la France, l’IRDES. L’objectif est de déterminer l’impact du confinement sur votre bien-être psychologique et social et en particulier sur celui des plus vulnérables d’entre nous.
L’enquête est disponible ici.



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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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