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Bonne année à toutes et tous !


Jean-François Pelletier,
Docteur en sciences politiques, pair-aidant, spécialiste en activités cliniques
CISSS de la Montérégie Ouest, Canada

"Ouvrir largement la formation à la pair-aidance et favoriser le dévoilement de soi"

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
"Je travaille aujourd’hui en tant que pair-aidant et spécialiste en activités cliniques à la Direction des programmes de santé mentale et dépendance du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CVISSSMO), qui est une composante importante du service public ici au Québec. Le territoire est situé sur la rive Sud de Montréal, près de la frontière américaine. Il est très varié, urbain à l’Est, plus agricole et rural ailleurs. Il comporte des poches de communautés anglophones et la réserve Mohawks des amérindiens Kahnawake. La vision holistique de la santé de ces derniers constitue d’ailleurs une véritable source d’inspiration dans notre travail.
Ma responsabilité est de développer un service de pair-aidance, transversal sur les sujets santé mentale et dépendance, pour cet établissement dont le champ d’action est vaste (santé, services sociaux, dépendance) et qui compte à peu près 10 000 employés.
Précédemment, j’étais professeur-chercheur au département de psychiatrie de la faculté de médecine de l’Université de Montréal. J’ai travaillé sur un programme de recherche qui est devenu un programme de formation à la pair-aidance, d’abord à la faculté de médecine, puis à la faculté de l’éducation permanente, ce qui nous a permis de toucher un public plus large, en particulier des adultes qui souhaite valoriser ce que l’on appellerait chez vous les acquis de l’expérience, dans une perspective andragogique plus que pédagogique.
Je suis toujours également professeur adjoint de clinique à l’Université de Yale (USA), dans le groupe de Larry Davidson, qui est connu mondialement pour ses travaux sur le rétablissement et la pair-aidance. Je me suis beaucoup inspiré de ce que j’ai pu voir aux Etats-Unis dans ce que j’ai initié à Montréal.
Par exemple, le programme de recherche participative sur le rétablissement civique, qui a donné lieu à la création de l’équivalent français d’une association, devenue depuis Pair-aidance Québec, dont l’objet est de promouvoir la pair-aidance et qui sert aussi de plate-forme d’embauche pour les établissements publics."

Les pair-aidants sont embauchés via cette association ?
"Comme en France, les recrutements directs de pair-aidant par des employeurs publics existent et ils constituent même le mode d’emploi privilégié. Le plus souvent ils ont un statut d’éducateur (accessible avec l’équivalent du Baccalauréat français, Diplôme d’études collégiales au Québec), le statut de pair-aidant n’existant pas encore dans la nomenclature des emplois publics québécois. Ces embauches présentent l’avantage d’être durables et rassurantes pour la personne. Il est toutefois très difficile de suivre les indicateurs de leur activité, le nombre d’usagers qu’ils rencontrent par exemple est mélangé à celui de l’ensemble des éducateurs. De plus, le risque existe, lorsqu’ils sont isolés, qu’ils se conforment à la pratique des autres professionnels et perdent peu à peu les spécificités de la pair-aidance. L’embauche grâce des associations autogérées de pairs aidants favorise leur pouvoir d’agir collectif."

Qu’en est-il de la formation des pair-aidants ?
"L’idéal serait de développer des formations à la pair-aidance, ouvertes à tous. Cela permettrait non seulement d’accroître la connaissance du sujet, mais aussi de susciter les vocations de nombreux alliés potentiels pour développer la pair-aidance dans les services publics, et pas uniquement dans les services de soins. Un peu sur le principe des premiers secours : ce n’est pas parce que l’on apprend à se servir d’un défibrillateur cardiaque d’urgence que l’on devient ambulancier. Le potentiel est énorme : si une personne sur cinq est concernée par les troubles de la santé mentale en population générale, cela signifie qu’un employé sur cinq du réseau public l’est également, si ce n’est plus…
Le fait que ce type de formation soit ouverte à tous et proposée dans un cadre universitaire, comme nous le faisons à Montréal, permet de la rendre attractive. Par exemple, si un infirmier la suit, avec l’accord de son employeur, dans le cadre de la formation professionnelle, il obtiendra un niveau supplémentaire qui pourra éventuellement entraîner une revalorisation salariale et augmenter ses chances d’évolutions professionnelles. Je pense que l’on touchera plus de gens et que l’on changera plus rapidement la culture de la pair-aidance en procédant ainsi. De la même façon, j’encourage également les pair-aidants en poste à continuer à se former pour, eux-aussi, pouvoir évoluer et, après quelques années, changer de métier, comme tout employé du réseau public peut vouloir le faire à certaines périodes de sa vie professionnelle. Ce qui ne les empêchera pas de pouvoir continuer à influer sur la culture organisationnelle d’un service."

Il y a un lien avec le dévoilement de soi des professionnels ?
"Absolument. Ce que l’on voit en Angleterre est intéressant de ce point de vue : on y favorise le dévoilement – c’est à dire la prise de parole concernant l’expérience de troubles, passés ou actuels - des employés du secteur public. Ce sujet est encore tabou, car la mise à distance de l’affect dans le soin est enseignée pendant les formations initiales des soignants. Parler de dévoilement, c’est donc demander aux soignants de désapprendre ce qui leur a été enseigné. Pourtant, la barrière entre "eux" et "nous" est fictive : on porte tous plusieurs casquettes en fonction des moments, des situations. Enfouir des difficultés que l’on a pu avoir dans le passé enlève des couleurs à la vie. Parler de son expérience, c’est lui redonner un sens qu’elle n’avait pas, ou alors qui était négatif. C’est donc réduire l’auto-stigmatisation. Il a été démontré que cette amélioration de l’estime de soi favorise également l’adhésion aux soins. Je le vaux, donc je vais faire les quelques efforts requis. C’est le "Why try effect" décrit par Patrick Corrigan. Tu retournes contre toi les préjugés invalidants que tu as entendus sur tel ou tel trouble. Dans ce contexte, le dévoilement de soi, au-delà des principes de formation des soignants, est difficile, car considéré comme un aveu de faiblesse."

Et la notion de rétablissement civique ?
"A partir du moment où on a fait ce chemin vers l’acceptation de sa condition, que l’on s’est émancipé psychologiquement de l’emprise de l’étiquetage diagnostic, et que l’on en arrive à se dire « les gens penseront ce qu’ils veulent », alors on est plus à l’aise pour prendre la parole publiquement et représenter les personnes concernées par un trouble. C’est le chemin vers le rétablissement et la participation citoyenne, à laquelle on est désormais prêt.
On distingue ainsi le rétablissement clinique, qui se centre sur les symptômes, le rétablissement personnel et le rétablissement civique personnel, qui va considérer, au-delà des aspects individuels de sa situation, comment je m’implique dans la communauté, je connais les ressources dans la communauté, etc.
Il existe différents outils de mesure pour ces rétablissements. La Recovery Assesment Scale par exemple, est l’instrument de mesure du rétablissement le plus utilisé dans le monde. Il existe aussi des instruments de mesure de la citoyenneté, construits avec les usagers. Ces outils deviennent les outils d’activités cliniques réservés pour les pairs-aidants. Je négocie d’ailleurs actuellement avec le département d’archive médicale de mon établissement
pour que leur utilisation devienne des actes réservés aux pair-aidants, avec intégration de l’interprétation du score par le pair-aidant dans le dossier médical de la personne."

FIOP 2022 : le CCOMS retenu pour un projet autour du programme QualityRights
La troisième circulaire de la campagne tarifaire et budgétaire des établissements de santé pour 2022 a alloué une enveloppe de 30 millions d’euros à la psychiatrie, au titre de deux appels à projets nationaux dont les jurys indépendants se sont tenus fin novembre. 10 millions d’euros soutiendront 36 projets ciblés sur l’innovation organisationnelle en psychiatrie (Fonds d’innovation organisationnel en psychiatrie - FIOP) et 20 millions d’euros soutiendront 58 projets ciblés sur la PEA pour renforcer de façon pérenne les équipes de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et améliorer l’accessibilité ainsi que les parcours de soins. Les projets seront financés pour une période de 3 ans puis évalués pour valider leur pérennisation.
Un projet porté par le CCOMS a été retenu dans le cadre du FIOP. Ce projet porte sur le programme QualityRights de l’OMS, dont l’objet est d’améliorer la qualité des soins dans les services de santé mentale et les services connexes et de promouvoir les droits des personnes atteintes de handicaps psychosociaux, intellectuels et cognitifs. Ce programme comporte un volet observation et un volet formation. Plus précisément, ce projet prévoit de tester un modèle régional de déploiement et de gouvernance de la démarche QualityRights, afin de répondre à la demande croissante des établissements et de structurer la montée en charge du programme. Ce test aura lieu dans la région Hauts-de-France, au sein de laquelle le CCOMS (service de l’EPSM Lille–Métropole, membre du GHT de psychiatrie Nord-Pas-de-Calais) possède des ancrages et des partenariats territoriaux déjà engagés.
A terme, si ce test est concluant, le développement de ce modèle de gouvernance régional est envisagé pour d’autres régions, puis pour toute la France, avec l’appui renforcé d’une coordination nationale du déploiement du programme et la création d’un centre national de ressources hébergeant les données de reporting et donnant accès à l’ensemble des données susceptibles de soutenir l’animation d’une coopération inter-régionale et nationale.
En savoir plus sur le FIOP et consulter la liste des projets financés.

Santé et soins somatiques des personnes vivant avec des troubles psychiques
La dernière édition de la revue Santé publique, volume 34, mise en ligne fin décembre 2022, consacre son dossier à la santé et aux soins somatiques des personnes vivant avec des troubles psychiques. Le CCOMS a contribué à trois articles, issus des travaux menés dans le cadre de deux recherches dans lesquelles le GCS est impliqué. Les deux premiers articles portent sur l’étude Copsycat. Le premier article "Propositions des professionnels pour réduire le risque cardiovasculaire des patients psychiatriques" vise tout d’abord à identifier, selon le point de vue de professionnels de soins primaires et de la psychiatrie, leurs attentes et leurs besoins pour apporter aux usagers de la psychiatrie une meilleure prise en charge médicale et paramédicale du risque cardiovasculaire. Le second, "Réduire le risque cardiovasculaire chez les personnes vivant avec des troubles psychiques", présente une étude qualitative, basée sur des Focus Groups, qui vise à identifier les expériences, attentes et représentations des personnes ayant des troubles psychiques au long cours ainsi que des aidants concernant les maladies cardiovasculaires et leurs facteurs de risque. Le but de ce travail est de construire un programme de réduction du risque cardiovasculaire, destiné aux personnes concernées par ces troubles. Enfin, en lien avec la recherche Tabapsy, l’article "Le tabagisme en psychiatrie : réalités et implications pour sa prise en charge", présente une étude qui s’intéresse à la place du tabagisme dans la vie des personnes porteuses de troubles psychiques et à sa prise en charge chez les patients des secteurs de psychiatrie publique en France.
A lire ici, gratuitement jusqu’à la fin du mois.

Résultats de l’étude préliminaire de RPSY
Publié dans la Revue française des affaires sociales, l’article "Santé mentale au travail des soignants de psychiatrie : un détour réflexif sur les enjeux épistémologiques et institutionnels de la recherche RPSY" présente la méthodologie et les résultats de l’étude préliminaire menée dans le cadre de cette recherche du GCS-CCOMS. Rappelons que RPSY a pour objectif d’explorer les liens et les mécanismes en jeu entre pratiques de soins/usage de la contrainte (isolement, contention), risques psychosociaux et santé mentale au travail des soignant(e)s de psychiatrie adulte de secteur. Cette étude préliminaire prend la forme d’une investigation sociologique visant à éclairer le sens de l’engagement des directions des EPSM dans la recherche et les enjeux entourant la question des risques psychosociaux en leur sein. Elle est issue de 47 entretiens semi-directifs, individuels ou collectifs, menés auprès de 52 "acteurs/rices-clés" au sein des directions des ressources humaines, des directions des soins, des services de santé au travail, des commissions médicales d’établissement, des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, voire des directions de l’information médicale.
A lire ici (accès gratuit jusqu’au 05/02/2023).

Santé mentale périnatale : réalisations internationales du projet PATH
Le projet européen PATH - Perinatal mental health - dont le CCOMS est partenaire, vise à prévenir, diagnostiquer et traiter efficacement les problèmes de santé mentale périnatale légers à modérés. Un numéro spécial du magazine VROEG, édité par le partenaire néerlandais du projet, vient d’être réalisé en plusieurs langues (dont le français) pour présenter les réalisations des 13 partenaires, créées dans le cadre de ce projet. Pour la France, de nombreuses réalisations seront communiquées et présentées dans les semaines à venir. Citons une brochure d’information destinée aux familles, un support BD pour sensibiliser les pères/coparents, un podcast et un MOOC de plus de 40 vidéos sur la santé mentale périnatale. Pour les autres pays, citons par exemple les six applications web développées pour les Pays-Bas et la Flandre, apportant chacune un soutien aux parents à un moment clé du parcours en périnatalité : la période préconceptionnelle, la grossesse, l’accouchement et le post-partum. Ou encore des applications accessibles gratuitement, dont le contenu est basé sur la recherche scientifique et les recommandations de bonnes pratiques professionnelles. A découvrir également, les cours en ligne gratuits sur la grossesse, le Podcast Premature, les vidéos de réalité virtuelle développées par les partenaires néerlandais, les résultats de l’étude de Kent & Medway Partnership Trust qui pointe le déficit de confiance des nouveaux parents pour demander de l’aide, la BD sur l’accouchement traumatique réalisée avec l'Université de Bournemouth, des sites d’informations, des formations, rencontres entre pairs…
Téléchargez la version française du magazine ici.

 

Journées annuelles de l’ADESM
Les prochaines journées annuelles de l’Association des établissements du service public de santé mentale se tiendront les 2 et 3 février 2023, au CH le Vinatier à Lyon, sur le thème : "Psychiatrie légale. Psychiatrie des détenus. Analyse de situations et prospective d’évolutions."
Argumentaire, programme et bulletin d’inscription.

5ème journée de la Fédération Française de Psychiatrie
La FFP propose, à l’occasion d’une journée nationale organisée le 25 mai prochain au Ministère de la Santé, un "Tour de France de dispositifs pragmatiques, enthousiasmants et aisément transposables !", sous le titre "Pépites de la psychiatrie française".
Programme et bulletin d'inscription.

Évaluation des conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la santé mentale des étudiants universitaires : résultats de l’étude COSAMe
Après près de deux ans d’étude et trois temps de mesure, le Cn2r et ses partenaires présentent les résultats de l’étude COSAMe sur l’évolution de l’état de santé mentale des étudiants universitaires durant la pandémie. Le but de cette étude : décrire la prévalence des troubles de santé mentale et leur évolution en période pandémique et identifier les facteurs de vulnérabilités associés. Cette étude interroge notamment la nature traumatique de cet évènement inédit en relevant la survenue de symptômes de stress post-traumatique chez les étudiants.
Lire l’infographie et consultez l’article du Jama Network ici.

Étude : la méditation réduit l’anxiété, autant qu’un antidépresseur, sans les effets indésirables…
Une étude franco-américaine dont les résultats viennent d’être publiés dans JAMA Psychiatry a comparé, dans le cadre d’un essai clinique randomisé, une intervention normalisée basée sur la méditation en pleine conscience et fondée sur des preuves, avec la pharmacothérapie pour le traitement des troubles anxieux. Les résultats démontrent que les effets de la méditation en pleine conscience étaient non inférieurs à la prescription d’escitalopram.
Lire l’article (en anglais), écouter le podcast (en français).

Les pères bénéficiant de 2 semaines de congé paternité seraient moins à risque de développer une dépression post-partum
Dans les semaines qui suivent la naissance d’un enfant, les deux parents sont susceptibles de développer une dépression. Le congé paternité, reconnu pour ses bénéfices sur l’équilibre familial, le développement de l’enfant et l’égalité femme-homme, pourrait être une des clés pour prévenir cette pathologie qui touche un père et presque deux mères sur dix. En utilisant les données de plus de 10 000 couples hétérosexuels participant à l’étude de cohorte Elfe*, une équipe de chercheuses et chercheurs de l’Inserm et de Sorbonne Université à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique s’est intéressée à l’impact de deux semaines de congé paternité sur les risques de dépression post-partum chez chacun des parents. Si les résultats montrent que les pères ayant pris ou projetant de prendre ce congé sont moins à risque de développer une dépression post-partum, ce risque semble en revanche augmenté chez les mères dont le conjoint a pris un congé paternité. Ces travaux, à paraître dans Lancet Public Health, appuient l’importance des politiques familiales ciblées sur les pères et questionnent les modalités d’un congé paternité bénéfique à la santé mentale des deux membres du couple.
* L’Étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe) est une cohorte nationale française d’enfants suivis de la naissance à l’âge adulte pour étudier les facteurs familiaux, économiques et socioculturels pouvant influencer le développement des enfants.
Consulter le communiqué de l’INSERM.

Ukraine : une feuille de route sur la santé mentale soutenue par l’OMS
Dans son allocution à la 75e Assemblée mondiale de la santé, la Première Dame d'Ukraine, Olena Zelenska, a souligné le stress mental vécu par les Ukrainiens à cause de la guerre. Une personne sur cinq (22 %) qui a vécu une guerre ou un autre conflit au cours des 10 dernières années, souffrira de dépression, d'anxiété, de trouble de stress post-traumatique, de trouble bipolaire ou de schizophrénie. En appliquant ces estimations à l'Ukraine, l'OMS s'attend à ce qu'environ 9,6 millions de personnes soient confrontées à un problème de santé mentale. Compte tenu de l'ampleur de la réponse humanitaire de l'Ukraine, qui a attiré le soutien de plus de 270 organisations dans la région, l'OMS s'est efforcée de rationaliser les efforts des services de santé mentale et de soutien psychosocial, en soutenant l'élaboration d'une feuille de route hiérarchisant les actions nécessaires pour répondre aux besoins actuels. Lancée le 9 décembre 2022 par la Première Dame et le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, la feuille de route opérationnelle facilitera une réponse humanitaire fondée sur les structures, les ressources et les innovations existantes, conformément aux meilleures pratiques mondiales.
Cette feuille de route s'appuie sur un nouvel outil innovant : le paquet de services minimum pour les services de santé mentale et de soutien psychosocial, qui décrit les activités de base devant être mises en œuvre, notamment dans les situations d'urgence dans les secteurs de la santé, de la protection et de l'éducation. Ces activités comprennent la diffusion d'informations pour améliorer la littératie en santé mentale ; offrir des activités de développement de la petite enfance ; soutenir les initiatives communautaires qui font la promotion de la santé mentale ; soutenir les soignants pour promouvoir la santé mentale des enfants.
En savoir plus et consulter la feuille de route (en anglais).

Proposition de modèle de prévention de l’utilisation des mesures de contrôle en santé mentale suite à la réalisation d’une revue intégrative
L’article de la revue Santé mentale au Québec, mis en ligne fin novembre 2022, propose un modèle de prévention de l’utilisation des mesures de contrôle en santé mentale à partir d’une revue intégrative sur le sujet, à laquelle 138 articles ont été inclus et ont fait l’objet d’une analyse thématique. Le modèle systémique proposé suggère le partage de la responsabilité entre tous les systèmes impliqués dans la prévention du recours aux mesures de contrôle (personne à risque, intervenant et milieu de soins, culture de soins, organisation, politiques gouvernementales et évolution des discours). Il examine les interventions propres à chaque système, mais aussi leurs interactions. Il apparaît ainsi que la décision d’utiliser des mesures de contrôle ne relève pas seulement de l’intervenant devant un comportement à risque, mais aussi de la culture de soins de l’unité, des politiques organisationnelles, ministérielles, voire du contexte historique. Une approche écologique et systémique de la prévention de l’utilisation des mesures de contrôle en santé mentale invite les acteurs des changements potentiels de chaque système à mettre en œuvre les activités qui leur sont spécifiques.
A lire ici.

Angleterre : une note d’information sur la technologie numérique pour les services de santé mentale
Dans le cadre de l'Unité de recherche sur les politiques de santé mentale du NIHR (Université UCL de Londres), Center for mental health a produit une note d'information qui résume les preuves de six études sur l'utilisation de la technologie numérique et téléphonique pour fournir des services de santé mentale. "Connecté : La technologie à distance dans les services de santé mentale" indique que l'utilisation de la technologie à distance peut améliorer l'accès au soutien en santé mentale pour les communautés rurales, les personnes handicapées ou les personnes ayant besoin d'un service spécialisé loin de chez elles. La technologie a le potentiel d'accroître l'accès et le choix en matière de soins de santé mentale, mais elle risque également d'exacerber les inégalités pour les personnes exclues du numérique. Le document met en évidence le risque qu'un soutien numérique en santé mentale soit proposé au lieu d'un soutien en face à face, ou soit considéré comme une alternative moins chère à une époque de pressions sur les dépenses du NHS (service public de santé anglais). Il indique que le choix de la personne concernée quant à la manière dont elle souhaite accéder aux soins devrait être primordial et que l'utilisation des soins à distance ne devrait pas rendre encore plus difficile l'accès des personnes à un soutien en face à face.
A lire ici (en anglais).






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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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