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Dr Jugal Kishore,
Professeur et Directeur du Département de médecine communautaire, Vardhman Mahavir Medical College & Safdarjung Hospital, New Delhi, Inde

"Le Covid-19 présente des défis dans tous les aspects de la vie, y compris la santé mentale"

Comment se déroule la crise du Covid-19 en Inde ?
"Au cours de la première semaine de janvier 2020, l'Inde a enregistré trois cas au Kerala provenant de la ville de Wuhan, mais l'administration locale a réussi à les contenir. Au 4 juin 2020, le nombre de cas positifs est passé à 226 713, soit 5,3 % des 4 242 718 testés. Nous avons eu 6 363 décès, soit 2,8 % des personnes infectées, ce qui est bien inférieur à la moyenne mondiale de 5,8 % (392 286 décès sur 6 692 686 cas). Un tel nombre de décès et de cas expose la population à un stress psychologique largement accentué par les informations, les déclarations politiques et les réseaux sociaux.
L'Inde est un pays de 1 378 millions d'habitants, le deuxième plus grand au monde avec un territoire qui représente seulement 2,4 % de la superficie terrestre. Nos villes ont une forte densité de population, en particulier dans les métropoles et les mégapoles comme Delhi, Calcutta, Hyderabad, Bangalore, Surat, Ahmedabad et Mumbai. Cette surpopulation impose un risque accru de transmission de toutes sortes de maladies et infections. La diarrhée, la rougeole, la tuberculose, la dengue, le chikungunya, les infections respiratoires et cutanées sont courantes chez les jeunes, ce qui entraîne une mortalité plus élevée. Le Coronavirus est très infectieux et se transmet d'une personne à l'autre principalement par voie respiratoire, par exposition à des gouttelettes, des aérosols et des surfaces infectés. En l'absence d'immunité, le Covid-19 s'est d'abord répandu très rapidement dans les villes surpeuplées, puis a migré vers les zones rurales et reculées de l'Inde. Par conséquent, le Covid-19 présente des défis dans tous les aspects de la vie, y compris la santé mentale, pour l'ensemble de la race humaine. Dans cette situation de troubles et de crise, les soins de santé mentale des personnes à différents niveaux revêtent une grande importance. Cette situation est d’autant plus grave dans des contextes où les ressources sont limitées, comme en Inde."

Comment s'est passé le confinement ?
"Quelques jours après l'annonce du confinement total en Inde, des centaines de milliers d'ouvriers ont quitté les villes et les villages pour se rendre dans leurs villages et leurs maisons isolées par crainte de la famine et de la mort dues au Covid-19. Toute cette crise humanitaire a entraîné une forte pression sur leur vie quotidienne. L'éloignement social, la quarantaine et l'isolement sont des mesures de santé publique préventives essentielles pour contenir la maladie, cependant, ces dispositions provoquent un stress pour tous, en particulier pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. Les personnes âgées qui sont isolées ont un sentiment d'ostracisme, d'abandon et de négligence. Cela peut rendre la situation encore plus difficile pour elles, en particulier pour celles qui souffrent de dépression ou d'autres problèmes de santé mentale. Les personnes, en particulier celles qui sont isolées et celles souffrant de déclin cognitif ou de démence, peuvent devenir plus anxieuses, en colère, stressées, agitées et repliées sur elles-mêmes pendant l'épidémie ou pendant la quarantaine. Ces personnes ont besoin d'un soutien émotionnel par le biais de réseaux informels (familles) et de professionnels de santé, qui faisaient défaut dans de nombreux endroits en raison du manque de ressources humaines qualifiées et de la peur de devenir contagieux(1)."

Voyez-vous un impact de la crise sur la santé mentale de la population en général ?
"Il ne fait aucun doute que les gens ressentent une anxiété extrême en raison de la pandémie de Covid-19 par crainte de contracter le virus et de voir tant de personnes mourir chaque seconde. Cette crainte est encore aggravée par les changements importants qui se produisent dans notre vie quotidienne pendant le confinement. La pandémie de coronavirus a engendré une énorme incertitude chez les jeunes, en particulier ceux qui se préparent aux examens, qui espèrent entrer à l'université et qui sont à la recherche d'un emploi et d'un salaire journalier(2). Les premières indications suggèrent que les symptômes d'anxiété et de dépression (16-28 %) et le stress déclaré (8 %) sont des réactions psychologiques courantes à la pandémie de Covid-19, et peuvent être associés à un sommeil perturbé(3).
Lors de l'arrêt complet des activités en Inde, nous avons mené une enquête en ligne pour évaluer le sentiment de dépression auprès de 478 personnes. La proportion de répondants se sentant déprimés était de 28 %. En utilisant le questionnaire sur la santé des patients (PHQ)-9, la proportion de répondants souffrant de dépression – y compris légère - s'est avérée être de 51,6 %. Les raisons de se sentir déprimé étaient la peur du virus (78,3 %), le confinement (27,6 %), l'inquiétude de la famille (13,4%), la détresse (8,2 %), la solitude (6,7%), le chômage (5,2 %), etc.
Pendant le confinement, les problèmes de santé mentale et sociale ont démultiplié de nombreux autres problèmes tels que les conflits familiaux, la dépression, les troubles anxieux, la toxicomanie, les abus sexuels et la violence domestique. Le stress et les crises de panique ont également augmenté selon les observations des experts. Des personnes souffrant de dépression ou de troubles anxieux en rémission ont connu une rechute. Les conseils du gouvernement de se laver fréquemment les mains entraînent un état de panique pour les personnes souffrant de TOC. Certains suicides sont signalés en raison de la pandémie.
Les infrastructures indiennes en matière de santé mentale sont déjà insuffisantes en temps normal. Nous avons un psychiatre pour 300 000 habitants, un psychologue pour 15 000 habitants et seulement 26 000 lits d'hôpital. De nombreuses personnes ne peuvent pas se rendre chez un psychiatre ou à l'hôpital en raison des restrictions de déplacement et du manque de transport en commun. Les bureaux pour la protection des droits de l'enfant sont fermés en période de confinement et ne fonctionnent toujours pas à leur capacité normale. Il y a une pénurie de médicaments antipsychotiques, ce qui affecte les personnes souffrant de schizophrénie, d’un trouble bipolaire ou de la maladie d'Alzheimer. Sans ordonnance et sans renouvellement, les pharmaciens refusent de donner les médicaments antipsychotiques, ce qui aggrave encore l'état de santé mentale des personnes qui en ont besoin.
Dans le cadre de ma participation à l'équipe centrale interministérielle et à l'équipe d'intervention rapide du gouvernement central indien, nous avons visité plusieurs villes de la zone la plus infectée et avons constaté un stress énorme chez toutes les catégories de travailleurs de la santé et du personnel de police. Nous avons donc recommandé que ces derniers reçoivent régulièrement du soutien pour maintenir leur moral et un état d’esprit positif. Nous avons également suggéré que les conseils aux patients du Covid-19 puissent être spécifiquement conçus avec l'aide du personnel médical et administratif concerné afin de maintenir leur moral. L'administration de la santé et du district peut également mettre en place un système de soutien pour le personnel de santé, de maintien de l'ordre public, des services essentiels et des autres personnels engagés dans ces activités. Pour cela, l'administration doit recruter des conseillers ou des travailleurs sociaux, et peut demander l'aide d'étudiants de troisième cycle en psychologie et en travail social en tant que bénévoles."

Références:
1. Jiloha RC. COVID-19 and Mental Health. Epidem Int 2020; 5(1): 7-9.
2. Rajkumar RP. COVID-19 and mental health: A review of the existing literature [published online ahead of print, 2020 Apr 10]. Asian J Psychiatr 2020; 52: 102066. [DOI: 10.1016/j.ajp.2020.102066].
3. Nazli T, Heena, Raheem A, Kishore J. Perceptions and Practices of the Adult Population in Response to SARSCoV-2 Pandemic in India. Epidem Int 2020; 5(2): 10-16. 5.
4. Heena, Nazli T, Grover S, Kishore J. Covid 19 Pandemic and “Feeling Depressed”: An Online Survey. Epidem Int 2020; 5(2): 27-31.
Courriel : drjugalkishore@gmail.com ; site web : www.drjugalkishore.com
Dernier Conseil scientifique du CCOMS-GCS
Le conseil scientifique commun du CCOMS et du GCS pour la recherche et la formation en santé mentale a réuni le 10 juin, exceptionnellement en visio-conférence, une quarantaine de participants, sur un format plus court qu’habituellement (2h30). Ce panorama de l’actualité du Centre aura permis d’évoquer entre autres les actions entreprises ces derniers mois autour de la crise du Covid-19, à commencer par la traduction en français des recommandations de l’OMS en santé mentale et la rédaction d’une note pour la France dans le cadre de la rédaction du « Policy brief de l’ONU ». Côté français cette fois, les résultats des deux études sur les CLSM et le Covid-19 d’une part, et sur les médiateurs de santé pairs et le Covid-19 d’autre part, ont été détaillés. En ces temps de rencontres par écrans interposés, l’organisation de plusieurs temps d’échanges "présentiels" est souhaitée en point d’orgue de plusieurs projets en cours : un premier aurait lieu à la rentrée, en partenariat avec des établissements parisiens, sur le thème de la question des droits des usagers des services de santé mentale en ces temps de Covid-19. D’autres projets d’événements ont été évoqués en 2021, sur les thèmes de la promotion des savoirs expérientiels en santé mentale et du changement de concept et de nom de la schizophrénie. Côté recherche, le point d’actualité sur Tabapsy aura permis d’évoquer les actions réalisées (revue de littérature et résultats de la phase exploratoire) et les prochaines étapes de la recherche pour les 26 secteurs de 14 établissements du GCS impliqués. Si le Covid-19 a impacté les recherches Parpsyched et RPSY, celles-ci se poursuivent néanmoins avec un calendrier un peu décalé, respectivement pour les 6 territoires et 13 établissements scolaires (Parpsyched) et 5 établissements du GCS (RPSY). Enfin, le tour d’horizon des projets européens en e-santé mentale, aura notamment donné l’occasion de présenter au conseil scientifique le nouveau projet PATH (PerinAtal menTal Health) dont l’objectif est de lutter contre la stigmatisation des problèmes de santé mentale périnatale et dans lequel le CCOMS est engagé jusqu’en septembre 2022.

Webinaire : "Crise sanitaire : rôle et retour d’expériences des CLSM"
Le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) et le Centre national de ressources et d'appui aux CLSM (CCOMS) organisent le 22 juin prochain, de 10h30 à 11h45 un webinaire sur le thème : "Crise sanitaire : rôle et retour d’expériences des conseils locaux de santé mentale." Ce webinaire souhaite mettre en lumière ces dispositifs de coordination en santé mentale et interroger les initiatives développées durant la crise Covid-19 et après le confinement. Il s’intéresse également au rôle et missions des CLSM qui ont été profondément impactés et qui augurent de profondes évolutions et un développement de ces dispositifs. Cette rencontre offrira également un espace de dialogue et d’échanges de pratiques pour les acteurs territoriaux de santé mentale.
Webinaire ouvert à tous. Informations et inscription ici.

 Académie de médecine : Suivi des soignants impliqués dans la prise en charge du Covid-19
Dans son communiqué du 8 juin, l’Académie de médecine attire l’attention sur la nécessaire surveillance attentive de la santé mentale des soignants : "Dans la phase actuelle de fin d’épidémie, l’accompagnement des soignants en soins intensifs ayant été confrontés à la Covid-19 requiert une attention particulière après les semaines au cours desquelles leurs capacités de résilience ont été durement mises à l’épreuve." Vis-à-vis des soignants qui ont lutté contre la Covid-19, l’Académie nationale de médecine recommande : un examen médical systématique par les médecins de prévention, à renouveler pendant trois ans, pour identifier d’éventuels symptômes psychiques apparus après la phase aiguë de la crise sanitaire et proposer une prise en charge adaptée ; la prescription, aussi souvent que justifiée, de mesures thérapeutiques telles que des aménagements transitoires des conditions de travail ; que l’employeur, à l’issue de la crise, manifeste son attention aux besoins de soutien de ces personnes, en mettant en place des outils de promotion de la santé mentale tels que les groupes de parole et les activités physiques ; que l’organisation et les conditions de travail dans les structures de soins intensifs soient réévaluées et améliorées ; une prise en charge rapide au titre des accidents imputables au service pour les agents de l’État ou au titre des accidents du travail pour les autres salariés ou indépendants.

Dignité et droits : commentaire des recommandations du CGLPL pour les établissements de santé mentale
Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) a publié le 3 juin 2020 des "Recommandations minimales pour le respect de la dignité et des droits fondamentaux des personnes privées de liberté". Comme l'indique l'exposé de présentation du document, ces recommandations reprennent et organisent en un document unique l’essentiel de la doctrine élaborée par le CGLPL depuis sa création en 2008, dans un corpus de 257 recommandations s’appliquant à l’ensemble des lieux de privation de liberté. Elles constituent le socle minimal des mesures à prendre pour respecter la dignité et les droits fondamentaux des personnes privées de liberté. Il est à relever, parmi les 257 recommandations concernant les lieux de privation de liberté, neuf commentaires spécifiques aux établissements de santé mentale. Découvrez, en suivant ce lien, la présentation commentée de ces 9 recommandations:
On notera par ailleurs l’intéressant documentaire "Les contrôleurs de l’ombre" diffusé le 28 mai sur LCP-Assemblée nationale consacré au travail du CGLPL dans deux hôpitaux psychiatriques (centre psychothérapique de l’Ain à Bourg-en-Bresse et CH de la Candélie à Agen) et une prison (maison d’arrêt de Douai). Et enfin le rapport d’activité 2019 du contrôleur diffusé le 3 juin et à la suite duquel il recommande qu’une « réflexion éthique nationale encadre les pratiques de sécurité faisant intervenir des tiers non soignants dans la prise en charge des patients ».

Fiche établissement de santé et respect de la liberté d’aller et venir des patients dans les services de psychiatrie en période de déconfinement
Le Ministère des solidarités et de la santé a diffusé le 2 juin une fiche relative au respect des droits des patients hospitalisés en service de psychiatrie. Cette fiche vise à proposer des éléments de repères destinés à favoriser le respect de la liberté d’aller et venir en psychiatrie, durant la période de déconfinement et malgré la poursuite de la circulation du COVID-19, dans les cas suivants : Admissions ; Visites ; Sorties et permissions.
La fiche est disponible sur le site du Ministère des solidarités et de la santé.

L’IRDES publie l’Atlas de la santé mentale en France
En France, les troubles psychiques sont associés à des enjeux majeurs en termes de prises en charge dans un champ en pleine mutation. Encore souvent centré uniquement sur le soin, le suivi des personnes atteintes de troubles psychiques s'oriente néanmoins vers le rétablissement, l'inclusion sociale, professionnelle et citoyenne des personnes. Impliquant de nombreux acteurs des secteurs sanitaire et médico-social appelés à coopérer dans le cadre des projets territoriaux en santé mentale, il est encore difficile à caractériser à l'échelle nationale, à partir du système d'information existant. Les raisons en sont également l'importance du non-recours aux soins, la difficulté à poser un diagnostic, souvent évolutif, et les besoins globaux des personnes qui couvrent l'ensemble des champs de la vie quotidienne. Pour autant, en 2017, on estime à plus de 7 millions le nombre d'individus qui ont eu une prise en charge spécialisée due à un trouble psychique diagnostiqué ou à un traitement psychotrope. Dans ce contexte, l’Atlas de la santé mentale en France propose une photographie inédite tant des prises en charge que de l’offre disponible sur le territoire à partir de systèmes d’information existants. Il décrit des situations spécifiques, notamment celles de populations particulièrement vulnérables du fait de leur âge ou de leur milieu de vie : les enfants et adolescents, les adultes de 18 à 64 ans suivis pour des troubles psychiques fréquents ou des troubles psychiques sévères et persistants, les personnes âgées et la population pénitentiaire. Il s’adresse ainsi tant aux acteurs concernés, dont les usagers des services de santé mentale, leurs proches, les professionnels de santé et du secteur social et médico-social, qu’aux décideurs politiques nationaux et locaux et aux chercheurs.
A lire ici.

Préconisation HAS sur la prise en charge ambulatoire post-confinement
Dans la période de post-confinement, en cours depuis le 11 mai 2020, la HAS élabore des réponses rapides pour aider à l’adaptation des prises en charge à la situation sanitaire. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les 8 préconisations sur la "Prise en charge ambulatoire des patients souffrant de troubles psychiques dans la période de post-confinement" du 5 juin, relatives à la prise en charge ambulatoire et à temps partiel (incluant les programmes de soins) des personnes souffrant de troubles psychiques.

Chômage et difficultés financières ont fragilisé la santé mentale durant le confinement
Depuis 2009, l’Équipe de recherche en épidémiologie sociale (Eres) suit 1 200 personnes recrutées dans la cohorte Tempo. Les participants sont périodiquement interrogés sur leur état de santé mentale et leur consommation de produits addictifs. Chaque semaine depuis le 24 mars, les chercheurs interrogent les membres de la cohorte au sujet de la situation particulière que nous vivons. La proportion de ceux qui ont des difficultés financières est passée de 11,7 % à 14,8 % du fait du confinement, voire à 24,6 % en incluant ceux qui déclarent un découvert bancaire. Or, à l’issue de la troisième semaine de confinement, 34,3°% des personnes qui avaient des difficultés financières liées au confinement présentaient des symptômes anxiodépressifs, contre 20 % de celles qui n'avaient pas ces difficultés.
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Premiers résultats de l'enquête COCONEL de l'INED : "Logement, travail, voisinage, conditions de vie : ce qui a changé pour les Français"
L'enquête COCONEL est réalisée par internet. Une fois par semaine, un échantillon d'un millier de personnes, représentatif de la population adulte française, est interrogé avec un questionnaire couvrant divers aspects de la crise du Covid-19. La note de synthèse n°10 détaille les principaux résultats de la sixième vague. Les enquêtés ont été interrogés du 30 avril au 4 mai sur les aspects suivants : conditions de logement ; travail ; enfant et continuité pédagogique ; voisinage et sentiment d'isolement. 38 % des Français déclarent se sentir isolés dans leur logement ou leur quartier, malgré des échanges de services toujours aussi nombreux. 31 % déclarent une chute des revenus de leur ménage. Certaines professions (artisans et commerçants, ouvriers) et les ménages aux revenus modestes sont particulièrement touchés. 18 % des enquêtés en télétravail déclarent une dégradation des relations avec leurs enfants depuis le début du confinement. Les femmes sont plus affectées que les hommes par les conséquences économiques et matérielles de la pandémie. 39 % d’entre elles partagent leur espace de travail avec leurs enfants ou d’autres membres du ménage, contre 24 % des hommes. Les jeunes paient également un lourd tribut à la pandémie. Si 33 % des 18-24 ans ont quitté leur logement pour rentrer chez un parent ou un proche pendant le confinement, 39 % déclarent avoir subi une baisse de revenus. 44 % des jeunes se sentent isolés, un taux qui a quasiment doublé par rapport à la situation qui précédait le confinement. Ainsi, la pandémie a d’abord constitué une crise sanitaire, mais elle constitue aujourd’hui également une crise sociale majeure, en ayant accentué toutes les inégalités de classes sociales, de sexe et de générations.
A lire ici.

Publication du 4ème rapport de l’Observatoire national du suicide
Le quatrième rapport de l’Observatoire national du suicide "Suicide : Quels liens avec le travail et le chômage ? Penser la prévention et les systèmes d’information" est paru le 10 juin. L’actualité fait régulièrement état de suicides de personnes sur leur lieu de travail ou de témoignages de personnes qui se sont suicidées en incriminant leurs conditions de travail. La perte d’un emploi et la situation de chômage peuvent également fragiliser les personnes et entraîner un risque suicidaire. Que signifient ces suicides liés à la situation professionnelle ? Comment les prévenir ? Pour ce quatrième rapport, l’Observatoire national du suicide apporte des éclairages académiques, statistiques et juridiques sur les suicides liés au travail et au chômage. Il offre également un état des lieux des évolutions des systèmes d’information pour améliorer la mesure globale des suicides et éclairer les liens avec la situation professionnelle et la santé mentale.
Consulter le rapport ici.
Congrès Français de Psychiatrie 2020 : 25-28 novembre, Strasbourg
Le bureau du CFP a décidé que le Congrès Français de Psychiatrie aura lieu du mercredi 25 au samedi 28 novembre à Strasbourg et ce quelles que soient les circonstances. Ce congrès sera accessible à tous. La nuit du mercredi 25 au jeudi 26 novembre correspond à la fin d’une session parlementaire européenne et celle du vendredi 27 au samedi 28 novembre au début du marché de Noël, d’où une forte demande hôtelière. Nous vous conseillons de réserver dès à présent vos chambres d’hôtel soit auprès de notre partenaire soit avec tout autre moyen à votre convenance. Contacts pour l’hébergement.
Consultez le programme du Congrès Français de Psychiatrie ici.
La soumission de posters est possible jusqu’au vendredi 31 juillet 2020.
20 novembre, Paris : 6es rencontres soignantes en psychiatrie
Les sixièmes rencontres soignantes en psychiatrie se dérouleront à la Cité des sciences de Paris le 20 novembre prochain (nouvelle date) sur le thème "Gère tes émotions : quelle implication pour quels soins ?". A l’hôpital, et singulièrement en psychiatrie, les soignants doivent "gérer leurs émotions" et s’engager "ni trop, ni trop peu" dans la relation thérapeutique. Cette injonction suggère qu’il serait périlleux et non professionnel de s’impliquer. Pourtant les capacités émotionnelles du soignant sont essentielles dans la relation thérapeutique.
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L’appel d’António Guterres dans Time Magazine
Dans une tribune récemment publiée dans "Time Magazine", le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, avait souligné l’impact cumulé du stress, du chagrin et de l’anxiété. "Si nous n’agissons pas maintenant pour répondre aux besoins de santé mentale liés à la pandémie, les conséquences à long terme seront énormes pour les familles, les communautés et les sociétés" avait fait valoir le Secrétaire général. Un appel qui reste d’actualité malgré le recul de la pandémie en Europe, les populations étant maintenant confrontées à une menace supplémentaire : une longue période d’instabilité économique…

Compétences psychosociales de base: un guide pour les intervenants COVID-19
Ce guide publié le 1er juin par IASC, principal forum mondial de coordination des Nations Unies, co-dirigé par l’OMS, vise à aider à orienter les personnes intervenant en soutien de la réponse sociale au COVID-19 à intégrer les compétences de soutien psychosocial dans leur travail quotidien, améliorant ainsi le bien-être des personnes avec lesquelles elles entrent en contact pendant la pandémie.Plus précisément, le Guide est destiné aux professionnels du secteur social, de la santé et de l’intervention d'urgence, aux personnes travaillant dans les magasins d'alimentation, les transports publics, les salons funéraires et les pharmacies, les employeurs et les encadrants, et les personnes qui fournissent un soutien aux personnes vulnérables ou aux membres de leur communauté. Les chapitres illustrés fournissent des conseils pratiques pour prendre soin de son propre bien-être mental, communiquer avec empathie et aider les personnes souffrant de stress ou de détresse sévère. Plus de 200 personnes qui se sont rétablies du COVID-19 et des intervenants d'urgence dans 24 pays ont contribué à la réalisation de ce document.
Téléchargez la publication"Basic Psychosocial Skills A Guide for COVID-19 Responders" (disponible en anglais uniquement)

Etats-Unis : conséquences du Covid-19 sur la santé mentale, les relations amoureuses et la recrudescence d’actes racistes
Une étude de l'université de Chapman (Californie, Etats-Unis) met en évidence les effets du Covid-19 sur 4 149 adultes âgés en moyenne de 39 ans vivant dans 50 Etats Américains, sans toutefois que cet échantillon soit représentatif au niveau national, notent les auteurs. Outre le stress supplémentaire (61%) et le découragement accru (45%), parmi les répondants 32 % de ceux ayant une origine asiatique relatent avoir été confrontés à au moins un incident en lien avec le Covid-19 et leur origine, 19 % d’entre eux déclarent avoir fait face à au moins trois incidents. Côté relations au sein des couples, le bilan est plus variable selon les indicateurs (par ex : 24°% des participants déclarent avoir eu moins de disputes avec leur partenaire sur une semaine, tandis que 25 % ont déclaré avoir eu plus de disputes que d'habitude…). 


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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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