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Docteur Nabil HALLOUCHE, Président de l’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale (ANP3SM)

"Ne pas se résoudre à la perte d’espérance de vie des personnes ayant un trouble de santé mentale"

Pouvez-vous nous présenter l’ANP3SM ?
"L’ANP3SM est née d’un constat : la santé physique des personnes souffrant d’une maladie mentale est négligée et cela a pour conséquence une mortalité précoce 3 à 5 fois plus importante et une perte d’espérance de vie de 15 à 20 ans. Ne pouvant se résoudre à cette réalité, d’autant plus que les facteurs responsables sont en partie modifiables, des professionnels du champ de la santé mentale ont décidé d’alerter sur cette situation en créant l’ANP3SM en 2002 avec le soutien d’associations d’usagers et de familles. L’ANP3SM est actuellement constituée de professionnels de santé (infirmiers, médecins, cadres) de divers horizons géographiques."
Quelles sont vos axes de travail pour 2020 ? 
"Le premier axe porte sur la promotion de l’amélioration de l’accès aux soins et de la recherche dans le domaine des soins somatiques en santé mentale. Cela passe par la participation à une étude sur le parcours de soins des personnes ayant un trouble psychique sévère avec comorbidité cancéreuse, par la participation à une étude visant à valider des échelles de qualité de vie en lien avec la santé orale chez les personnes ayant une schizophrénie, et par la participation à des programmes visant à améliorer la qualité de la prise en charge de l’hépatite C chez des personnes ayant un trouble psychique.
Nous allons par ailleurs nommer des correspondants somatiques régionaux de l’ANP3SM, afin de favoriser un maillage sur le territoire national pour une meilleure portée des actions menées.
Autre axe : renforcer le travail de collaboration avec la médecine polyvalente hospitalière et la médecine générale de ville, via une contribution à des manifestations organisées par le collège de médecine générale pour mieux sensibiliser sur les difficultés de prise en compte de la santé des personnes ayant un trouble psychique. Cela se traduit également par une participation à l’élaboration du volet somatique de projets territoriaux de santé mentale.
Nous souhaitons aussi renforcer la représentation de l’ANP3SM auprès des institutions, dans les congrès, les publications et projets de recherche clinique. Plus largement, nous aimerions accentuer les échanges avec les partenaires de l’association, au niveau national d’une part et au niveau international d’autre part, afin de fédérer les initiatives innovantes et performantes pour réduire les inégalités d’accès aux soins auxquelles sont confrontées les personnes ayant un trouble mental."
Quelles actions mettre en place en priorité pour diminuer la perte d'espérance de vie des personnes ayant un trouble de santé mentale ?
"La sensibilisation, voire la formation, sont importantes. Cela s’inscrit dans une continuité des travaux de l’association qui cible les professionnels de santé de tous horizons, les usagers, les aidants et l’entourage. Il s’agit de lutter contre la stigmatisation des troubles mentaux et donc de réduire les inégalités d’accès aux soins.
Il faut également un étayage des études concernant la sur-prévalence des comorbidités somatiques chez les personnes ayant un trouble mental, notamment en ce qui concerne les cancers et certaines maladies infectieuses (hépatites virales). Les autres comorbidités métaboliques et cardio-vasculaires ont déjà fait la démonstration de leurs sur-représentations chez les personnes ayant des troubles de santé mentale.
L’élaboration de recommandations consensuelles sur la prise en compte spécifique de certaines comorbidités les plus fréquentes au sein de cette population me semble par ailleurs essentielle.
Enfin, nous devons renforcer les partenariats (notamment avec le CCOMS) et parvenir à un engagement unanime d’un certain nombre de partenaires sur l’amélioration de la qualité des soins apportés aux personnes ayant un trouble mental : cet engagement impliquerait un maximum d’acteurs des secteurs sanitaire, social, associatif, universitaire et politique sur des actions concrètes à mettre en place selon un échéancier précis et évaluable selon des indicateurs définis."

Quelles nouvelles approches vous semblent prometteuses ? 
"Au niveau national, les Projets territoriaux de santé mentale me semblent présenter une opportunité intéressante pour une meilleure prise en compte de la dimension somatique en santé mentale. Par ailleurs, il me paraît important de développer le nombre d’internes de médecine générale dans les services de médecine somatique en établissements psychiatriques afin de sensibiliser les futurs praticiens à ce véritable enjeu de santé publique. Mettre en place dans le cadre du DPC des formations pour les médecins généralistes sur les spécificités du suivi somatique des patients présentant un trouble psychique.
Au niveau international, l’ANP3SM aimerait davantage collaborer avec l’OMS et avec des initiatives telles que EquallyWell, dans l’optique de fédérer une dynamique plus globale."

Participation des usagers et des aidants à la relecture de la CIM-11 : une étude du CCOMS centrée sur l’épisode dépressif et la schizophrénie
Un des critères de l’utilité clinique d’un diagnostic repose sur la qualité de la communication entre professionnels de santé, usagers et aidants. Le diagnostic se doit d’être compris, de la même façon par tous, et de ne pas être porteur de stigmatisation. C’est dans cet objectif de réduire les incompréhensions et les connotations négatives, et d’améliorer ainsi la communication, qu’a été engagée une étude menée par le CCOMS dans le cadre de la relecture de la version 11 de la classification internationale des maladies (CIM-11) à propos de deux diagnostics : Episode dépressif et Schizophrénie. Des usagers et des aidants de 14 pays ont indiqué s’ils comprenaient le mot ou l’expression, quelle valence (négative ou positive) ils lui associaient et pourquoi, s’ils souhaitaient reformuler et si oui en quels termes. En résumé, les résultats montrent que la plupart des personnes déclarent comprendre l’expression “Episode dépressif” mais l’associent à des sentiments négatifs principalement dus à son statut de maladie mentale. Le diagnostic de « Schizophrénie » est moins accessible et les sentiments négatifs qui lui sont associés viennent non seulement de son statut de maladie mentale mais aussi de son pouvoir de stigmatisation. La conclusion de l’étude est que toute classification médicale devrait être co-construite par toutes les parties prenantes et prendre en considération la diversité des contextes linguistiques et culturels.
L’étude est désormais publiée et accessible en ligne.
Roelandt, J.L., Baleige, A., Koenig, M., Demassiet, V., Agoub, M., Benmessaoud, D., Barikova, V., Brunet, F., Carta, M.G., Castelpietra, G., Crepaz-Keay, D., Daumerie, N., Fontaine, A., Grigutyte, N., Layoussifi, E.,  Kishore, J., Kiss, M.,  Laporta, M., Limane, Y., Lopez, M., Mura, G., Pelletier, J.F., Raharinivo, M., Richa, S., Robles-Garcia, R., Stona, A.C., Skourteli, M., Triantafyllou, M., Thévenon, C., Vasilopoulos, F., Wooley, S., Reed, G., Guernut, M., Saxena, S., Askevis-Leherpeux, F. (2020). How service users and carers understand, perceive, rephrase, and communicate about the diagnoses of “Depressive Episode” and “Schizophrenia”: an international participatory research, Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology doi: 10.1007/s00127-020-01836-6.

E-santé mentale : la formation et l’évaluation en question
La dernière conférence du projet européen eMEN sur la e-santé mentale a réuni 150 participants le 6 mars dernier au Ministère des solidarités et de la santé. Ce quatrième événement du projet eMEN, commencé en 2016, a réuni les principaux acteurs de la santé mentale et du numérique autour des thèmes de la formation des acteurs et de l’évaluation des dispositifs.Les prises de parole de Laura Létourneau, déléguée ministérielle du numérique en santé, Marianne Perreau-Saussine, délégation ministérielle à la santé mentale et la psychiatrie, ou encore de Dan Chisholm, chef de programme santé mentale à l’OMS Europe, auront permis d’éclaircir la stratégie française et l’approche internationale d’un sujet à la croisée de nombreux enjeux et défis (technique, éthique, confidentialité, financement, interopérabilité, éducation…). Outre la richesse des échanges, l’événement aura favorisé le rapprochement du CCOMS, de la délégation ministérielle du numérique en santé et de la délégation ministérielle santé mentale et psychiatrie, qui ont d’ores et déjà pris date pour de futurs travaux en commun. Oyono Vlijter, responsable du projet eMEN, a en outre annoncé la prolongation de 18 mois de la durée du projet eMEN afin de travailler sur la capitalisation et la valorisation des résultats du projet.  
Voir la vidéo intégrale de la journée ici.

 Troubles schizophréniques : changer le concept et le nom. Le CCOMS engage une réflexion nationale et concertée avec l’ensemble des acteurs du champ de la santé mentale.
A Paris, le 12 février dernier, s’est tenue la deuxième journée de travail relative au changement de concept et de nom des troubles schizophréniques. Cette journée s’inscrit dans le prolongement d’une première réunion organisée en mai 2019 impliquant le REV France, des associations d’usagers (Collectif Schizophrénies, Promesses, Schizo ?oui), d’aidants (UNAFAM), des chercheurs (sociologues, anthropologues, chercheurs en psychologie, historiens…), institutionnels (Direction Générale de la Santé, Collège National des Universitaires de Psychiatrie) et des professionnels de la santé mentale (psychiatres, psychologues, Association des Jeunes Psychiatres et Jeunes Addictologues). Les réflexions du CCOMS engagées sur ce sujet depuis près de 10 ans ont récemment été étayées par les résultats de la dernière recherche internationale du Centre (publiée en 2020 dans Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, voir ci-dessus). Dans ce sens, cette réunion a défini plusieurs axes de travail. Un cahier des charges guidant l’utilisation d’un nouveau terme sera rédigé et une recherche qualitative proposera notamment de nourrir l’argumentaire du changement de nom. Une journée nationale aura lieu en 2021 pour rendre compte de l’avancée des réflexions, débattre avec les experts nationaux et internationaux et faire des propositions concrètes issues des groupes de travail.

IT4anxiety : c’est parti !
La réunion de lancement du projet européen IT4anxiety s’est déroulée à Amsterdam les 9 et 10 mars derniers. Le CCOMS était représenté par sa directrice adjointe, Déborah Sebbane. Ce fut l’occasion pour les 12 partenaires publics/privés, venant de 6 pays, de faire connaissance et de s’approprier les axes de travail de ce projet. Celui-ci vise, sur la période 2020-2024, la prise en charge et l’accompagnement de l'anxiété par des outils innovants, particulièrement concernant la maladie d'Alzheimer et le syndrome de stress post-traumatique. Une étude sur les besoins des différentes parties prenantes, comprenant notamment la réalisation de focus-groups, sera pilotée par le CCOMS, qui aura également la charge de monter un comité directeur de recherche international. Sur la base des conclusions de l'étude, des hackathons* seront organisés dans plusieurs pays. Outre le soutien à 15 startups sélectionnées, le projet prévoit de co-créer et mettre en œuvre 10 solutions innovantes validées par des professionnels de la santé mentale et des organismes publics qui répondront aux besoins d'environ 3 000 patients souffrant de troubles anxieux. Face au manque de validation scientifique des outils innovants de e-santé, un autre objectif portera sur le développement d’un cadre de test et de validation de ces outils auprès des patients et des start-ups afin de garantir la mise en œuvre effective de ces solutions innovantes. Enfin, trois modules de formation pour les utilisateurs, les professionnels et les futurs professionnels seront testés et mis en œuvre dans plusieurs établissements de santé. Côté communication, en attendant la future newsletter, un compte Twitter a d’ores et déjà été lancé pour le projet (@it4anxiety).
* Contraction de « hack » et de « marathon » : événement durant lequel des groupes de développeurs volontaires se réunissent pendant une période de temps donnée afin de travailler sur des projets de programmation informatique en mode collaboratif.
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Impact sur la santé mentale du Covid-19 : les conseils de l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé a reconnu que le coronavirus cause du stress dans la population mondiale et a publié des conseils de santé mentale qui incluent des conseils spécifiques pour les personnels de santé, les professionnels de l’enfance ou ceux travaillant auprès de personnes âgées et ou isolées. Les directives, qui ont été publiées la semaine dernière, ont été élaborées par le département de santé mentale de l’OMS et prennent en compte la population générale. L’OMS a conseillé aux gens de ne rattacher le coronavirus à aucune ethnie ou nationalité. Par ailleurs, une vidéo donne la parole à Aiysha Malik, expert à l’OMS qui évoque les possibles conséquences du Covid-19 sur la santé mentale, comme l’accroissement de l’anxiété ou de la stigmatisation.

Soutien par les pairs : webinaires en Inde, Afrique, Allemagne et Israël
Le soutien par les pairs est de plus en plus reconnu comme une bonne pratique pour les soins de santé mentale fondés sur les droits et axés sur le rétablissement dans le monde entier. Cependant, une grande partie des preuves du soutien par les pairs proviennent des pays du Nord. Pour partager des progrès passionnants dans d'autres parties du monde, le consortium UPSIDES, en collaboration avec Mental Health Innovation Network, a réalisé une série de webinaires sur le soutien par les pairs dans les pays du Sud : Inde, Afrique, Allemagne, Israël.

Le nouvel outil de santé mentale de Snapchat
L’application Snapchat, très utilisée par les 13-24 ans, a annoncé le mois dernier le lancement d’une nouvelle fonctionnalité appelée Here For You. Celle-ci fournira un support proactif dans l'application aux utilisateurs qui peuvent être confrontés à un problème de santé mentale, ou qui peuvent être curieux d'en savoir plus sur ces problèmes et comment ils peuvent aider les amis qui s'occupent d'eux. Here For You, qui se déploiera dans les prochains mois, montrera, en cas de recherches effectuées sur certains sujets (anxiété, dépression, stress, chagrin, pensées suicidaires, intimidation) des contenus et informations utiles proposées par des experts.
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Allemagne : recherche sur la façon dont la santé mentale est traitée dans les journaux
En Allemagne, 18 millions de personnes sont actuellement susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale. Cette recherche de l'équipe du Hanover Center for Health Communication interroge la façon dont les journalistes évoquent la santé mentale dans trois quotidiens. L'équipe de chercheurs a étudié 456 articles, interrogé 16 professionnels de la santé et réalisé 44 entretiens de 60 minutes auprès de personnes du grand public. Sans grande surprise, la couverture médiatique des questions de santé mentale est très largement négative…
A lire ici.

#LiveOn : quand le handicap physique freine l’accès à l'aide en santé mentale
La dépression et les idées suicidaires sont plus probables (lire l’article Relationship between Physical Disability and Depression by Gender: A Panel Regression Model) chez les personnes handicapées en raison de facteurs comme la maltraitance, l'isolement et, entre autres, le stress lié à la pauvreté. Une étude a même constaté que la suicidalité était considérée comme beaucoup plus acceptable pour les personnes handicapées. Live On, un mouvement basé sur le Web axé sur le handicap, essaie de toucher les personnes handicapées et de lutter contre cette idée fausse en montrant que les personnes handicapées peuvent mener une vie heureuse et épanouissante. Le hashtag #LiveOn est utilisé sur les réseaux sociaux et facilite le partage de témoignages.
Lire l’article.

Appel à projets : Maladies psychiques, accès aux soins et vie sociale
La Fondation de France souhaite permettre la création, ou l’essaimage, d’initiatives innovantes contribuant à l’amélioration de la situation des personnes souffrant de maladies psychiques et à leur insertion dans la cité, en favorisant la collaboration entre les divers acteurs de l’accompagnement. La Fondation de France examinera les projets qui favorisent l’accès aux soins ; contribuent à la fluidité des parcours de vie et de soins ; prennent en compte et soutiennent les proches. L’appel à projets s’adresse aux associations, aux équipes soignantes, médicales, et médico-sociales d’établissements à but non lucratif et aux collectivités locales. Dépôt des projets jusqu’au 17 juin 2020 à 17h.
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Capsule de l’ARS PACA : santé mentale et rétablissement
L’ARS PACA a publié en février sa première « Capsule », une émission mensuelle de 20 minutes à trois voix où experts, soignants et acteurs de santé nous éclaireront sur les questions de santé et de politique publique dans cette région. Pour ce premier épisode, l’ARS a choisi de nous parler de santé mentale et de rétablissement. Dans l'imaginaire collectif, on pense que les personnes qui sont atteintes de troubles en santé mentale ne peuvent pas guérir. Pourtant, un tiers des personnes qui sont prises en charge ont une vie totalement normale. Dans ce podcast, retrouvez Vincent Girard, psychiatre et référent santé mentale au sein de l'ARS Paca et Caroline Gianinazzi, médiatrice de santé pair. Caroline nous raconte son histoire, son parcours de rétablissement après le diagnostic de sa maladie et surtout, elle nous explique son métier de médiatrice de santé où elle accompagne les personnes atteintes de troubles psychiatriques dans leur parcours de rétablissement, grâce à sa propre expérience. Vincent nous explique comment il a connu ce concept de rétablissement et les raisons pour lesquelles le regard que l'on porte sur la santé mentale doit changer.
A écouter ici.

17-19 juin, Lille : congrès CPNLF
L’association du Congrès de psychiatrie et de neurologie de langue française (CPNLF) organise, du 17 au 19 juin à Lille, son 118e colloque. Une des spécificités de ce Colloque est de ré́unir neurologues et psychiatres, mais également addictologues et pharmacologues, dont les collaborations cliniques et thérapeutiques au quotidien, restent essentielles pour dispenser les meilleurs soins aux patients. Par ailleurs, l’association du CPNLF s’inscrit dans une démarche novatrice et originale en termes d'échanges, de connaissances scientifiques, de confrontation des pratiques et en matière de formation, en proposant, dans le cadre du programme de ce colloque, des réflexions axées sur plusieurs parcours de soins définis : de la maladie dépressive, de l’accès aux soins somatiques, du psychotraumatisé et des urgences collectives, du patient souffrant d’addiction, des enfants et adolescents. Cette dynamique s’exprimera au travers des différentes sessions thématiques proposées.
Programme, inscription…

Documentaire "Le monde normal" : l’histoire de la psychiatrie bégaye ?
Hélène Risser a réalisé pour Public Sénat, un documentaire qui raconte l’histoire d’une personne qui a vécu, enfant, dans l´hôpital psychiatrique d´Erstein, près de Strasbourg. Dans les années 70, ses parents, médecins, y expérimentaient de nouvelles façons de soigner, dans des bâtiments neufs permettant aux malades mentaux d´aller et venir, de façon quasi libre. Il y avait un centre équestre pour l´équithérapie, une basse-cour, une salle de sport, le tout dans un grand parc entouré d´un grillage assez peu dissuasif, sous lequel elle se glissait pour entrer dans l´hôpital, son terrain de jeu. Aujourd´hui, la plupart des pavillons ouverts ont été remplacés par un bâtiment clos, avec badges pour circuler et patios intégrés, afin d´améliorer la sécurité. Les chambres d´isolement dans lesquelles on enferme, voire attache les patients dangereux ou agités, ne désemplissent pas. Pourtant, les psychiatres qui ont pris la suite de ses parents souhaiteraient toujours diminuer la contrainte sur ceux quel´on interne. Comme leurs prédécesseurs des années 70. Si bien qu´on pourrait croire que notre histoire bégaye. Mais dans un monde visant le risque zéro, a-t-on vraiment envie de faire confiance aux malades mentaux pour qu´ils vivent libres ? Ce débat n´agite pas seulement le grand public mais aussi les médecins et les équipes soignantes.
A voir ici.



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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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