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Emilie Hudson,
Infirmière et doctorante, Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal, Canada
"Mon récit d'une expérience vécue lors d'un séjour dans un service d'urgence psychiatrique"
Dans votre article "Ma semaine de déni et de désorientation : récit d'une expérience vécue lors d'un séjour dans un service d'urgence psychiatrique", vous décrivez comment, en tant qu'infirmière, vous avez subi des mesures coercitives pendant votre séjour dans un service d'urgence psychiatrique et comment vous avez ressenti des pressions ou des obligations, tant formelles qu'informelles, dans le contexte des soins. Avant de nous parler de ce travail, pouvez-vous vous présenter ?
Depuis plusieurs années, je travaille avec l'équipe de Marie-Hélène Goulet à l'Université de Montréal, dont le thème central de travail est la réduction des pratiques coercitives dans les soins psychiatriques. Depuis mon hospitalisation, j'ai complètement changé mes centres d’intérêts de recherche pour me concentrer sur les crises de santé mentale et les pratiques coercitives dans le système de santé mentale. Dans le cadre de mon travail, je m'intéresse aux expériences vécues par les personnes qui ont interagi avec les équipes policières spécialisées en santé mentale, aux alternatives à l'intervention policière en situation de crise et à la gestion des crises en général. Nous travaillons également à l'intégration des savoirs expérientiels dans la recherche : comment y parvenir ? Quelles sont les implications de la coproduction de connaissances avec des experts expérientiels ? Etc.
Pouvez-vous nous dire où vous avez été admise ?
Lorsque j'ai traversé cette crise, j'ai été emmenée par la police. Je leur ai expliqué que je ne voulais pas être hospitalisée dans un endroit où je connaissais des gens, des personnes que j'avais rencontrées dans un contexte professionnel ou universitaire. À Montréal, il existe deux réseaux universitaires de santé, l'un affilié à l'Université McGill et l'autre à l'Université de Montréal. Comme j'avais fréquenté le premier pendant mes études, je leur ai demandé de m'emmener à l'hôpital général affilié au second, situé dans mon quartier, ce qu'ils ont accepté de faire. Cet hôpital dispose d'une petite unité spécialisée dans les urgences psychiatriques au sein du service d'urgences générales, ce qui n'est pas le cas dans tous les hôpitaux. J'y suis resté une semaine avant d'être admise dans l'unité psychiatrique.
Comment cela s'est-il passé ? Pouvez-vous nous faire part de vos impressions ?
À mon arrivée, j'ai rencontré une infirmière chargée du triage. J'étais assez confuse, j'avais des symptômes physiques et je ne savais pas trop ce qui m'arrivait. Étais-je là à cause d'un problème somatique ou psychologique ? Ce n'était pas facile à déterminer. J'ai vu plusieurs spécialistes et, lorsque j'ai été orientée vers la psychiatrie, j'étais encore plus confuse car je n'avais jamais connu une telle crise auparavant. Cette confusion était accentuée par le fait que les professionnels ne portaient pas de badges. Je n'ai donc cessé de leur demander : pouvez-vous me dire qui vous êtes ? Quelle est votre profession ? J'ai essayé de me rendre utile et, en tant qu'infirmière, j'ai émis des hypothèses : peut-être s'agit-il de ceci ou de cela ? Comme j'étais désorientée, j'ai demandé à plusieurs reprises de quoi écrire afin de pouvoir prendre des notes pour m'aider à comprendre et à ne pas oublier ce qu'on m'avait dit. Cela m'a été refusé, ce qui a renforcé mon sentiment de manque de communication. J'avais également beaucoup de questions sur mon statut juridique : étais-je là pour un traitement volontaire ou involontaire ? J'avais l'impression que toutes mes demandes étaient interprétées par le personnel davantage comme des expressions de mon trouble mental que comme des réflexes liés à mon expérience professionnelle ou des mécanismes d'adaptation qui m'aidaient à faire face à cette situation et à survivre face au manque d'informations.
Les injustices épistémiques mentionnées dans votre article sont-elles reconnues par les professionnels que vous avez rencontrés ?
Le concept d'injustice épistémique n'est pas familier à la plupart des cliniciens, et dans cette expérience, elles n'ont pas été reconnues. En bref, ma parole était complètement discréditée par le simple fait que j'étais une « patiente psychiatrique ». Aucune attention n'y a été accordée, et les professionnels que j'ai rencontrés n'ont pas cherché à comprendre ce que je disais ni l’état d’esprit dans lequel je me trouvais lorsque je suis arrivée dans leur service. Personne ne m'a demandé pourquoi je connaissais certains acronymes ou comment j'avais pu rédiger moi-même un formulaire de consentement à la recherche. De leur point de vue, je n'étais qu'une personne délirante qui faisait des choses délirantes. Ce manque de communication, ce déséquilibre des pouvoirs et l'indifférence à l'égard de mes préoccupations, de mes expériences et de mon identité, n'ont fait qu'accroître mon sentiment déjà fort de confusion et d'impuissance et ont renforcé ma paranoïa.
Comment changer les mentalités ?
Aujourd'hui, l'organisation des soins est souvent axée sur la gestion des risques plutôt que sur l'expérience du patient. Cela doit changer, et les soins psychiatriques doivent être réformés. En plaçant la voix des patients au centre, les services de santé mentale pourraient favoriser un environnement plus respectueux et apaisant pour les personnes en crise. Bien que les professionnels de santé ne décident pas consciemment de ne pas communiquer ou d'exercer un contrôle, la culture institutionnelle peut les placer dans cette situation. Par exemple, l'ennui est très présent dans les services psychiatriques. Alors pourquoi ne pas saisir cette occasion pour engager davantage le dialogue avec les personnes, non seulement au sujet de leurs troubles, mais aussi pour avoir de simples conversations, d'humain à humain ?
Les professionnels ont besoin de plus de formation, mais surtout, il faut intégrer les savoirs expérientiels dans les services lors des différentes étapes du parcours des patients (y compris en cas d'urgence), avec des pairs aidants qui travaillent dans le service et ne sont pas seulement présents de temps en temps. Cela contribue à humaniser les soins. En outre, il existe plusieurs modèles en psychiatrie (approches biologiques ou psychosociales, par exemple). Il ne s'agit pas nécessairement d'en choisir un, mais d'adopter une approche pluraliste, car nous devons être capables de nous adapter à différents contextes et à différentes personnes.
Avec le recul, comment analysez-vous cette expérience ?
Mon expérience n'a rien d'extraordinaire. Beaucoup de gens l'ont vécue. Je n'ai connu ni l’isolement, ni la contention. Je suis blanche, instruite, une femme, donc ce que j'ai vécu aurait pu être pire à bien des égards.
Toutefois, avant cette expérience, en tant qu'infirmière et chercheuse, j'abordais les patients avec distance, guidée par des protocoles et des limites professionnelles. Mais en tant que patiente, j'ai ressenti la douleur de cette indifférence. Ces expériences m'ont profondément transformée, me motivant à combler le fossé entre le détachement clinique et les soins compatissants.
Je pense que la qualité des soins s'améliorerait considérablement si le personnel considérait également les patients comme ayant un passé et un avenir, et non comme de simples porteurs de symptômes à long terme. Cet épisode de soins n'est qu'un fragment de leur parcours. Lorsque vous êtes hospitalisé, vous pouvez avoir l'impression que c'est un tournant dans votre vie et que vous ne vous en remettrez peut-être jamais. Cela peut être très difficile à gérer et destructeur pour votre estime de soi. Dans ces moments-là, les messages positifs et porteurs d'espoir du personnel soignant sont très importants.
Pendant l'hospitalisation, la dimension relationnelle, souvent négligée, fait une grande différence pour les personnes concernées. L'écoute authentique est l'une des interventions les plus simples mais les plus efficaces. Une communication continue est également essentielle. Peut-être que certains professionnels ont essayé de répondre à mes questions et que je ne m'en souviens pas, mais j'ai eu l'impression générale qu'ils ne consacraient pas assez de temps au dialogue. Les équipes soignantes devraient régulièrement informer les patients sur les soins prodigués, les raisons de leur hospitalisation et les détails de leur plan de soins. Cette transparence renforce la confiance, garantit que les patients restent informés et impliqués dans leurs soins, leur permet de comprendre et de faire valoir leurs droits, et les aide à préserver leur humanité.
Qu'en est-il de votre "coming out" ?
Bien sûr, pendant longtemps, j'ai laissé ma peur de la stigmatisation prendre le dessus, ce qui m'a empêché d'assumer mon identité d'usagère de services dans ma carrière professionnelle. Cependant, le fait de travailler avec des pairs aidants au cours des deux dernières années m'a encouragé à partager mes expériences : s'ils pouvaient se montrer vulnérables et ouverts au service des autres, pourquoi pas moi ? Ils ont complètement changé ma perspective et je suis heureuse d'utiliser mon savoir expérientiel pour aider les autres : cela a rendu mon travail bien meilleur que je n'aurais jamais pu l'imaginer.
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L’Odyssée de la psychiatrie citoyenne
L’Odyssée de la psychiatrie citoyenne est un documentaire qui retrace la longue marche d’un secteur de psychiatrie publique de la banlieue Est de Lille, de l’asile vers un réseau de santé mentale, intégré dans la cité et respectueux des droits des usagers. Ce secteur a servi de modèle à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour le développement de ses politiques de santé mentale. En 2002, il a été reconnu Centre collaborateur de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale. Cette évolution a été possible grâce à un fort engagement collectif : professionnels de la psychiatrie, de médecine générale, du social, de la culture et de l’art, élus nationaux et locaux, usagers et usagères de la psychiatrie, familles et proches, universitaires, organismes de recherche, associations, citoyens et citoyennes. Ce documentaire s'appuie sur de multiples témoignages des acteurs de ce changement progressif, mais radical, de la psychiatrie vers le champ de la santé mentale, en France, ces 50 dernières années. Jean-Luc Roelandt, psychiatre à l’origine de ce projet, en assure le fil conducteur.
Deux ciné-débats sont organisés la semaine prochaine autour de ce documentaire :
.Mardi 14 octobre 2025, 18h05, Ministère de la Santé, Salle Laroque (Inscription gratuite mais obligatoire).
.Jeudi 16 octobre 2025, 18h00, Salle de spectacle le Kursaal à Lille – Hellemmes.
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La Défenseure des Droits alerte sur la situation de la psychiatrie…
Dans le cadre de son audition, le 16 septembre dernier, par la commission d'enquête sur les défaillances des politiques publiques de prise en charge de la santé mentale et du handicap de l'Assemblée nationale, Claire Hédon, Défenseure des droits, a rappelé que le handicap est le premier motif de saisie de son institution en matière de discrimination, et ce depuis plusieurs années. Outre les délais d'attente excessifs pour obtenir un rendez-vous, les ruptures de soins fréquentes, l’errance sanitaire et les inégalités territoriales, Claire Hédon constate que les patients hospitalisés sans leur consentement ne sont pas correctement informés de leurs droits, ni des voies de recours. Elle rappelle enfin que l'isolement et la contention restent trop fréquemment utilisés, que la santé mentale des personnes détenues se dégrade fortement, faute d’accompagnement adapté, ou encore que de nombreuses hospitalisations d'enfants ont toujours lieu dans des services adultes.
Lire le compte-rendu, voir l’intervention.
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… et les Département sur le financement de l’ASE…
"Les Départements ne peuvent pas être laissés seuls pour financer (…) l’ASE : nous devons absolument recevoir un soutien et une compensation de l’État." Tel est le message porté par Philippe Gouet, président du groupe de travail santé des Départements de France, au cours d’une audition à l’Assemblée nationale (par la même commission que Claire Hédon, voir ci-dessus). Déjà en difficulté financière, les Départements font face à l’augmentation du nombre d’enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ces derniers sont 540 000 en 2025, contre 377 000 en 2021. Or 22 % environ présentent des troubles psychologiques ou psychiatriques graves, et 40 % connaissent également des troubles de l’apprentissage. Philippe Gouet recommande le développement de la formation d’Infirmier en pratique avancée (IPA), l’amélioration du module clinique de psychiatrie dans la formation des médecins généralistes, le dépistage précoce en sixième ou encore la mobilisation des maisons des adolescents.
Lire le compte-rendu, voir l’intervention.
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Consensus de la Société européenne de cardiologie sur la santé mentale et les maladies cardiovasculaires
La Société européenne de cardiologie a adopté lors de son récent congrès une déclaration de consensus clinique sur la santé mentale et les maladies cardiovasculaires. Celle-ci met en évidence la relation multidirectionnelle entre la santé mentale, la santé cardiovasculaire et les maladies cardiovasculaires, ainsi que son impact sur le risque et le pronostic cardiovasculaires. Une association “dans les deux sens”, car une maladie cardiovasculaire peut entraîner une pathologie mentale, comme l’inverse. Cette déclaration de consensus d'un groupe de travail multidisciplinaire fournit des conseils sur l'évaluation et la prise en charge des troubles de santé mentale chez les personnes à risque et vivant avec une maladie cardiovasculaire, ainsi que chez les personnes atteintes de troubles mentaux graves et d'autres sous-groupes spécifiques. Des changements de pratiques sont préconisés afin d'intégrer la santé mentale dans les soins pour les patients atteints de maladies cardiovasculaires, et de poursuivre les recherches pour mieux comprendre comment améliorer l'évaluation et la prise en charge conjointes de la santé mentale et cardiovasculaire.
Découvrez la vidéo de présentation et la déclaration de consensus.
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Santé publique France lance santementale-info-service.fr : le site pour prendre soin de sa santé mentale
La feuille de route nationale "santé mentale et psychiatrie" confie à Santé publique France la mission d’assurer une communication pérenne sur la santé mentale à destination du grand public, impliquant des campagnes régulières et la conception d’un site internet dédié. C’est dans ce cadre que Santé publique France a lancé santementale-info-service.fr, le site national dédié à la santé mentale. Conçu pour le grand public, il donne des clés pour comprendre la santé mentale, apprendre à en prendre soin au quotidien, identifier les signes de souffrance psychique et trouver une aide appropriée. Ce lancement s’accompagne d’une campagne de sensibilisation digitale, diffusée jusqu’au 23 novembre. Ce site ressource s’inscrit dans une stratégie ambitieuse, structurée autour de 3 objectifs majeurs de santé publique : promouvoir la santé mentale et le bien-être psychique ; prévenir le mal-être, les troubles psychiques et les conduites à risques associées ; et lutter contre la stigmatisation des personnes concernées par un trouble psychique. La stratégie de Santé publique France comprend également des campagnes grand public régulières et des partenariats avec des dispositifs d’information et d’écoute pour cibler les publics spécifiques ou les populations particulièrement vulnérables.
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Mémoire : isolement/contention en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent dans les Hauts de France
Le mémoire de fin d'internat du Dr Mathilde Combes De Leon porte sur les pratiques coercitives dans les unités d'hospitalisation de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent en Hauts-de-France. Cette recherche descriptive sur 17 unités d’hospitalisation temps plein et hospitalisation de semaine a mis en évidence une prévalence de l’usage de l’isolement pour 8,77 % des usagers concernés par au moins un séjour entre 2020 et 2024 et une prévalence de l’usage de la contention de 4,95 %. Les unités concernées avaient pour consignes protocolisées à l’admission certaines restrictions, telles que la non autorisation et/ou la limitation des visites dès l’admission ou l’interdiction de l’accès au téléphone personnel. La plupart des unités étaient fermées, limitant ainsi la liberté d’aller et venir. Pour la majorité des unités étudiés, le recours aux pratiques d’isolement et de contention était protocolisé. Six unités n’avaient pas d’espace d’apaisement alors que neuf avaient au moins un espace d’isolement. Ces résultats rappellent la nécessité d’une réflexion continue sur l’usage de ces mesures non réglementées et dépourvues de contrôle extérieur. Au-delà des constats chiffrés, ce travail souligne l’importance d’encourager les pratiques alternatives et de soutenir les équipes soignantes dans la recherche de modalités d’accompagnement plus respectueuses des besoins et des droits des enfants et adolescents hospitalisés.
Lire le mémoire ici.
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La santé mentale dans le monde aujourd'hui : dernières données de l’OMS
L’OMS a publié le mois dernier deux rapports : World Mental Health Today et Mental Health Atlas. Ceux-ci nous apprennent que plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec un problème de santé mentale. On estime qu’environ 727 000 personnes se sont suicidées en 2021. C’est l’une des principales causes de décès chez les jeunes dans tous les pays et tous les contextes socio-économiques. Malgré les efforts déployés, les progrès réalisés dans le recul de la mortalité par suicide sont trop faibles pour atteindre l’objectif de développement durable des Nations Unies de réduire d’un tiers les taux de suicide d’ici à 2030. Si la tendance actuelle se poursuit, la réduction ne sera que de 12 % dans cinq ans.
Depuis 2020, les pays ont néanmoins fait des progrès significatifs : beaucoup ont mis à jour leurs politiques, adopté des approches fondées sur les droits et amélioré le soutien psychosocial dans les situations d’urgence sanitaire. Cependant, seulement 45 % des pays ont déterminé que leur législation était pleinement conforme aux normes internationales relatives aux droits humains. Moins de 10 % des pays ont complètement adopté des modèles de soins de proximité, la plupart n’en étant qu’aux premiers stades de la transition. Les dépenses publiques médianes consacrées à la santé mentale ne représentent que 2 % du budget total de la santé, soit autant qu’en 2017. À elles seules, la dépression et l’anxiété coûtent pourtant à l’économie mondiale 1000 milliards de dollars par an.
L’OMS appelle les gouvernements et les partenaires mondiaux à intensifier d’urgence leurs efforts en faveur d’une transformation des systèmes de santé mentale, en agissant sur : le financement équitable des services de santé mentale ; les réformes juridiques et politiques pour faire respecter les droits humains ; un investissement durable dans les personnels de santé mentale ; le développement des soins communautaires centrés sur la personne.
Lire le communiqué ici.
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Prévalence et auto-révélation des maladies mentales parmi les médecins et les psychologues travaillant dans les services psychiatriques au Danemark
L’étude publiée dans le Nordic Journal of Psychiatry examine notamment la prévalence autodéclarée des troubles mentaux chez les médecins et les psychologues travaillant en psychiatrie. Les auteurs constatent qu’environ un tiers des 393 médecins et psychologues interrogés ont - ou ont eu - un trouble de la santé mentale. Ces personnes ont été victimes d’un degré important de stigmatisation, y compris de la part de leurs collègues, et ont constaté qu’il n’y avait qu’une aide limitée de la part des syndicats. Cela a mené à l’auto-traitement, ce qui peut être très problématique. Mais en même temps, la plupart d’entre eux estimaient que les expériences de leur propre maladie mentale faisaient d’eux de meilleurs psychiatres et psychologues, grâce à une meilleure compréhension de la maladie mentale et une augmentation de l'empathie envers les patients. Ces résultats soulignent la nécessité de lutter contre la stigmatisation liée à la santé mentale dans les programmes de santé des médecins et, pour les associations professionnelles, de favoriser une plus grande ouverture et un meilleur soutien à leurs membres.
Lire l’article (en anglais).
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Combler le déficit de soins de santé mentale pour les adolescents aux États-Unis
Il est estimé que seulement environ la moitié des adolescents ayant un trouble psychique reçoivent un soutien en santé mentale, comme nous le rappelle l’article publié dans Journal of adolescent health. Compte tenu du déficit de professionnels, à la fois dans les soins spécialisés, les soins primaires, mais aussi à l’école, les délais d’attente pour un premier rendez-vous sont si longs qu’ils entrainent un renoncement aux soins. Pour les jeunes qui accèdent au soin, la durée des interventions traditionnelles fondées sur des preuves est considérée comme décourageante par les adolescents : en moyenne, les protocoles de psychothérapie prévoient environ 16 séances. En réalité, le nombre de séances réalisées est beaucoup plus faible (environ 4 en moyenne). Face à cette situation, les interventions brèves, les modèles de soins par paliers, l'intégration des services au sein des structures et plateformes existantes avec lesquelles les adolescents interagissent, et le partage des tâches, offrent des solutions prometteuses pour améliorer l'accès aux soins de santé mentale des adolescents aux États-Unis.
A lire ici (en anglais).
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Exclusion et traumatisme racial : les coûts de la santé mentale pour les étudiants universitaires canadiens de couleur
L'exclusion en milieu scolaire est un problème omniprésent qui impacte profondément les étudiants marginalisés, en particulier les personnes racisées. Cette étude examine la nature de cette exclusion, en se concentrant sur le rôle des microagressions raciales comme mécanismes opérationnels qui nuisent à la santé mentale et à la réussite scolaire. Les participants ont répondu à un sondage en ligne incluant des mesures de la dépression, des traumatismes raciaux, des microagressions raciales et de l'affect. Les résultats démontrent de fortes corrélations entre la fréquence des microagressions et l'aggravation des symptômes de traumatismes raciaux et de dépression. Malgré des données antérieures suggérant un rôle protecteur, l'identité ethnique n'a pas atténué ces effets indésirables, une identité ethnique plus forte exacerbant parfois les symptômes dépressifs.
Lire l’article (en anglais).
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Belgique : Quelle place pour l’hôpital dans un parcours de soins psychiatriques orienté vers le rétablissement ?
Avec leur initiative autour du rôle des hôpitaux dans la trajectoire de soins qui mène au rétablissement, les Fonds "Santé mentale” et la Fondation Roi Baudouin ont cherché à définir ce que signifie et implique ce rôle et à soutenir des hôpitaux qui ont souhaité mettre en place, développer ou pérenniser une démarche ambitieuse de soins orientés vers le rétablissement. Ces démarches ont pu prendre des formes diverses et variées : formations croisées, organisation de stages d’immersion au sein de services innovants, création de comités d’usagers et/ou de proches, actions liées au développement du travail en réseau, intégration d’experts du vécu et de pair-aidants… Cette publication synthétise ces parcours exploratoires et les leçons apprises issues de quatorze expériences pionnières en Belgique.
A lire ici.
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Retrouvez les 10 précédentes éditions de la Lettre du GCS ici.
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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.
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