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Pr Philippe MICHEL
PU-PH santé publique, U1290 INSERM RESHAPE HESPER
Directeur, Direction Qualité Usagers et Santé Populationnelle des Hospices civils de Lyon

L’Avis du HCSP, base d’une future V2 de la Feuille de route en santé mentale ?

Vous avez présidé la commission qui a coordonné l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique sur l'impact du Covid-19 sur la santé mentale. En quoi la crise sanitaire agit-elle comme un révélateur des faiblesses de la promotion de la santé mentale et de la prévention des troubles psychiques en France ?
Deux choses m’ont particulièrement frappé. Tout d’abord, nous avons assisté à la dégradation d’un certain nombre d’indicateurs, qui attestent de l’impact de cette crise et de la gestion de celle-ci sur la santé mentale des français. Nous étions impuissants face à ce phénomène. L’état de santé mentale des français s’est dégradé et n’est à ce jour pas encore revenu à ce qu’il était avant la crise.
Deuxièmement, les actions menées ont essentiellement porté sur le repérage et sur l’accès aux soins, alors que ce qui était attendu des français concernait davantage les actions sur les déterminants de la santé mentale. Les confinements, la multiplication des informations anxiogènes, le ralentissement de l’activité économique, ou encore les recherches infructueuses d’aide et de soutien, ont eu plus d’impacts négatifs sur la santé mentale en population générale que les difficultés d’accès à la psychiatrie. Au moment où les décisions de confiner sont prises, avec les restrictions en matière d’activité physique par exemple, il n’y avait pas d’information sur l’impact de ces mesures sur l’équilibre psychique.
Donc les chiffres sont éloquents, mais les actions le sont tout autant… Il y a un déficit majeur de promotion de la santé mentale et de la prévention des troubles psychiques en France.
Je note toutefois que les recommandations du HCSP ont été entendues au plus haut niveau de l’Etat pour que la gestion de la crise ne soit plus uniquement focalisée sur les aspects sanitaires. J’en veux pour preuve les décisions prises récemment, et notamment les annonces d’allégement des mesures d’isolement annoncées par le Ministre de la Santé.
On commence à laisser le virus circuler, ce qui signifie que l’on tient compte de la dimension économique, mais également que l’Etat considère le bien-être des Français. La santé mentale entre donc désormais en ligne de compte dans les décisions politiques.

Si l’on fait un parallèle : ne serait-il pas également souhaitable que cette inflexion du "tout sanitaire" trouve son pendant sur l’organisation de la prise en charge des troubles psychiques où, si des progrès ont été réalisés, beaucoup reste à faire ?
Si la maturité de la réflexion en santé mentale progresse, celle-ci nécessite bien évidemment d’avancer en parallèle sur la question de l’accès aux soins psychiatriques. Les récentes Assises de la santé mentale et de la psychiatrie en ont d’ailleurs abondamment parlé.

Votre avis comporte 22 recommandations et 110 actions. Plusieurs mesures portent sur des publics particuliers (enfants, étudiants, personnes âgées...). Si vous deviez prioriser des recommandations pour limiter les effets révélateurs et amplificateurs de la crise sur les inégalités en matières de santé mentale, quelles seraient-elles ?
Spontanément, je citerais d’abord les actions à destination des enfants, en particulier la formation aux compétences psycho-sociales dans les écoles, car dès le plus jeune âge, on commence à se constituer ses ressources propres.
Ensuite, la mise à disposition des intervention/actions fondées sur des données probantes, y compris celles produites à l’étranger et que l’on pourrait à moindre coût adapter en France. Le déploiement renforcé du dispositif de premiers secours en santé mentale en fait partie.
Il me semble enfin qu’il faut renforcer les politiques locales en matière de santé mentale, car c’est bien à cet échelon qu’ont été entreprises les actions ayant limité l’impact sur la santé mentale. La capacité d’action se situe là : si on arrive à co-construire des solutions à ce niveau, c’est là que l’on obtiendra les meilleurs résultats auprès des publics qui en ont le plus besoin.

Vous recommandez la création systématique d'un CLSM pour le volet santé mentale du CLS, mais ne serait-il pas nécessaire d'en faire une mesure de court terme, tout comme la proposition de création d'un véritable statut de coordonnateur de CLSM avec des crédits ARS fléchés ?
Le court terme, dans l’avis, concerne les mesures dont la mise en œuvre est préconisée pendant la crise. Cela dit, aujourd’hui, avec un peu de recul, je déplacerais volontiers le curseur pour que le nombre de CLSM (actuellement 250 environ), passe rapidement à 600 en France. Cela ne pourra être fait sans moyens dédiés, sans temps fléché et sans statut pour les personnels concernés.

Quelles seront les suites de cet avis ?
Un des moyens pour poursuivre la dynamique engagée au-delà des élections présidentielles de 2022 serait d’intégrer cet avis à une "feuille de route n°2 en santé mentale". C’est d’ailleurs ce que nous avait indiqué le Professeur Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et la psychiatrie, lors de la remise de l’avis. Le HCSP a fait le constat que la santé mentale est un sujet qui concerne, au-delà des soins, la promotion de la santé et la prévention, donc la santé publique.
Nous avons acquis un certain niveau de maturité au niveau de la réflexion. Mais pour combler le retard important qu’a la France sur ce sujet, les leviers d’action sont nombreux et complexes. Il est donc logique qu’une stratégie dans ce domaine se traduise par une feuille de route, un plan, ou un programme. Evidemment, la décision est politique et va au-delà du Ministère de la Santé.

Consultez l’avis du HCSP : Impact du Covid-19 sur la santé mentale.

Le numérique en santé mentale : première formation à Bailleul
La première formation des usagers, des aidants et des professionnels, à l’utilisation des outils numériques dans le champ de la santé mentale, qui s’inscrit dans le cadre du projet européen E-men, s’est déroulée le 5 janvier dernier à l’EPSM des Flandres. Les différents intervenants auront contribué à améliorer la littéracie numérique des quelques 25 participants, en abordant successivement, lors de deux tables-rondes, les enjeux juridiques liés au numérique, la question de la qualité des contenus, les données issues de la recherche ou encore les avantages et inconvénients des outils. Les travaux en ateliers auront, quant à eux, notamment permis de découvrir des exemples d’applications mobiles, de technologies embarquées, ou encore d’outils de réalité virtuelle utilisés, par exemple, pour lutter contre l’anxiété. Les prochaines formations seront organisées d’ici le mois d’avril, dans des établissements du Groupement de coopération sanitaire (GCS) pour la recherche et la formation en santé mentale : CH La Chartreuse ; CH Guillaume Régnier ; Fondation Bon Sauveur de la Manche.

Retour sur la dernière AG du Groupement
L’Assemblée générale du GCS pour la recherche et la formation en santé mentale s’est déroulée sur le site d’Esquirol des Hôpitaux de Saint-Maurice, le 15 décembre dernier. Outre la trentaine de participants à cette réunion de l’après-midi (moitié en présentiel, moitié en distanciel), plus de vingt professionnels, représentant une dizaine d’établissements, ont eu l’occasion de visiter le matin le service "portes ouvertes" du Dr Alain Cantéro, chef de pôle du 16ème secteur de psychiatrie générale du Val-de-Marne, qui démontre, avec un certain recul, qu’il est possible de limiter les privations de liberté sans augmenter les soins sous contrainte et sans inflation des sorties non autorisées. Le 14 décembre, les Hôpitaux de Saint-Maurice avaient également accueilli la conférence "Santé mentale et psychiatrie : recommandations internationales, enjeux et perspectives" animée par Déborah Sebbane, Directeur du CCOMS*.
La Fondation Bonsauveur de la Manche accueillera la prochaine AG du GCS le mercredi 29 juin 2022.
*Photo : Service de communication, Hôpitaux de Saint-Maurice.

Diplôme inter-universitaire santé mentale dans la communauté : changement de dates Le Diplôme inter-universitaire "Santé mentale dans la communauté : études et applications" porté par le CCOMS et trois Universités (Paris-Lille-Marseille), a pour objectif principal de proposer une formation théorique et pratique à la santé mentale dans la communauté et à ses applications dans les domaines suivants : organisation des services et des soins psychiatriques, promotion et prévention de la santé mentale, lutte contre la stigmatisation et l’exclusion. Trois semaines d’enseignement sont proposées à Paris, Lille et Marseille. Au vu du contexte sanitaire, les sessions de 2022 ont été décalées à fin mars pour Paris, mi-juin pour Lille, et fin septembre pour Marseille. Il reste quelques places pour de nouvelles inscriptions.
Consultez le programme actualisé ici.

6ème journée nationale des CLSM consultable en REPLAY !
Le Centre national de ressources et d'appui aux Conseils locaux de santé mentale, porté par le CCOMS, organisait, le 15 décembre dernier, avec l'association "Elus, santé publique et territoires", la 6ème journée nationale des CLSM et 23ème Journée nationale d’étude d'ESPT sur le thème : Elus locaux, crise sanitaire et santé mentale : Nouvelles perspectives.
Revivez dès à présent les interventions et tables-rondes de cette journée en replay sur la chaine YouTube du CCOMS.

19-20 janvier : le Hackathon aura lieu en ligne
Le Hackathon technologies innovantes en santé mentale, prévu à Lille (voir notre précédente édition), est finalement organisé à distance, compte tenu de la situation sanitaire. Professionnels de santé, usagers des services de santé mentale, internes en psychiatrie, doctorants, start-ups, dirigeants ou responsables recherche et développement de TPE/PME, étudiants d’écoles de commerce, et curieux, inscrivez-vous !
En savoir plus, inscription.

La FHF demande aux candidats que la santé mentale et la psychiatrie soient déclarés grande cause nationale du quinquennat
Sur sa plate-forme électorale Ambition santé 2022, la Fédération hospitalière de France diffuse ses propositions aux candidats à l’élection présidentielle d’avril 2022. La FHF voudrait "Faire de la santé mentale et de la psychiatrie une grande cause nationale du quinquennat". Outre le pilotage interministériel, qui doit amener à un meilleur accès aux soins et une réduction du délai d’accès au premier rendez-vous, la Fédération propose, dans la continuité du diagnostic posé lors des Assises, de déstigmatiser la santé mentale en sensibilisant le grand public et en associant davantage les proches et la famille à la prise en charge ; de renforcer les liens entre les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les secteurs de psychiatrie et les projets territoriaux de santé mentale (PTSM). La FHF indique en outre que la psychiatrie publique devra "impérativement" bénéficier d'un rebasage de son financement, avec un rattrapage évalué à 800 millions d'euros sur cinq ans, et signale : "Pour la psychiatrie, les ressources de la dotation annuelle de financement du service public ont progressé de 80% moins vite que l’ONDAM hospitalier sur les dernières années. D’autre part, les ressources de la psychiatrie de service public ont progressé en moyenne 3 fois moins vite que celles du secteur privé lucratif." Le dernier groupe de propositions porte sur le renforcement de l'attractivité de la psychiatrie pour les professionnels et du rôle des paramédicaux (IPA, psychologues).
A lire ici.

Semaines d’information en santé mentale 2022
La prochaine édition des SISM se déroulera du 10 au 23 octobre 2022 sur le thème : "Pour ma santé mentale, agissons pour notre environnement". Cette thématique ciblera la dimension physique de l'environnement qui comprend notamment la nature, le climat mais aussi le bâti (logement, infrastructures, espaces urbains, etc.). L'objectif sera de mettre en lumière les liens entre la santé mentale et les différents éléments qui nous entourent.

Le bilan 2019/2020 des GEM pointe de fortes disparités territoriales
Les années 2019 et 2020, marquées notamment par la crise sanitaire qui a bouleversé l’organisation des groupes d’entraide mutuelle (GEM), voient également les GEM Autisme émerger. En 2020, 16ème année d’existence des GEM, ils sont désormais 605 en France (soit une augmentation de 20 % en deux ans), et comptent en moyenne 1,9 animateurs salariés chacun (de "aucun" à 5 animateurs, pour quelques GEM). Il existe 70 GEM supplémentaires par rapport aux crédits notifiés par la CNSA, que des ARS ont choisi de financer, soit avec l’enveloppe allouée par la CNSA, soit avec d’autres crédits disponibles. Il existe ainsi des disparités territoriales dans le nombre de GEM : l’ARS Nouvelle Aquitaine a mobilisé des crédits plus importants qu’ailleurs, ce qui en fait, sans surprise, la région qui compte le plus de GEM (113), assez loin devant les autres. Si l’on considère la dépense en faveur des GEM rapportée à la population adulte âgée de 20 à 59 ans, les régions Nouvelle-Aquitaine, Guadeloupe et Corse, disposent des niveaux de financement des GEM les plus élevés ; les régions Guyane, Mayotte, Île-de-France et Hauts-de-France présentent, quant à elles, les niveaux de dépenses par habitant les plus faibles.
Le bilan présente également les résultats d’une enquête à laquelle environ 60% des GEM ont répondu. Y figurent notamment la présentation des publics accueillis, de l’employeur des salariés, des animateurs bénévoles, ou encore de la forme juridique de l’organisme gestionnaire, où l’on apprend par exemple que 46% des organismes gestionnaires de GEM sont des associations gestionnaires d’établissements et services médico-sociaux et que seuls 20% des GEM sont directement gérés par une association d’usagers. 46% des parrains de GEM sont des associations de familles et seuls 7% des associations d’usagers.
A lire ici.

FIOP, PPN, PEA : 129 projets soutenues en psychiatrie
La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a annoncé les résultats d’appels à projets 2021 en psychiatrie. 30 millions d’euros de crédits pérennes sont spécifiquement dédiés au renforcement de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (PEA) et à la psychiatrie périnatale (PPN). Ils financeront 87 projets : 63 projets sur l’offre de PEA pour un montant de 20 millions d’euros et 24 projets sur l’offre de PPN pour un montant de 10 millions d’euros. Par ailleurs, 10 millions d’euros financeront 42 projets sur 3 ans dans le cadre du fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie (FIOP).
Consultez la liste des projets financés ici.

Prochain Congrès Reh@b
Le congrès Reh@b, organisé par Santé mentale France et Reh@b, aura lieu à Angers les 2 et 3 juin 2022, sur le thème "A la conquête du Pouvoir... d’agir". A cette occasion, un appel à communications est lancé. Les inscriptions seront possibles en février.
Répondre à l’appel à communication : Magali Visage, secrétariat du pôle Paris 12 de psychiatrie générale Hôpitaux Saint- Maurice : Magali.VISAGE@ght94n.fr.

Les conseils de l’UNICEF pour améliorer sa santé mentale en ligne
L’UNICEF a diffusé ses "Conseils pour prendre soin de soi et des autres - 5 façons d'améliorer sa santé mentale en ligne". Premier conseil : éviter le "doomscrolling", qui consiste à faire défiler les flux d’actualités, et à s’attarder sur les images et les commentaires des internautes. Une habitude qui peut se prolonger indéfiniment, de peur de rater une information essentielle. L’UNICEF recommande : "Identifier pourquoi vous êtes en ligne et comment vous vous sentez peut vous aider à définir les bonnes limites personnelles sur le temps que vous passez sur les réseaux sociaux ou d'autres applications." L’UNICEF suggère ensuite d’être conscient que les réseaux peuvent aussi apporter des contenus positifs (services de soutien mutuel, d’apprentissage, pour aider à méditer ou pour trouver de l’aide en cas de difficulté…). Troisième recommandation : se protéger, notamment en vérifiant ses paramètres de confidentialité, et protéger les autres, en étant attentifs aux signes de détresse. Quatrième conseil : choisissez la gentillesse ! Si vous n’êtes pas d’accord avec une publication, faites une pause et demandez-vous si vous pouvez formuler votre commentaire autrement que par la négative ou avoir une conversation en personne à la place. Cinquièmement, "Restez présent et connecté à la vraie vie". Il faut savoir se déconnecter des réseaux sociaux ou ne pas interrompre une activité pour publier sur les réseaux, afin de mieux vivre le moment présent et de satisfaire le besoin de contact humain.
A lire ici.

Irlande : lignes directrices pour la santé mentale des minorités ethniques
En 2021, la Commission de la santé mentale Irlandaise et Mental health reform (coalition de fournisseurs de service de santé mentale, d’organisations de plaidoyer et de promotion des Droits de l’Homme) se sont associés pour publier une nouvelle version des lignes directrices sur la santé mentale des minorités ethniques. Issues d’une consultation publique et inspirées par la boîte à outils sur les compétences culturelles*, ces lignes directrices proposent quelques conseils comme "impliquer la personne, lui parler avec calme et respect, c’est-à-dire clairement, mais pas trop lentement pour qu’elle ne puisse pas croire qu’il/elle est considéré.e comme pas assez intelligent.e pour comprendre" ; "la considérer d’abord comme une personne ayant besoin de soins plutôt que comme un réfugié" ; "former les professionnels à l’accueil culturellement adapté".
A découvrir ici.
* Guide pratique pour les professionnels de la santé mentale structuré autour de l'importance de fournir des services adaptés à la culture et de chercher à garantir des résultats équitables pour les communautés ethniques minoritaires, étant donné l’incidence plus élevée de problèmes de santé mentale parmi ces publics.



Retrouvez les 10 précédentes éditions de la Newsletter du GCS ici.

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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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