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Kévin-Marc VALERY
Enseignant Chercheur Temporaire à l'Université de Bordeaux. Psychologue Clinicien, Neuropsychologue, Docteur en Psychologie. Coordinateur du projet de recherche STIGMAPRO.

STIGMAPRO : des pistes pour des pratiques en santé mentale moins stigmatisantes

Pouvez-vous nous présenter STIGMAPRO ?
STIGMAPRO est un programme de recherche sur la stigmatisation dans les pratiques professionnelles en santé mentale. A ma connaissance, c’est le seul programme de ce type en France. Il a été initié par l’Université de Bordeaux et le Centre hospitalier de Jonzac, grâce au soutien financier de l’ARS Nouvelle Aquitaine. Son objectif est de créer une intervention visant à réduire la stigmatisation dans les pratiques des professionnels de la santé mentale. Je parle bien des pratiques, car nous ne considérons bien sûr pas les professionnels comme fondamentalement stigmatisants. Par contre, il existe des pratiques plus stigmatisantes que d’autres. Les contacts auprès des professionnels de santé mentale et les situations dans les services sont identifiées dans la littérature comme la plus grande source de stigmatisation selon les personnes qui ont un diagnostic de schizophrénie et leurs familles*. C’est une plus grande source de stigmatisation que la stigmatisation dans l’emploi ou les médias par exemple. C’est pourquoi nous avons décidé de travailler sur ce sujet.
Ce programme, sur trois ans, s’inscrit dans une démarche d’evidence-based practice (i.e. pratique basée sur les preuves). Cela signifie qu’il s’appuie sur des savoirs scientifiques, sur l’expertise des professionnels et sur l’expérience des personnes le plus directement concernées. Pour garantir cela, STIGMAPRO est dirigé par un comité scientifique qui comprend des chercheurs de différentes disciplines (psychologie clinique, neuropsychologie, psychiatrie, psychologie sociale, santé publique, économie de la santé), des professionnels de santé mentale (psychologues, psychiatres, ergothérapeutes, médiateurs de santé pairs, cadres infirmiers, directeurs institutionnels), des représentants des usagers (Club House de Bordeaux, Luc Vigneau…) et de leurs familles (UNAFAM), des acteurs de la lutte contre la stigmatisation (CCOMS, Psycom) et des décideurs institutionnels (ARS, directeur du CH de Jonzac). STIGMAPRO comporte également un volet sur les solutions, donc sur les pratiques pouvant être recommandées pour être moins stigmatisant.

Où en êtes-vous des différentes phases de ce travail ?
Nous avons commencé avec une revue de littérature internationale. Puis, nous avons fait une enquête qui visait à mesurer la stigmatisation chez les professionnels et à identifier les facteurs associés à une diminution de cette stigmatisation. Ses résultats viennent d’être publiés**. Nous venons de pré-tester l’intervention STIGMAPRO, créée par notre conseil scientifique, sur la base des leviers identifiés contre la stigmatisation. Elle prend la forme d’ateliers pour les professionnels, en présence de familles et d’usagers. Nous étudions désormais les résultats de cette étude pilote afin d’évaluer si elle est viable et de lui donner une forme définitive, normalement début 2023. Nous mènerons ensuite un essai contrôlé pour évaluer son efficacité. Nous recherchons actuellement des financements pour lancer cette dernière phase avant le possible déploiement de cette intervention, afin de terminer le programme STIGMAPRO et de potentiellement proposer cette intervention à des services.

Quels facteurs associés à moins de stigmatisation dans les pratiques en santé mentale avez-vous identifiés ?
Le premier point est de concevoir le handicap psychique comme un continuum et non comme une catégorie, telle qu’elles sont définies dans les classifications des maladies. Les classifications aident à comprendre, mais ne correspondent pas à la réalité des maladies psychiques. La notion de continuum est plus proche de cette réalité des processus psychologiques. Ce que nous apprend STIGMAPRO, c’est que plus le professionnel a une vision catégorielle, plus il porte de stigmatisation dans sa pratique. Ce qui n’est pas étonnant puisqu’il s’agit de coller une étiquette puis de faire des généralités sur la personne. L’important est d’en être conscient et de pouvoir sensibiliser les professionnels à une certaine flexibilité par rapport à ces concepts. Stigmatiser, c’est réduire la personne a une seule de ses facettes, à un seul de ses attributs discréditants, en oubliant tous ses autres traits identitaires et en la réduisant, par exemple, à un diagnostic. Et de faire des généralités abusives. Le fait que des personnes, parce qu’elles ont un diagnostic de schizophrénie, soient moins invitées à participer à leurs soins que les personnes ayant d’autres diagnostics, comme nous l’indique la littérature internationale, c’est de la stigmatisation. 
Un second facteur associé à une diminution de la stigmatisation est de percevoir les similitudes entre soi et les personnes accompagnées. C’est très en lien avec la notion de continuum : si je considère que la personne est très différente de moi, parce qu’elle a été rangée dans telle catégorie, qu’elle a une certaine chimie de cerveaux, etc., je vais être moins enclin à considérer que nous ne sommes au fond, pas si différents. Découvrir ces similitudes peut passer par le dévoilement de soi lors de l’entretien clinique, c’est à dire s’ouvrir pour partager une difficulté commune et les stratégies mises en place pour y faire face. L’intervision entre professionnels, le partage d’expérience sur la manière de susciter cet échange sur les similitudes, peut aider à y parvenir. La littérature montre ainsi que la neutralité est bien moins efficace dans la relation thérapeutique. Elle montre aussi que le dévoilement de soi doit respecter certaines règles et bien sûr ne pas tomber dans le travers qui consiste à centrer le propos sur l’accompagnant et pas sur l’accompagné.
Un troisième facteur porte sur le sentiment d’utilité dans son travail : les professionnels qui déclarent moins de stigmatisation déclarent également se sentir plus utiles. Là encore, la littérature nous montre que les professionnels qui stigmatisent se sentent moins bien dans leur travail et éprouvent moins le sentiment d’accomplissement et de bien-être au travail. L’organisation du service joue ici un rôle important, car elle peut pousser n’importe quel soignant à être stigmatisant, même sans le vouloir.
Un quatrième facteur associé à une moindre stigmatisation est d’utiliser des pratiques orientées-rétablissement.

*Subjective experiences of stigma. A focus group study of schizophrenic patients, their relatives and mental health professionals. Social Science & Medicine (2003)
Stigma and mental health professionals: a review of the evidence on an intricate relationship, International Review of Psychiatry (2007)
**Part of the solution yet part of the problem: factors of schizophrenia stigma in mental health professionals - International Journal of Psychiatry in Clinical Practice, octobre 2022

Retour sur la première formation issue du programme QualityRights
Les deux premières journées de formation issues du programme QualityRights de l’OMS - basé sur la Convention Relative aux Droits des Personnes Handicapées des Nations Unies - ont été dispensées par le CCOMS les 8 et 9 novembre derniers à l'EPS Barthelemy Durand d’Etampes. Cette formation, qui portait sur le module "Alternatives aux pratiques d’isolement et de contention en psychiatrie et santé mentale" du programme, a concerné 13 professionnels (cadres, IDE, médecins...) de cet établissement. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un partenariat entre le GCS recherche et formation en santé mentale et l'EPS B Durand, avec qui a été monté le dossier DPC. Rappelons que le CCOMS a été chargé par l’OMS de traduire et d’adapter le programme QualityRights en français. De nouvelles sessions sur ce module et de nouveaux modules seront proposés l’an prochain.


Colloque de l’ARIP - Santé mentale périnatale : dispositifs inspirants en France et à l’international
Le CCOMS animera, le 18 novembre à Avignon, dans le cadre du 15ème Colloque international de psypérinatalité de l’ARIP, le symposium "Santé mentale périnatale : dispositifs inspirants en France et à l’international". Le symposium sera introduit par le Dr Lamia Jouini de l’OMS, qui présentera les orientations et recommandations de l’OMS pour l’intégration de la santé mentale périnatale dans les services de santé maternelle et infantile, et par le Dr Alain Grégoire, Fondateur et président de la Global Alliance for Maternal Mental Health. Parmi les intervenants, on notera également entre autres, les représentants de la DGCS, de l’association Maman blues, de l’UNAFAM, du CH Charles Perrens, de l’Université Paris Cité, sans oublier Madame Pascaline Dupire Javault, pair-aidante. Ce symposium sera modéré par Dr Déborah Sebbane et le Dr Nathalie Leone du CCOMS, qui présenteront notamment les actions du projet européen PATH en France.
Consultez le programme ici.

30 novembre, Nantes : Journée nationale des CLSM
L'association Elus, santé publique et territoires (ESPT) et le Centre national de ressources et d'appui aux CLSM (CCOMS) co-organisent le 30 novembre 2022 à Nantes la 7ème journée nationale des CLSM sur le thème : “Un CLSM par territoire : plus qu’une option, une nécessité !” La journée est gratuite et ouverte à tous ! Elus locaux, psychiatres, médecins, aidants, usagers de la santé mentale et/ou toute personne intéressée par les problématiques de santé mentale sur les territoires, la démocratie participative en santé mentale, la mise en place d'actions en faveur de la santé mentale des populations - inscrivez-vous !
Découvrez-le programme de la 7ème journée nationale des CLSM
Lien d'inscription à la 7ème journée nationale des CLSM

L’OMS demande que la santé soit au cœur des négociations de la COP27 – La santé mentale est aussi impactée par le changement climatique
À la veille des pourparlers cruciaux sur le climat de la COP27, qui se poursuivent jusqu’au 18 novembre, l'OMS a rappelé que la crise climatique continue de rendre les gens malades, de mettre des vies en danger et que la santé doit être au cœur de ces négociations. L'OMS estime que la conférence doit se conclure par des progrès sur les quatre objectifs clés que sont l'atténuation (des pollutions), l'adaptation, le financement et la collaboration pour faire face à la crise climatique. Si le changement climatique entraîne ou exacerbe des maladies physiques, de manière directe ou indirecte, le sixième rapport d'évaluation du GIEC (AR6 WG II) décrit également un large éventail de facteurs de stress permanents induits par le climat, notamment l'exposition à des événements météorologiques extrêmes, les déplacements, les migrations, la famine, la malnutrition, la dégradation ou la destruction des systèmes de santé et de protection sociale, les pertes économiques et sociales liées au climat, ainsi que l'anxiété et la détresse associées aux inquiétudes liées au changement climatique. Les phénomènes météorologiques extrêmes et le changement ont des effets négatifs sur la satisfaction de la vie, le bonheur, les performances cognitives et l'agressivité. Le rapport montre que l'inaction en matière de changement climatique est plus particulièrement pénible pour les jeunes et sera une préoccupation croissante pour les générations futures. Du point de vue de l'équité, certaines communautés vulnérables sont plus susceptibles de subir les effets négatifs du changement climatique sur la santé mentale, notamment les peuples autochtones, les communautés agricoles, les services d'intervention d'urgence, etc.
Lire le communiqué de l’OMS (en anglais)
Lire la note d’orientation de l’OMS : Examen des preuves du GIEC 2022 : changement climatique, santé et bien-être (en anglais)

Un appel mondial à l'action pour protéger la santé mentale des travailleurs de la santé et des soins
Pendant la pandémie de COVID-19, 23 à 46 % des professionnels de santé ont signalé des symptômes d'anxiété et 20 à 37 % ont présenté des symptômes dépressifs, indique un nouveau rapport du Sommet mondial de l'innovation pour la santé, publié le 5 octobre en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé. Ce rapport est un appel mondial à l'action pour protéger la santé mentale des travailleurs de la santé. "Bien que nous sommes dans la troisième année de la pandémie, ce rapport confirme que les niveaux d'anxiété, de stress et de dépression chez les travailleurs de la santé sont devenus une "pandémie au sein d'une pandémie", a déclaré Jim Campbell, directeur des effectifs de santé de l'OMS. Le rapport propose 10 actions politiques, comme cadre pour un suivi immédiat par les employeurs, les organisations et les décideurs politiques, telles que l'investissement dans des environnements et une culture de travail qui préviennent l'épuisement professionnel, favorisent le bien-être du personnel et soutiennent des soins de qualité. Cela comprend les obligations et les rôles des gouvernements et des employeurs en matière de sécurité et de santé au travail. L'OMS a récemment publié des recommandations sur les interventions et les approches efficaces pour soutenir la santé mentale au travail, y compris celles spécifiquement destinées au personnel de santé et de soins, qui appellent à des changements au niveau organisationnel qui traitent des conditions de travail et garantissent des soins et un soutien confidentiels en matière de santé mentale.
Lire le communiqué de presse de l’OMS (en anglais).
Lire le document ici (en anglais).

Wébinaire : le rôle des soins primaires dans la santé mentale communautaire
Organisé par le réseau européen des fournisseurs de services de santé mentale dans la communauté (EUCOMS) et le forum européen des soins primaires, ce wébinaire aura lieu le 30 novembre en fin de journée. Les deux réseaux y mettront en lumière une approche écosystémique de la santé mentale dans les soins primaires.
Programme, inscription, cliquez ici (wébinaire en anglais)

CNAM - Renforcer la prise en charge de la santé mentale en soins primaires : quelle efficacité et quels usages des outils numériques ?
À partir d’une revue de la littérature scientifique, d’évaluations conduites à l’étranger par des agences de santé publique et d’entretiens, le numéro 3 de la collection Comparaisons internationales de la Caisse nationale d’Assurance Maladie explore les leviers de déploiement des e-thérapies (objets connectés, applications, téléconsultations, serious games, réalité virtuelle et augmentée, intelligence artificielle) et offre un aperçu des différentes modalités d’intégration de ces solutions numériques aux parcours de soins à l’étranger. Les essais cliniques et méta-analyses sélectionnés mettent en évidence des résultats cliniques positifs principalement pour les solutions ciblant la dépression, l’anxiété et les troubles obsessionnels compulsifs. On manque toutefois de recul sur la durée de cette efficacité et la plupart des essais ont comparé une intervention basée sur des outils numériques avec une absence d’intervention, et pas avec un autre type d’intervention. Difficile dans ces conditions d’évaluer leur efficacité par rapport à d’autres types de traitement. Si les applications semblent produire des effets cliniques positifs en absolu, la non-infériorité des interventions n’est toutefois pas systématiquement établie face à une prise en charge « active ». Globalement, l’efficacité clinique des outils numériques est meilleure lorsqu’ils sont utilisés en complément d’une prise en charge traditionnelle, et il existe un fort consensus sur l’importance d’accompagner les patients dans leur usage d’un outil numérique. Plus le temps consacré à cet accompagnement est important, meilleurs sont les résultats. Ces outils ne constituent pas des innovations de rupture et ne semblent pas présenter des niveaux d’efficacité supérieurs aux traitements habituels. L’intérêt des outils numériques pour le système de santé semble pour l'instant moins se justifier d'un point de vue thérapeutique qu'organisationnel, selon les auteurs. Si des freins à la prescription de ces outils existent (manque d’habitude sur la place à donner dans la stratégie thérapeutique ; de temps à consacrer à la découverte d’une offre pléthorique ; doutes sur la fiabilité et manque de cadre d’évaluation…), ils pourraient toutefois libérer du temps médical et améliorer la qualité de la prise en charge.
A lire ici.

Inciter les personnes hospitalisées en psychiatrie à payer la CSS : un enjeu majeur pour l’accès aux soins
Dans une publication récente*, l’IRDES s’intéresse au profils de consommation de soins et à la couverture complémentaire des bénéficiaires de l'Allocation aux adultes handicapés (AAH). L’étude se focalise sur la population exhaustive des 35 000 bénéficiaires de l'AAH restés dans le dispositif entre 2014 et 2018 sans jamais bénéficier d'aucune couverture complémentaire, notamment la Complémentaire santé solidaire (CSS). Si cette population ne représente que 3 % de l'ensemble des bénéficiaires de l'AAH, elle a des spécificités et est potentiellement exposée à un risque de reste à charge important. Selon les ressources de la personne, l’accès à la CSS peut être soumis à participation (voir l’explication ici). Selon les profils, la proportion des personnes pour lesquelles le reste à charge serait inférieur à la participation financière liée à l'adhésion de la CSS varie fortement. Les personnes qui connaissent des épisodes d'hospitalisation, notamment en psychiatrie compte tenu de la durée des séjours, auraient un intérêt évident à payer une participation financière pour bénéficier de la CSS et couvrir les restes à charge hospitaliers. Ainsi, parmi les bénéficiaires de l'AAH sans complémentaire santé entre 2014 et 2018, les personnes hospitalisées en psychiatrie ont les restes à charge annuels moyens les plus élevés (entre 821 et 949 € / an, voir le graphique ici). Améliorer, via la CSS, la couverture des besoins spécifiques des bénéficiaires de l'AAH revêt alors un enjeu majeur pour inciter les bénéficiaires à y accéder malgré la participation financière plutôt que de souscrire des assurances individuelles qui pourraient mieux répondre aux besoins spécifiques mais à un coût bien supérieur. Cela permettrait aussi de limiter la proportion de bénéficiaires de l'AAH aujourd'hui sans assurance complémentaire et qui peuvent donc avoir un accès aux soins freiné par leurs ressources financières limitées.
Questions d'économie de la santé n°271 - Septembre 2022.

IRESP : appel à projets de recherche 2022 – services, interventions et politiques favorables à la santé
L’IReSP a lancé fin octobre l’appel à projets de recherche portant sur les services, interventions et politiques favorables à la santé. Cette année, le champ de l’appel se structure autour de deux grands axes thématiques et d’un axe spécifique : Axe thématique 1 : Prévention primaire et promotion de la santé ; Axe thématique 2 : Organisation, coordination et structuration des services de santé ; Axe spécifique 3 : Prévention de l’antibiorésistance et des infections associées aux soins. Dans le cadre de l’axe 1, seront notamment soutenues "Les interventions visant à promouvoir la santé mentale en agissant sur les déterminants, ou à prévenir l’apparition de troubles psychiques". ll est précisé que sous l’axe 2, seront soutenues les recherches sur les innovations organisationnelles et les nouvelles formes de coordination et structuration des services de santé notamment sur le développement des structures pluriprofessionnelles en santé et les projets autour des besoins qui émergent en termes de nouvelles compétences, nouvelles fonctions et de nouveaux métiers associés (infirmières de coordination, médiateurs en santé, etc.) ainsi que de formation des professionnels ; et de la caractérisation des nouvelles structurations existantes (y compris sur les aspects économiques) et leur évaluation (dans une optique notamment de transférabilité et déploiement dans d’autres contextes).
Date butoir pour répondre à l’appel : 12 décembre 2022.
En savoir plus.

Risques associés aux paris sportifs : Santé publique France lance une première campagne de prévention
A l’approche de la coupe du monde de football, Santé publique France lance une campagne de prévention dont l’objectif est de diminuer le nombre de parieurs à usage problématique et d’améliorer la connaissance des risques liés aux paris sportifs, notamment chez les jeunes. Particulièrement addictifs, ces paris peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé et la situation sociale des joueurs qui les pratiquent et de leur entourage. La campagne « Parier, c’est pas rien », diffusée jusqu’au 22 novembre, sensibilise les joueurs et leur entourage aux risques liés à une pratique problématique et oriente vers le dispositif d’écoute et d’aide à distance. Bien que la plupart des risques liés aux jeux d’argent en général (notamment les problèmes financiers et la dépendance) peuvent être connus par une majorité de joueurs, ils sont souvent mis à distance par ces derniers[1],[2]. Pourtant, les conséquences sont réelles : surendettement, problèmes familiaux, isolement social et suicide[3] dans les cas les plus graves. Il existe par ailleurs un lien entre jeu pathologique et troubles mentaux, décrit dans plusieurs études en population générale[4],[5],[6]. Selon ces études, les troubles anxieux seraient près de 4 fois plus fréquents parmi les joueurs pathologiques. De la même manière, le risque de trouble de l’humeur serait multiplié par 4,4 et celui d’épisode maniaque par 8,8 parmi ces derniers.
Par ailleurs, les conséquences psychologiques sur l’entourage peuvent être moins connues des joueurs mais représentent une large part (90%) des coûts sociaux associés aux jeux d’argent[3].
Lire le communiqué.
Voir la campagne sur Joueurs info service.

[1] Spurrier M, Blaszczynski A. Risk perception in gambling: a systematic review. J Gambl Stud. 2014 Jun;30(2):253-76
[2] Amadieu, T. (2015), Prises de risques délibérées avec l’argent: les modalités de consommation des jeux de hasard. Revue française de sociologie. 2015/4 Vol. 56
[3] INSERM 2008 - Jeux de hasard et d'argent, contextes et addictions. Expertise collective
[4] POTENZA MN. Advancing treatment strategies for pathological gambling. J Gambl Stud 2005, 21 : 91-100
[5] MCINTYRE RS, MCELROY SL, KONARSKI JZ, SOCZYNSKA JK, WILKINS K, KENNEDY SH. Problem gambling in bipolar disorder: results from the Canadian community health survey. J Affective Disord 2007, 102 : 27-34
[6] PETRY NM, STINSON ES, GRANT BF. Comorbidity of DSM IV pathological gambling and other psychiatric disorders: results from the National Epidemiological Survey on alcohol and related conditions. J Clin Psychiatry 2005, 66 : 564-574

28 novembre – 3 décembre, Lille : Congrès français de psychiatrie
Il vous reste quelques jours pour vous inscrire au prochain CFP organisé à Lille, avant l’augmentation des tarifs d’inscription le 18 novembre. Découvrez le programme complet, le parcours jeunes psychiatres, le forum des associations, la journée du comité local d’organisation le 3 décembre, les Journées de la Psychiatrie de la Personne Âgée, la Journée Sciences Infirmières et Recherche Paramédicale, la Journée de l’Accompagnement et de l’action médico-sociale...




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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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