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Professeur Philip Gorwood
Président de l’Association européenne de psychiatrie (EPA)
Chef de service et de pôle, CMME, Hôpital Sainte-Anne, GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, Université de Paris.

"EPA : répondre équitablement aux besoins de terrain dans toute l’Europe"

Votre mandat de président de l'EPA s'achève en avril. Pouvez-vous nous en faire un rapide bilan ?
L’EPA représente les psychiatres d’Europe et même au-delà des frontières européennes à travers les 44 associations nationales que nous fédérons. Parmi les principales réalisations récentes, je citerais d’abord notre implantation à Bruxelles, dans un bureau où travaillent deux permanents. Cette présence nous permet de mettre en œuvre notre activité de lobbying, à la fois pour la protection du statut des soignants en santé mentale, mais aussi pour faire évoluer les politiques à l’échelon européen - avec la contribution des représentants d’usagers et de familles (Garmian, Eufami…) qui font maintenant partie du board de notre association - et en lien avec les représentants des différents pays qui nous donnent leur avis sur les projets de règlementations, avis dont nous nous faisons ensuite l’écho auprès des instances européennes.
Ces deux dernières années, nous avons en outre lancé cinq dossiers importants. Le premier a été la rédaction du plan d’action à long terme "EPA 2030" pour identifier clairement ce vers quoi nous voulons aller, et qui sera détaillé lors de notre prochain congrès*.
Seconde nouveauté : l’EPA a décidé d’investir dans un projet de cartographie interactive de la santé mentale en Europe. Les données actuellement disponibles ne nous semblent pas fournir l’ensemble des informations auxquelles nous souhaiterions accéder pour tous les pays européens. Ce nouvel outil, qui fait partie de nos objectifs pour 2030, sera donc disponible à terme sur Internet, avec le soutien de notre réseau de partenaires dans les différents pays.
Le troisième chantier porte sur la structuration administrative et financière de l’EPA : nous travaillons à la création d’une fondation européenne, afin de pouvoir plus facilement redistribuer nos ressources et investir, notamment dans l’amélioration des soins.
Quatrième thème : la formation. Dans les grandes lignes, je dirais que l’accès à des formations de bon niveau est satisfaisant en Europe de l’Ouest, beaucoup moins à l’Est, ce qui n’est pas acceptable. Nous avons donc développé des MOOC facilement accessibles sur Internet qui ont beaucoup de succès. Nous bénéficions pour ces derniers des progrès réalisés en matière d’intelligence artificielle, ce qui nous permet de proposer des MOOC immédiatement sous-titrés dans toutes les langues européennes.
Cinquièmement, l’EPA a développé des « Mémoranda d'accord » avec trois institutions partenaires dans les domaines de la psychologie, de la neurologie et de la recherche en neuroscience, qui officialisent des projets communs (telle la cartographie) ou encore des participations croisées à nos comités de pilotages.

Alors que la France accueillera en fin d'année le Global Summit sur le thème des droits des usagers des services de santé mentale, pouvez-vous nous dire comment l'EPA intègre cette thématique à ses travaux et réflexions ?
La question des droits en santé mentale est extrêmement sensible. Evoquer ce sujet peut susciter des craintes chez les psychiatres car la psychiatrie reste aujourd’hui très stigmatisée. On a beaucoup de mal à changer l’image de la maladie mentale. Le droit d’avoir les mêmes chances que les autres, cela passe par exemple par l’insertion professionnelle. La France fait figure de mauvais élève dans ce domaine puisque l’obligation d’emploi de 6% de travailleurs handicapés pour les organismes de plus de 20 salariés n’est pas suffisamment respectée, a fortiori concernant les personnes souffrant d’un trouble psychique.
Bien sûr, il s’agit également de savoir si les personnes sont soignées en psychiatrie dans le respect de leurs droits. Si les pratiques de contrainte sont bien réelles, elles sont peu fréquentes et ont en revanche un impact considérable sur la sensation que les psychiatres auraient des droits qui seraient supérieurs à ceux du citoyen. Il est donc normal que le citoyen s’inquiète et réclame des informations. C’est d’ailleurs le cas dans la plupart des pays européens, même si on constate de nombreuses différences. L’article 84 de la loi de financement de la Sécurité sociale fait à juste titre débat en France. Ses modalités d’application semblent extrêmement compliquées dans de nombreux services part manque de personnel soignant. Pourtant, elle est sur le fond un progrès du point de vue des droits de l’Homme en réintroduisant le juge à un moment où le patient est effectivement en privation de liberté.
L’une des réalisations de notre comité éthique d’EPA, qui compte une douzaine de membres, est d’avoir mandaté une enquête sur les modalités d’hospitalisation des patients contre leur gré en Europe dont les résultats sont décrits dans un article paru dans European psychiatry. Ces données vont nous permettre de créer une carte sur les modalités d’accès aux soins en Europe, avec des informations comme : un juge intervient-il dans la procédure, quelle sont les modalités de contestation, combien de cliniciens doivent signer pour qu’un patient soit hospitalisé, etc. Ce type de données n’est pas accessible de façon exhaustive au niveau européen, l’EPA essaye donc de combler cette lacune en créant des liens entre le terrain et les instances du continent.

*Le 29ème congrès européen de psychiatrie aura lieu en ligne du 10 au 13 avril 2021 sur le thème : "Personnaliser et intégrer les soins de santé mentale à l'ère numérique". En savoir plus.

Second wébinaire savoirs expérientiels : quelle expérience de ces savoirs ?
Au cours de cette seconde édition de la série de wébinaires organisés par le PSYCOM, le GEM Chtits Bonheurs et le CCOMS, la parole a été donnée à Philippe Cado et Sabrina Palumbo-Gassner, pour qu'ils nous fassent part de leur expérience de ce savoir. Les intervenants au premier wébinaire du 9 décembre étaient également invités à réagir. Quelques questions débattues : de quel type de savoir expérientiel parle-t-on : celui du rétablissement ? Celui de la maladie ? L’expérience seule suffit-elle ou la nécessaire prise de recul impose-t-elle la formation, et donc un savoir académique ? Quid du savoir des aidants ? Des professionnels ? Concernant ces derniers : le secret professionnel percute-t-il cette notion (le professionnel a un devoir de discrétion vis-à-vis de la parole de l’usager, pas l’inverse) ? La connaissance des droits constitue-t-elle un préalable à l’accroissement du pouvoir d’agir ?
Voir le replay du 2 février ici.

Première du « Zoom du GCS/CCOMS »
Le "Zoom du GCS/CCOMS" est un nouveau rendez-vous qui vise à faire découvrir* et mutualiser des initiatives menées par les 25 établissements membres du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale (GCS). La première édition du 3 février aura vu la présentation, par le Dr Béatrice Dugny, chef du Pôle de psychiatrie Adultes de Lunéville et Saint Nicolas de Port du Centre psychothérapique de Nancy, de l'évolution de son pôle ces dernières années, avec le développement d'alternatives à l’hospitalisation à temps complet, une baisse des durées d'hospitalisation, une réduction du nombre de lits et un accroissement de l'offre de service dans la cité (appartements associatifs, d'urgence, équipes de réhabilitation...). Le prochain « Zoom » sera organisé fin mars (en savoir plus : alain.dannet@ghtpsy.fr).
* Présentations réservées aux professionnels des établissements membres du GCS.

Etat d’avancement de la feuille de route au 21 janvier
L'état d'avancement de la feuille de route santé mentale et psychiatrie au 21 janvier a été publié le ministère des Solidarités et de la Santé. Les 37 actions sont passées en revue, parmi lesquelles l’action 3 "Informer le grand public sur la santé mentale (lutter contre la stigmatisation)" dans laquelle sont cités le site du centre national de ressources et d’appui aux CLSM et le site du PSYCOM et son « GPS anti-stigma », ou encore, "pour donner une plus grande visibilité aux problématiques de santé mentale", l’acceptation de la candidature de la France par l’Alliance des Ministres de la santé pour la santé mentale et le bien-être et par l’OMS, pour organiser le Sommet mondial sur la santé mentale en octobre 2021 à Paris. A lire également, l’avancée du dispositif de premiers secours en santé mentale, de expérimentation « Ecout'émoi », de la mise en place des PTSM, la désignation de 15 dispositifs de prise en charge globale du psychotraumatisme ou encore les actions visant la réduction des pratiques des soins sans consentement et de contention.
Lire le document ici.

CoviPrev : suivi de l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l'épidémie de COVID-19
Les résultats de la vague 20 (18-20 janvier 2021) de l’enquête CoviPrev, de Santé publique France, montrent qu’aucune évolution statistiquement significative n’a été observée par rapport à la vague 19 (14-16 décembre). Les états anxieux et dépressifs ainsi que les problèmes de sommeil se maintiennent à un niveau élevé. Rappelons que la prévalence des états dépressifs avait été multipliée par 2 entre fin septembre (11% en vague 15) et début novembre (23% en vague 17). La santé mentale des personnes interrogées reste dégradée, avec une prévalence élevée des états anxieux et dépressifs. Les prévalences les plus importantes sont observées chez les 18-24 ans, les étudiants, les inactifs, les personnes déclarant une situation financière très difficile, les personnes déclarant vivre dans un logement surpeuplé ou encore celles déclarant des antécédents de troubles psychologiques. Quelles que soient les conditions de vie, la peur, l’inquiétude (pour sa santé et sa situation économique), la colère ou encore les sentiments de solitude et d’isolement sont associés à une santé mentale plus dégradée. La situation épidémique et les mesures prises pour la contrôler affectent de façon importante la santé mentale de la population, en particulier en termes de symptomatologie anxiodépressive.
Consulter les résultats détaillés.

Confinement, sédentarité et impacts sur la santé mentale
Si les liens entre activité physique et bénéfice pour la santé mentale sont déjà bien connus, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 4 février 2021 de Santé publique France titré "Activité physique et sédentarité des adultes pendant la période de confinement lié à l’épidémie de COVID-19 : état des lieux et évolutions perçues" nous livre les résultats d’une enquête sur l’impact de la crise actuelle sur ce sujet. La diminution déclarée de l’activité physique par les répondants est ainsi associée au fait de vivre en milieu urbain, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Cette diminution est également associée, chez les hommes, au télétravail et à l’appartenance à une catégorie socioprofessionnelle supérieure et, chez les femmes, au fait de déclarer un niveau de diplôme supérieur ou égal au baccalauréat. En termes de santé mentale, chez les hommes, l’anxiété était le facteur le plus fortement associé à la diminution déclarée de l’activité physique pendant le confinement, cela pourrait s’expliquer par la nature des activités physiques pratiquées, et notamment les sports collectifs davantage pratiqués par les hommes. L’arrêt de ces activités a pu constituer un déficit en termes de processus de régulation de l’anxiété, processus mis en évidence dans une méta-analyse. Alors que chez les femmes, une association est observée avec la dépression. L’augmentation déclarée du temps passé assis est associée à un état dépressifpour les hommes comme pour les femmes, à une anxiété chez les hommes et àdes problèmes de sommeil chez les femmes.
- Voir la vidéo donnant des conseils pour pratiquer une activité physique à domicile et interrompre le temps passé assis réalisée par le ministère des solidarités et de la Santé et Santé publique France.
- Voir aussi les conseils de l’OMS dans notre dernière édition (#healthyathome)

Détresse psychologique pendant le premier confinement : des facteurs de vulnérabilité spécifiques aux personnes vivant avec une maladie chronique ou un handicap
Le numéro 255 de "Questions de l’économie de la santé" publié par l’IRDES présente les résultats d’une enquête menée auprès de personnes vivant avec une maladie chronique ou un handicap. Malgré des facteurs de vulnérabilité communs à la population générale, la survenue de détresse psychologique au cours du confinement chez ces personnes s’avère également liée à des problématiques qui leur sont propres : difficultés à appliquer les mesures sanitaires, fait de penser ne pas être pris en charge comme les autres en cas d’infection par la COVID-19, arrêt ou diminution du suivi médical ou médico-social habituel pendant le confinement. Ces résultats soulignent ainsi l’importance de prendre en compte les besoins spécifiques des personnes vivant avec une maladie chronique ou un handicap dans le cadre de la réitération des politiques de confinement, d’autant que l’impact de la plupart des facteurs de vulnérabilité qui leur sont propres semble pouvoir être modéré par des politiques adaptées. Les auteurs notent par ailleurs : "Le fait de vivre avec des limitations ou une maladie chronique d’ordre psychique, intellectuel ou cognitif est systématiquement associé à un risque accru de survenue de détresse psychologique au cours du confinement (…). Ces événements ont pu conduire à des rechutes et des dégradations de la santé mentale chez des personnes déjà fragilisées (Yahya et al., 2020 ; Yao et al., 2020)." "Enfin, les mesures de distanciation sociale ont pu limiter certaines activités bénéfiques pour la santé mentale, notamment la participation à des rencontres collectives dans le cadre d'une association ou d’un groupe d’entraide."
A lire ici.

Prévalence et conséquences sur la santé mentale des abus sexuels sur les enfants en France
Les résultats d’une étude franco-canadienne publiés en décembre 2020 dans la revue Journal of Affective Disorders, montrent que les enfants victimes d’abus sexuels présentent un risque presque trois fois plus élevé de se mettre en danger à nouveau face à ce type d’événements dans leur vie future. L’étude des réponses à un questionnaires administré à 2 309 français âgés de 14 à 23 ans fait état de 13,1 % de violences sexuelles subies chez les filles et de 4,2 % chez les garçons. Les analyses confirment le lien de causalité systématique entre les problèmes de santé mentale ultérieurs et les violences sexuelles subies pendant l’enfance. Les auteurs soulignent la nécessité et la pertinence d'élaborer des programmes de prévention efficaces. Prevalence and associated mental health outcomes of child sexual abuse in youth in France: Observations from a convenience sample – Hébert, M., Smith, K., Caouette, J., Cénat, J. M., Karray, A., Cartierre, N., … & Derivois, D – Journal of Affective Disorders – 2020 Dec

Nouveau programme "psychiatrie et santé mentale" de la HAS
"C’est à la suite de nombreuses saisines institutionnelles adressées à la HAS sur le thème de la psychiatrie et de la santé mentale qu’en 2012, il a été décidé de travailler à la cohérence et à la priorisation des travaux grâce à un programme de travail pluriannuel et à la constitution d’un comité de suivi. Le premier programme de ce type, qui est le seul à la Haute Autorité de Santé à être dédié à une discipline, a ainsi couvert la période 2013-2017 et a principalement inclus des recommandations et des guides de bonnes pratiques."* La HAS est désormais arrivée au terme de ce premier programme pluriannuel. Elle en assure la continuité par un nouveau programme "psychiatrie et santé mentale" pour la période 2018-2023 (à lire ici). Ce programme s'articule autour de quatre thèmes : Droits des patients et sécurité en psychiatrie ; Troubles mentaux sévères et persistants et handicap psychique ; Pédopsychiatrie ; Psychiatrie, santé mentale et addictions. *Extrait de l’interview croisée d’Amélie Prigent, du service des bonnes pratiques et du Dr Yvan Halimi, psychiatre et président du comité de suivi « psychiatrie et santé mentale » de la HAS

Congrès Français de Psychiatrie 2021 : appel à communication
Le CFP 2021 aura lieu du mercredi 1er au samedi 4 décembre 2021 à Montpellier.
L'appel à communication est ouvert, vous avez jusqu'au lundi 1er mars 2021 pour proposer des débats (1h, 2 débatteurs), rencontres avec l'expert (1h, 1 expert), sessions thématiques, (1h30, 3 orateurs), sessions du forum des associations (1h30, 1 président et 3 orateurs).
En savoir plus.


Réduire les conséquences de la pandémie sur la santé mentale : les dernières recommandations mondiales de l’OMS
A l’occasion de la 148ème session du Conseil exécutif de l’OMS organisée du 18 au 26 janvier 2021, le directeur général de l'OMS a présenté un rapport (version française ici) sur la préparation et la riposte en santé mentale à la pandémie du COVID-19. Il comprend une liste de recommandations actualisées, visant à réduire au minimum les conséquences de la pandémie sur la santé mentale. Voici les titres de ces recommandations, chaque titre incluant ensuite une série de mesures à prendre : Appliquer une approche globale au niveau de la société pour promouvoir, protéger et prendre en charge la santé mentale ; Assurer une large disponibilité des services de santé mentale et de soutien psychosocial en situation d’urgence ; Soutenir le relèvement après la COVID-19 en mettant en place des services de santé mentale pour l’avenir.
Le Conseil exécutif, ayant examiné ce rapport, invite en outre instamment les Etats à agir en "…faisant un effort supplémentaire pour atteindre les personnes à haut risque et celles en situation de vulnérabilité, en tirant parti des technologies novatrices, y compris les services de santé mentale à distance en favorisant un accès équitable à la télésanté et à d’autres technologies essentielles (…) à allouer des fonds suffisants à la santé mentale, à prendre des mesures pour intégrer les connaissances relatives à la santé mentale dans les autres professions de la santé (…)" (lire en français ici).

Vacciner en priorité les personnes ayant une maladie mentale grave
L’article publié le 3 février par une équipe Belge dans The Lancet Psychiatry*, fait, suite à une revue de littérature, un état des connaissances concernant la vaccination des personnes ayant une maladie mentale grave. Partant du constat que les troubles psychiatriques, et en particulier les maladies mentales graves, sont associés à un risque accru d'infection, de morbidité et de mortalité liées au COVID-19, les auteurs déclarent que les personnes atteintes de maladie mentale grave devraient être prioritaires dans les stratégies d'attribution des vaccins. Sont discutés, le risque dans ce groupe vulnérable, l'effet de la maladie mentale grave et des médicaments psychotropes sur la réponse vaccinale, les attitudes des personnes atteintes de maladie mentale grave à l'égard de la vaccination, et les obstacles potentiels.
COVID-19 vaccination for people with severe mental illness: why, what, and how?
Victor Mazereel, MD, Prof Kristof Van Assche, PhD, Johan Detraux, MD, Prof Marc De Hert, MD. DOI:https://doi.org/10.1016/S2215-0366(20)30564-2

A lire, sur le même sujet, le retour d’expérience anglais et les recommandations sur le vaccin pour les personnes atteintes de maladie mentale grave, public considéré comme prioritaire outre-Manche.

Association des troubles psychiatriques avec la mortalité chez les patients atteints de COVID-19
L’article publié en janvier 2021 dans Jama Psychiatry présente les résultats d’une étude réalisée auprès d’une cohorte d'adultes testés positifs à la COVID-19 à New York. Ces résultats montrent que les adultes avec un diagnostic de trouble du spectre de la schizophrénie étaient associés à un risque accru de mortalité, contrairement à ceux souffrant de troubles de l'humeur et d'anxiété.
A lire ici.

Variation de l’autostigmatisation dans le monde : revue de littérature
La revue de la littérature parue en janvier 2021 compare les prévalences, conséquences et corrélats de l’autostigmatisation selon les zones géographiques et les cultures. L’étude, qui a porté sur 272 articles, révèle qu’en moyenne 31,3% des patients atteints d’un trouble de santé mentale sévère ont déclaré une auto-stigmatisation élevée. Les fréquences les plus élevées sont constatées en Asie du Sud-Est (39,7%) et au Moyen-Orient (39%). Le vécu de la stigmatisation est l’un des principaux facteurs prédisant l'autostigmatisation, ce qui confirme la nécessité de développer des campagnes de lutte contre la stigmatisation et des pratiques axées sur le rétablissement. Une transition accrue vers la psychose et de mauvais résultats cliniques et fonctionnels sont tous deux associés à l'autostigmatisation. La réhabilitation psycho-sociale et les interventions précoces axées sur le rétablissement pourraient réduire l'autostigmatisation et devraient être mieux intégrées dans les politiques publiques. Dubreucq J, Plasse J, Franck N. Self-stigma in Serious Mental Illness : A Systematic Review of Frequency, Correlates, and Consequences. Schizophr Bull. 2021 Jan 18:sbaa181. doi : 10.1093/schbul/sbaa181

Utilisation de la contention mécanique dans les pays riverains du Pacifique : une étude épidémiologique internationale
Les auteurs de cette étude, dont les résultats sont publiés par l’Université de Cambrigde, ont comparé, à partir des données accessibles au public, les taux de contention mécanique de quatre pays riverains du Pacifique : Australie, Nouvelle-Zélande, Japon et États-Unis. Après avoir rappelé l’absence de preuve d’efficacité de cette modalité de contrainte et les problèmes éthiques, juridiques et médicaux qu’elle pose, les auteurs constatent de fortes différences d’utilisation entre pays et entre régions d’un même pays, et une relative stabilité dans le temps de ces pratiques. Les auteurs indiquent qu’il est urgent de redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif déclaré dans les politiques nationales de ces pays de réduction de la contention.
A lire ici.


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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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