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Enguerrand du Roscoät, responsable de l'unité santé mentale, direction de la prévention et de la promotion de la santé à Santé publique France
 
"Face à la crise actuelle, parler largement de la santé mentale est indispensable"

Que sait-on sur l'impact de la crise actuelle sur la santé mentale des Français ? 
"Dès le début de la pandémie, et avant même le confinement français(1), l’idée que cette crise allait avoir un impact fort sur la santé mentale des Français s’est imposée. Alors que le système de santé était déjà saturé, nous avions identifié deux risques majeurs : la contagion - à un moment où il n’y avait pas encore de vaccin et où seules les mesures de prévention pouvaient s’appliquer – et la santé mentale, avec un risque d’accroissement des épisodes aigus. L’enquête Coviprev a ainsi été mise en place dès la fin mars 2020 afin d’effectuer un suivi de l’adoption des comportements de prévention et de la santé mentale de la population, nécessaire à la définition et à l’orientation de nos réponses préventives. Un échantillon de 2000 personnes, constitué selon la méthode des quotas, est interrogé par Internet pour chaque enquête (nous en sommes à la vague 23). Cette enquête est venue compléter le dispositif SurSaUD (pour les actes de SOS médecins et les passages aux urgences), sachant que les données du PMSI arrivent en général avec un an de décalage. De plus, les prises en charge en santé mentale, puisqu’elles passent majoritairement par la médecine de ville, voire ne font l’objet d’aucun acte, sont assez difficiles à tracer. Pour suivre l’évolution de la santé mentale de la population, il était donc nécessaire de développer un dispositif d’enquêtes dédié à des fins de prévention (en amont des urgences) en interrogeant directement la population.
Coviprev mesure les troubles communs – anxiété et dépression - les plus susceptibles d’être impactés, ainsi que des indicateurs de bien-être (satisfaction de vie et projection dans l’avenir(2)). Le suivi de routine priorisé a été celui des troubles anxio-dépressifs, mesurés par l’échelle HAD, ainsi que les problèmes de sommeil. On a également observé d’autres déterminants : conditions de logement, situation financière, soutien social, activité physique, troubles musculo-squelettiques, présence de symptômes de la COVID-19, perception des mesures gouvernementales (capacité à les mettre en œuvre, adhésion…) et de la menace liée à la maladie (gravité perçue, vulnérabilité aux formes graves…). L’enquête était au début hebdomadaire, elle est désormais mensuelle.
Dès la première vague, fin mars 2020, nous avons constaté que la population était très anxieuse (autour de 27% des répondants, à mettre en regard des 13,5% de troubles anxieux mesurés précédemment en population générale avec le Baromètre santé(3)). Les états dépressifs étaient aussi assez élevés (aux environs de 20% vs 10% auparavant). Ensuite, les états anxieux ont baissé - nous étions déjà à 18% mi-avril - avant de remonter à la fin de l’été pour se stabiliser depuis à des niveaux relativement élevés, autour des 20%.
Une variable de l’enquête vise à mesurer les antécédents de maladie psychique. Si cette partie de la population présente – sans surprise – des niveaux d’anxiété supérieurs à la population générale, nous avons en revanche constaté que les variations des états anxieux et dépressifs ont été moins importantes chez les personnes ayant déclaré des antécédents de troubles psychologiques que parmi celles ne déclarant pas d’antécédents. D’autres segments de population ont continué à avoir des niveaux d’anxiété très élevés, en particulier les personnes vivant dans des petits logements avec des emplois ne se prêtant pas au télétravail ou les personnes en difficulté financière.
Pour la dépression, les évolutions ont été plus marquées : les niveaux étaient élevés lors du premier confinement, puis ils se sont significativement améliorés à la fin de celui-ci, jusqu’à revenir à des chiffres presque habituels à la fin de l’été 2020. Avec la reprise des contaminations et le deuxième confinement d’octobre, les états dépressifs ont doublé (de 11% fin septembre à 21% début novembre) dans tous les segments de population, avec une augmentation plus forte chez les 18-24 ans. Ces niveaux restent depuis supérieurs à 20%."

Ces données constituent donc le socle de la réflexion pour la mise en place de la campagne de sensibilisation diffusée jusqu’au 11 mai ?
"Outre les lignes téléphoniques de soutien mises en place rapidement(4), comme la plate-forme gouvernementale à laquelle un soutien psy a été adossé (avec un lien avec les CUMP), des conseils pour maintenir une bonne qualité de vie ont été diffusés sur Internet dès le printemps 2020. Mais compte tenu de cette importante augmentation des troubles après le deuxième confinement, nous avons décidé de lancer une campagne grand public pour communiquer plus largement sur les problématiques de santé mentale. L’idée d’intervenir à court terme, de repérer et prendre en charge rapidement la souffrance psychique, avant que des troubles ne s’installent, s’aggravent et deviennent difficiles à traiter est un enjeu bien connu en santé mentale, mais il a pris encore plus d’importance dans cette situation de crise. La priorité était de faciliter l’accès de la population aux ressources disponibles en santé mentale et de diffuser largement les informations permettant d’accéder à ces ressources. Nous avons un dispositif d’information pour le grand public, qui est le site internet du PSYCOM avec qui nous travaillons en partenariat. Ce site délivre notamment des conseils de promotion de la santé mentale et de l’information plus détaillée sur les troubles et les traitements. Pour les populations plus jeunes, adolescents et jeunes adultes, nous faisons la promotion de Fil Santé Jeune, avec qui nous travaillons en partenariat et qui propose un dispositif d’écoute téléphonique et de 'chat' avec des professionnels.  
Les messages visaient à illustrer des situations et des personnages auxquels les gens peuvent s’identifier, en étant inclusif (on s’adresse à tous), sur un ton qui ne soit pas anxiogène, mais sans banaliser les problèmes de santé mentale tout en gardant une note d’espoir. C’est sans doute la première fois que l’idée, bien connue des acteurs du secteur, selon laquelle nous avons toutes et tous une santé mentale, rencontre la réalité, car toute la population est psychologiquement impactée par la crise actuelle. La prise de conscience de l’importance de la santé mentale, au même titre que la santé physique, est sans doute l’un des rares effets positifs de cette crise !"

Quels sont les effets escomptés ?
"La campagne sera bien sûr évaluée avec des indicateurs de trafic sur les différents dispositifs vers lesquels renvoie la campagne (numéros de téléphone et sites internet). Un post-test sera effectué pour mesurer l’impact et les performances publicitaires de la campagne (niveau d’exposition, compréhension, adhésion et perception du message). Via l’enquête Coviprev, nous allons également mesurer les effets de la campagne sur l’évolution des attitudes et des comportements (comme par exemple le fait d’en parler à ses proches, à un médecin… - qui est le message de la campagne - ou d’inciter ses proches à le faire, les déclarations d’appels ou de connexion aux plates-formes) ainsi que l’évolution des besoins en termes d’information et de soutien. Les premiers résultats devraient être disponibles avant juillet."

D'autres actions de communication sont-elles envisagées ?
"Nous appelons de nos vœux une stratégie à plus long terme avec des objectifs de communication et d’information en santé mentale, comme cela se fait dans la majorité des pays développés. Pour cela, il faudra  consacrer des moyens dédiés à la prévention. Pour rappel, les coûts associés aux  pathologies liées à la santé mentale représentent le premier budget de dépense de l’assurance maladie..."

1 - Bao, Y., Sun, Y., Meng, S., Shi, J. et Lu, L. (2020). 2019-nCoV epidemic: address mental health care to empower society. The Lancet, 395(10224), e37- e38; Liu, S., Yang, L., Zhang, C., Xiang, Y. T., Liu, Z., Hu, S. et Zhang, B. (2020). Online mental health services in China during the COVID-19 outbreak. The Lancet Psychiatry, 7(4), e17-e18; Brooks, S. K., Webster, R. K., Smith, L. E., Woodland, L., Wessely, S., Greenberg, N. et Rubin, G. J. (2020). The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence. The Lancet, 395(10227), 912-920.
2 – Mesurées avec l’échelle de Cantril.
3 – Même si ces chiffres ne sont pas tout à fait comparables puisque le Baromètre santé interroge entre 10 000 et 35 000 personnes par an (avec un échantillon aléatoire à double degré : sélection au hasard des foyers puis de la personne dans le foyer), ce qui lui confère une représentativité supérieure à Coviprev.
4 - Voir à ce sujet Rhizome n°79, mars 2021.

28 mai : matinée QualityRights
Le CCOMS organise le 28 mai prochain, de 9h30 à 12h30, un wébinaire intitulé "Initiative QualityRights de l'OMS : un outil concret pour la promotion des droits dans les services de santé mentale." La réflexion sur la promotion des Droits à l’intérieur des services de santé mentale constitue un levier d’action et ouvre diverses thématiques : organisation des services et des parcours, formation des professionnels, réduction de la contrainte, orientation rétablissement, partenariats à développer, participation des personnes usagères et savoirs expérientiels... Le programme QualityRights de l’OMS, déployé en France et dans la francophonie par le CCOMS depuis 2016, offre un cadre de référence ainsi que des outils d’évaluation et de formation sur l’ensemble de ces thématiques. Ce webinaire sera l’occasion de détailler sa méthodologie et de bénéficier de retours d’expériences via les témoignages de personnes usagères, d’aidants et de professionnels.
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Bilan d’activité 2020 du CCOMS
Le CCOMS et le GCS viennent de finaliser le document de synthèse de leurs activités pour l’année 2020. Bien sûr, l’activité du centre a été fortement impactée par la crise sanitaire. Les recherches, formations et actions se sont néanmoins poursuivies. En lien avec l’actualité, le centre a traduit les recommandations de l’OMS face à la COVID-19, a mené deux études sur l’impact de la crise au niveau des CLSM et des Médiateurs de Santé-Pairs, et animé un webinaire sur les droits des usagers en cette période particulière. Mais au-delà, l’ensemble des activités du CCOMS se sont poursuivies. Ce fut le cas par exemple de nos réflexions sur les savoirs expérientiels ou le changement de concept et de nom pour la schizophrénie, de nos recherches, avec le nouveau protocole sur le projet de recommandations concernant l’empowerment, ou encore des projets internationaux avec PATH sur la santé mentale périnatale ou encore les nouvelles réalisations du projet TuTo+.
Découvrez ici le bilan 2020.

Changer le concept de schizophrénie : regardez le dernier webinaire !
Après le premier webinaire d’une série de trois, organisé le 12 mars dernier, donnant la parole à Hervé Guillemain, Professeur d'histoire contemporaine à l'Université du Mans, et à Steeves Demazeux, Maître de conférences en Philosophie à l'Université Bordeaux-Montaigne, le deuxième webinaire visant à recueillir les opinions et les propositions de changement de concept de la schizophrénie a eu lieu le mercredi 14 avril. Il portait cette fois sur les propositions des psychiatres et les perspectives de changements relatifs à l'usage des classifications en psychiatrie. Si vous souhaitez voir, revoir ou partager les interventions et échanges avec Jean-Arthur Micoulaud Franchi, psychiatre, Clinique du sommeil du service d'explorations fonctionnelles du système nerveux, CHU de Bordeaux, Diane Purper-Ouakil, psychiatre, service Psychiatrie de l’enfant et de l'adolescent, CHU Montpellier, et Fabrice Berna, psychiatre, Centre expert schizophrénie, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, nous vous invitons à consulter le replay, désormais disponible en suivant ce lien. Le prochain webinaire sur le même sujet aura lieu le 9 juin à 10h. La parole sera donnée aux usagers et aux familles.

Isolement/contention : parution du décret d’application de l’article 84 de la LFSS pour 2021
Les "obligations d'information pesant sur l'établissement de santé" et la procédure applicable devant le juge des libertés et de la détention (JLD) en matière d'isolement ou de contention dans le cadre de soins psychiatriques sans consentement sont détaillées dans un décret du 30 avril*. Le texte précise les modalités d'information du JLD par le médecin ou encore les obligations du directeur de l'établissement qui doit notamment informer le patient "qu'il peut être assisté ou représenté par un avocat choisi, désigné au titre de l'aide juridictionnelle ou commis d'office". Une instruction DGOS destinée aux établissements de santé accompagne ces nouvelles mesures.
*Décret n°2021-537 du 30 avril 2021 relatif à la procédure applicable devant le juge des libertés et de la détention en matière d'isolement et de contention mis en œuvre dans le cadre de soins psychiatriques sans consentement.

Une mission flash sur l'irresponsabilité pénale pour trouble psychique
La commission des lois de l’Assemblée nationale a validé, le 4 mai, la création d’une mission flash sur l’application de l’article 122-1 du Code pénal, qui définit le principe de l’irresponsabilité pénale pour troubles psychiques. Les co-rapporteurs sont deux élus du Val-d’Oise, Naïma Moutchou (LREM) et Antoine Savignat (LR). Alors que Eric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, a annoncé que le Gouvernement présenterait fin mai un projet de loi en conseil des ministres, il s’agit donc pour les parlementaires de mener leurs auditions et de travailler sur ce sujet très rapidement. Cette mission flash s’inscrit notamment dans le contexte des suites de l’affaire Sarah Halimi, et du rapport sur l’irresponsabilité pénale récemment remis au ministre de la Justice. E. Dupont-Moretti a affirmé dans un communiqué que "la France ne jugerait jamais les fous" mais que "face à l’absence de possibilité offerte par le droit actuel de tenir compte de la prise volontaire de substances toxiques par un individu conduisant à l’abolition de son discernement", il s’agissait de "combler ce vide juridique dans la perspective d’une adoption par le Parlement à l’été."

Un guide de la HAS pour les programmes de soins
La HAS propose un guide pour aider les équipes psychiatriques de secteur et les professionnels de proximité à prendre en charge les patients en programme de soin. Ce guide de bonnes pratiques professionnelles contient 44 préconisations et trois outils pratiques. Les préconisations portent sur : la définition d’indications et de contre-indications ; les étapes de mises en œuvre d’un PDS ; les étapes de réintégration en hospitalisation complète sans consentement du patient ; la conduite à tenir en cas d’hospitalisation à la demande du patient ; l’accompagnement du patient tout au long de la prise en charge en insistant sur l’alliance thérapeutique à renforcer pour favoriser un retour progressif à des soins consentis ; un meilleur suivi et une meilleure coordination des acteurs et des soins et services proposés aux patients et une meilleure information du patient. Les outils proposés sont : outil d’autoévaluation des pratiques professionnelles, permettant d’évaluer le parcours du patient ; outil de prévention des rechutes du patient (plan de prévention partagé) ; outil d’information du patient (livret d’information du patient).
A découvrir ici.

Coordination entre services de protection de l’enfance et services de pédopsychiatrie - Note de cadrage de la HAS
L’objectif de ce document est d’élaborer des recommandations de bonnes pratiques organisationnelles en vue d’améliorer : le repérage des troubles psychiques chez les enfants protégés ; l’accès aux soins psychiques pour les enfants qui en ont besoin ; la continuité de ces soins. Il s’adresse à la fois aux professionnels du champ de la protection de l’enfance et aux équipes de pédopsychiatrie.
A découvrir ici.

Une future enquête nationale sur la santé mentale des enfants de 3 à 11 ans
Au printemps 2022, Santé publique France lancera, avec l’appui des ministères chargés de la Santé et de l’Education nationale et des acteurs agissant auprès des enfants et des jeunes, une enquête visant à produire des indicateurs de santé mentale chez les enfants de 3 à 11 ans en France métropolitaine et dans les DROM. Cette enquête pérenne permettra de mesurer et suivre dans le temps l’état de santé mentale chez les enfants pour décrire les différentes dimensions de la santé mentale, identifier les circonstances, les déterminants, l’impact sur le bien-être ou la qualité de vie.
En savoir plus.

Enquête sur les déterminants de l’attractivité de la psychiatrie
Co-construite par l’ANEMF (Association nationale des étudiants en médecine de France), l’AFFEP (Association française fédérative des étudiants en psychiatrie) et l’AJPJA (Association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues), l’enquête #ChoisirPsychiatrie est la première enquête transgénérationnelle sur les déterminants de l’attractivité de la psychiatrie. Elle s’adresse aux étudiants en médecine de 1er et 2nd cycles, qu’ils souhaitent ou non devenir psychiatres, aux internes en psychiatrie et aux psychiatres en exercice. Menée de mai à juillet 2021, ses résultats proposeront des clés de compréhension de la situation actuelle et permettront d’engager des leviers d’actions documentés. Vous êtes invités à diffuser largement cette enquête.
Lien vers l’enquête

18 juin 2021, webinaire Santé mentale France / Réh@b’
Réh@b’ et Santé Mentale France vous invitent à un webinaire "Santé mentale et Covid : et maintenant, que fait-on ?" le 18 juin de 09h45 à 17h30. Cette interrogation est aujourd’hui au cœur des pensées de nombreux citoyens qui ont vu leur santé mentale se dégrader au cours de la pandémie. Cela touche en effet une proportion significative de la population, qui se demande quand la vie "pourra reprendre", une question pourtant insoluble à laquelle s’ajoute une attente incertaine. Ce webinaire a pour objectif de traiter le sujet de "l’après" vis-à-vis de la santé mentale collective et d’essayer de trouver des moyens de s’en sortir en reconnaissant les armes dont on dispose. L’accès au webinaire est gratuit sous réserve d'inscription. Les inscriptions seront ouvertes au plus tard à partir du 24 mai 2021.
Consultez le programme.

21 octobre 2021 : 7èmes rencontres soignantes en psychiatrie
Organisées par le mensuel Santé mentale, les prochaines rencontres soignantes en psychiatrie porteront sur l’accueil, sous le titre "Qui c’est celui-là ? : quel accueil pour quels soins ?."
Découvrir l’argumentaire ici.

Investissement en santé mentale : une note d'orientation de l’OMS
Conformément aux objectifs de développement durable de l’ONU, l’OMS et le programme de développement des Nations Unies ont rédigé une note d'orientation proposant une approche structurée pour présenter des arguments nationaux en faveur d'un investissement dans la santé mentale. La note commence par demander pourquoi il est judicieux d'investir dans la santé mentale des populations. Elle présente non seulement les raisons économiques de le faire, mais aussi d'autres arguments, notamment ceux de la santé publique, de la protection des droits de l'homme, de l'égalité d'accès et de l'efficacité. La deuxième question posée est de savoir quelles interventions et quels services devraient bénéficier de plus d'investissements. Il existe des preuves substantielles pour orienter l'allocation appropriée desressources vers des interventions, des services et des modèles de soins qui sont efficaces, abordables et réalisables dans différents contextes, non seulement dans les établissements de santé mais aussi dans les écoles, les lieux de travail et les communautés. La note donne ensuite un aperçu de la manière d'établir un dossier d'investissement, couvrant les principes et la pratique de l'analyse du retour sur investissement et leur application au secteur de la santé mentale.
A lire ici (en anglais).

Changement climatique et santé mentale
De nombreuses personnes, y compris les usagers des services de santé mentale, voient leur santé physique et mentale se dégrader lorsqu'il fait plus chaud. L'air pollué est associé à une surmortalité et les inondations à l’accroissement des épisodes de stress post-traumatique. Dans ce contexte, le Royal college of psychiatrists a récemment publié un document de positionnement dans lequel il demande par exemple que les psychiatres et les professionnels de santé soient informés et activement impliqués dans les questions de recherche, de mesure d’impact et de définition de stratégies pour faire face à l’impact du changement climatique, de la pollution et de la perte de biodiversité.
Une récente collecte de la littérature internationale s’intéresse par ailleurs au lien changement climatique / santé mentale au travers de 120 études, publiées entre 2001 et 2020. Si l’analyse démontre que ce thème est un domaine de recherche en croissance rapide, il est cependant sous-développé et devra s'accélérer et élargir sa portée pour répondre aux enjeux avec une analyse des stratégies d'atténuation et d'adaptation fondées sur des données probantes. La plupart des recherches ont en effet été consacrées à l'évaluation des risques pour la santé mentale dus au changement climatique. Un plus petit nombre de recherches appliquées examinent les questions pratiques telles que l'identification des interventions et des politiques les plus efficaces pour protéger la santé mentale face au changement climatique. La plupart des recherches menées à ce jour sont quantitatives, transversales et menées dans des pays à revenu élevé, ce qui limite quelque peu leur interprétation et la généralisation de leurs résultats. Malgré ces limites, les preuves existantes indiquent en grande majorité une association négative entre le changement climatique et la santé mentale. Les auteurs concluent que le changement climatique représente la plus grande menace mondiale pour la santé mentale du 21e siècle.

Santé mentale au Canada : la déclaration de Justin Trudeau
A l’occasion de la Semaine de la santé mentale au Canada, le Premier Ministre, Justin Trudeau, a annoncé de nouveaux investissements en santé mentale dans le pays, et a tenu un discours assez fort sur la destigmatisation des problèmes de santé mentale. Extrait : "Durant cette période difficile, nous devons par-dessus tout être là les uns pour les autres et faire en sorte qu’il devienne normal de parler ouvertement de notre santé mentale. Tous ceux qui nous entourent font face à des difficultés qu’il nous est souvent impossible de voir ou de comprendre pleinement. Ainsi, prendre le temps de faire preuve d’empathie à l’égard des autres peut avoir un effet très positif. Que vous soyez un parent essayant de trouver l’équilibre entre le télétravail et l’apprentissage de vos enfants, un travailleur essentiel inquiet des risques pour vous-même et pour votre famille, ou que votre routine vous manque et que vous vous sentiez isolé de vos réseaux de soutien, nous savons que ces moments sont difficiles. Vous n’êtes pas seul."
Lire le discours.
Voir la vidéo.

Nouveau : le site JEFpsy pour les 11-20 ans
JEFpsy est l’acronyme de Jeune Enfant Fratrie. Il signifie que ce site est dédié à des jeunes de 11 à 20 ans qui sont enfants, frères ou sœurs d’une personne qui a des troubles psychiques. Cette plateforme commune d’information, d’accompagnement et de partage est issue d’une collaboration entre professionnels de Belgique, de France, du Luxembourg et de Suisse. Ce site a été conçu pour favoriser un partage de connaissances et dépasser ce sentiment d’isolement, quand on est confronté aux troubles psychiques dans sa famille.
Consultez le site JEFpsy.


Retrouvez les 10 précédentes éditions de la Newsletter du GCS ici.

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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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