Voir la version en ligne.

Benedetto Saraceno, Secrétaire général de l'Institut de Lisbonne pour la santé mentale dans le monde, Ambassadeur mondial des Jeux olympiques spéciaux

« Les usagers veulent plus de vie et moins de lits ! »

Quelle est votre analyse de la situation actuelle de la santé mentale dans le monde ?
« Il existe une différence entre l’évolution de la santé mentale globale, telle qu’elle est pensée et présentée par les grands chercheurs, les universitaires, ou même les Nations Unies, et les avancées très lentes de la santé mentale que l’on rencontre réellement sur le terrain. Les exemples de Trieste, Lille, de certaines régions espagnoles, ou encore de la réforme au Brésil, ont orienté ce changement important dans le discours depuis une trentaine d’années. Les récentes déclarations de la prestigieuse Lancet commission sont très enthousiasmantes, mais le rythme des changements sur le terrain n’est pas le même. Il suffit pour s’en convaincre de considérer les violations systématiques des Droits de l’Homme que l’on rencontre encore un peu partout. »
Pourquoi les choses semblent-elles figées ?
« Je vois trois raisons principales. Tout d’abord, il existe une farouche résistance des professionnels de la santé mentale face au changement. Les psychiatres défendent en premier lieu le statu quo, l’hôpital psychiatrique et le modèle biomédical. Deuxièmement, le changement de système de soin implique d’avoir des politiques visionnaires. Le temps de la désinstitutionnalisation n’est pas le temps de la politique. Les mandats électifs demandent de plus en plus une réponse dans l’immédiateté alors que c’est d’investissement sur le long terme dont la santé mentale a besoin. Enfin, il me semble qu’il y a un gap entre les élites et la réalité quotidienne rencontrée dans les services de soins. L’OMS a parfois de la peine à s’approcher du terrain. C’est aussi le cas pour la Convention relative aux droits des personnes handicapées par exemple, rédigée par des élites, y compris au niveau des usagers, qui étaient les représentants les plus informés, ayant les meilleurs réseaux, etc. »
Quels sont les défis prioritaires auxquels doit faire face la santé mentale dans le monde dans les années à venir ?
« La première priorité est d’enclencher un véritable processus de désinstitutionalisation. Les lits sont toujours là et ils continuent d’être au cœur du système psychiatrique. Les usagers veulent plus de vie, moins de lits ! Un véritable changement de paradigme doit s’opérer au niveau des investissements au profit de la santé mentale communautaire. Aujourd’hui, 85 % des budgets sont encore consacrés aux hôpitaux psychiatriques et 15 % seulement aux autres alternatives…
La seconde priorité concerne la participation active des usagers au système de soin. Je ne parle pas d’une présence politiquement correcte dans quelques instances, mais d’un rôle de décision et de planification réels.
Enfin, la troisième priorité concerne la pédopsychiatrie : on a beaucoup investi pour les adultes et pas assez pour les adolescents et les enfants. Je rappelle que le suicide est la deuxième cause de mortalité des jeunes en Europe… Il faut davantage d’actions préventives. »
Pouvez-vous nous parler des Jeux olympiques spéciaux ?
« Les Jeux olympiques spéciaux concernent 200 millions de personnes ayant une incapacité intellectuelle dans le monde (autisme, problème de développement cognitif…), ce qui représente environ 7 000 athlètes. L’objectif principal n’est pas exclusivement la compétition sportive et les olympiades mais plutôt de donner accès aux systèmes de santé et à l’éducation pour ces personnes qui en sont exclues à cause des discriminations qu’elles subissent. Cela se traduit par exemple par un accès à des consultations de spécialistes, dans les pays pauvres essentiellement, avec le soutien de l’UNICEF et de l’OMS, mais aussi par des campagnes d’information pour que ces personnes soient incluses à la communauté et pas enfermées dans des hôpitaux psychiatriques. Notre objectif est de donner un accès normal au système de santé à 11 millions de personnes d’ici 2020. »

Retour sur les journées de santé mentale de la Ville de Barcelone
Le 22 mars dernier, Jean-Luc Roelandt, directeur du CCOMS, a été invité à intervenir lors des premières journées de santé mentale organisées par la Ville de Barcelone dans le cadre du suivi du plan de santé mentale 2016-2022 de la capitale catalane. Il est en particulier intervenu lors de l’atelier des Villes afin de débattre de la façon d’aborder la santé mentale comme priorité dans les politiques municipales.
A cette occasion, la Déclaration des villes pour la santé mentale a été communiquée.

 2ème colloque international des Invités au festin : nouvelles propositions, 10 ans après
Les Invités au Festin, association qui mène une expérience innovante de psychiatrie citoyenne à Besançon, a organisé, les 1er et 2 avril derniers, son second colloque international, après celui de 2010, sur le thème « La psychiatrie citoyenne, du rêve à la réalité ». Parmi les prises de parole, outre l’enrichissante table-ronde internationale, lepropos d’André Ferragne, secrétaire général du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, aura permis d’insister sur l’absolue nécessitéde faire respecter les droits des usagers des services de santé mentale, ce qui amena, Jacques Marescaux, président de Santé mentale France, à pointer « …la qualité et à la durée de formation des professionnels de santé en corolaire des constats du CGLPL sur l’isolement et la contention ». De son côté, le directeur du CCOMS a présenté la politique en santé mentale de l’OMS et le nécessaire changement de paradigme devant être opéré par les hôpitaux psychiatriques, vers une santé mentale plus citoyenne et communautaire et moins hospitalo-centrée. Claude Finkelstein, présidente de la FNAPSY, a notamment complété ce propos : « Jean-Luc Roelandt a tracé la route des médiateurs de santé pairs rémunérés et intégrés aux services de soins. Je vous donne rendez-vous le 9 mai au colloque FNAPSY (voir ci-dessous) pour parler de cet important sujet de la pair-aidance ».
A l’issue des 2 jours, les participants du colloque ont dégagé un consensus qui s’exprime à travers une série de 12 propositions « Pour une psychiatrie humaniste et citoyenne » jugées prioritaires, sur des thèmes comme la participation des usagers, les CLSM, les médiateurs de santé pairs ou encore la formation à la santé mentale dès le plus jeune âge.
Consulter les propositions ici.

La FHF appelle l’exécutif à la mise en place d’une politique ambitieuse en psychiatrie ainsi qu’à une équité dans l’évolution des financements
Citant plusieurs rapports récents, la Fédération hospitalière de France constate qu’une fois encore, la psychiatrie publique voit ses financements évoluer moins vite que l’ONDAM établissements de santé, qui est de 2,4% en 2019. « Les conséquences sont bien connues. Les établissements ne peuvent engager les transformations des prises en charge pourtant nécessaires, la psychiatrie publique étant notamment confrontée à un sous-investissement chronique. Cette tendance lourde compromet la capacité de la psychiatrie publique à offrir des modalités de prise en charge optimales alors qu’ils assurent, à travers notamment la sectorisation, une véritable responsabilité populationnelle assumant toutes les prises en charge, y compris les plus complexes. Les mécanismes d’allocation des financements doivent impérativement être revus, pour mettre un terme à une logique profonde de paupérisation du public et de soutien au secteur privé à but lucratif. La FHF exige donc et de manière urgente une convergence des taux d’évolution. »
Lire le communiqué.

Rapport 2018 du CGLPL : « La France est progressivement devenue l’un des pays européens qui enferme le plus les personnes atteintes de troubles mentaux »
La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté a publié fin mars son rapport d’activité pour 2018. Adeline Hazan a remis ce rapport au Président de la République et au Président du Sénat. Il a également été adressé au Président de l’Assemblée nationale. Extraits : « En ce qui concerne la psychiatrie, l’on est toujours dans l’attente d’une loi, ou du moins d’un plan ambitieux pour faire face à la gravité de la situation : manque de personnel, locaux vétustes ne respectant pas la dignité des patients, recours accru aux soins sans consentement, augmentation des mesures d’isolement et de contention, engorgement des urgences générales faute de place dans les services de psychiatrie. La France a été pionnière d’une psychiatrie plus ouverte dans les années soixante et soixante-dix. Il s’agissait alors, dans une logique de désinstitutionalisation de la psychiatrie, de modifier et d’humaniser la politique de soins, par la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux à l’extérieur des hôpitaux, leur réinsertion dans la société étant l’objectif premier des soins. (…) En France la situation a bien changé : les préoccupations sécuritaires se sont substituées à l’objectif de réinsertion, la plupart des services sont des structures closes, limitant sans raison la liberté d’aller et venir des patients ; le nombre d’hospitalisations sans consentement connait une croissance sans précédent, facilitée par la procédure allégée dite de ‘péril imminent’ ; faute de structures médicosociales, les séjours en hôpital se prolongent, la continuité des soins est incertaine. La France est progressivement devenue l’un des pays européens qui enferme le plus les personnes atteintes de troubles mentaux (…).
Sanctionner des personnes ‘déviantes’ en les retirant de la société malgré la violence institutionnelle de cette mesure, ses conséquences en termes de déshumanisation ou de perte des repères et les inévitables atteintes qu’elle entraine à l’intégrité physique ou mentale, à la dignité ou aux droits peut être un ‘dernier recours’, mais en aucun cas une manière durable de protéger la société. »
Ce rapport est disponible en librairie. Il sera téléchargeable sur le site du contrôle à partir du 9 mai 2019.
Télécharger le dossier de presse.

9 mai, Paris : colloque Pair-Aidance organisé par la FNAPSY
Diverses expériences déclinant la Pair-Aidance en santé mentale ont vu le jour en France : les Groupes d’Entraide Mutuelle, le programme des Médiateurs de Santé-Pair du CCOMS, le réseau Prospair… La Pair-Aidance, entre personnes souffrant psychiquement, a d’abord existé dans les associations d’usagers de la psychiatrie. La professionnalisation de la Pair-Aidance a entrainé la création de formations et de divers diplômes universitaires spécifiques. Par un regard croisé entre les acteurs du champ concerné, la FNAPSY espère que ce colloque puisse apporter non seulement un constat partagé sur l’apport de la Pair-Aidance professionnalisée (surtout dans les structures de soins), mais permettra aussi de formuler des propositions innovantes qui pourraient être expérimentées sur le territoire national.
Télécharger la Brochure.
Télécharger le Bulletin d'inscription.

Premiers secours en santé mentale : premières formations et un site web
Après un travail de plusieurs mois de traduction et d’adaptation du dispositif australien de Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM), effectué par les instructeurs de l’INFIPP, de l’UNAFAM et de Santé Mentale France, les documents et outils pédagogiques sont désormais prêts. Le Manuel PSSM France qui sera remis à chaque secouriste en santé mentale a été lu et validé par des experts choisis par les services du Ministère de la Santé ou par PSSM France et la sortie de sa première version imprimée était prévue mi-avril. Cinq formations tests sont programmées dans quatre régions en avril et mai : Auvergne -Rhône-Alpes (Clermont Ferrand et Lyon), Ile de France (Paris), Normandie (Le Havre), Aquitaine (Bordeaux), dont deux en milieu étudiant et une pour les professionnels de l’habitat inclusif qui constituent les priorités gouvernementales. Après avoir tiré les enseignements des formations tests, PSSM France pourra organiser les premières formations de formateurs, notamment celles des professionnels des services universitaires, en juin et à l’automne 2019. D’autres formations de formateurs seront encore organisées en 2020 et les années suivantes. Toutes les informations sur le PSSM peuvent désormais être obtenues sur le site que l’association PSSM France vient d’ouvrir : https://pssmfrance.fr

 Etude de l’usage du terme « schizophrénie » sur les réseaux sociaux
La Fondation Deniker pour la recherche et la prévention en santé mentale a commandé une étude sur l’utilisation du terme schizophrénie sur le web social afin de recenser les multiples usages du terme, de cartographier les locuteurs et les réseaux qui l’emploient, de comprendre les différentes significations attachées au terme et leurs potentiels effets dans les discussions. 27% des publications analysées se rapportent à la politique. Dans l’espace de discussion politique, l’usage du terme est à 90% étranger à la définition médicale et toujours dévalorisant. Les personnalités politiques utilisent le terme « schizophrénie » pour disqualifier leurs opposants ou une partie de la société. Plus globalement, le traitement médiatique de la maladie contribue à alimenter la stigmatisation et à propager les idées reçues. L’étude a permis d’objectiver la confusion sémantique et la polysémie du terme schizophrénie. Le grand public s’est emparé du terme et lui donne une signification erronée par rapport à la réalité de la maladie, engendrant une confusion qui semble trop profondément ancrée dans l’opinion pour envisager un retour en arrière. Forte de ces résultats, la Fondation Deniker va s’adresser à l’ensemble des parlementaires, au gouvernement et aux partis politiques pour les alerter sur l’usage stigmatisant et infamant du terme. Elle va transmettre ces éléments aux associations de patients et de proches qui travaillent sur la question du changement de nom.
En savoir plus.

 Loi de programmation 2018-2022 : plus de droits et d’autonomie pour les majeurs protégés
La loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, publiée au Journal officiel du 24 mars 2019, renforce les droits fondamentaux des majeurs protégés :
- les majeurs protégés par une mesure de tutelle peuvent maintenant se marier, se pacser ou divorcer sans demander l’autorisation préalable de leur tuteur ou du juge. Ils doivent informer en avance leur tuteur ou leur curateur de leurs décisions personnelles, qui peut s’y opposer s’il estime qu’il y a un risque pour la personne protégée.
- Tous les majeurs protégés par une mesure de tutelle peuvent voter, sans exception. Pour voter aux élections européennes, il faudra s’inscrire sur les listes électorales de sa commune avant le 16 mai (à minuit).
La loi supprime par ailleurs certaines autorisations judiciaires préalables qui peuvent retarder un acte nécessaire, sans diminuer la protection des majeurs protégés. Cela concerne :
- l’ouverture et la modification des comptes bancaires au nom du majeur dans sa banque habituelle et les clôtures de comptes ouverts pendant la mesure.
- le partage amiable d’une succession ou d’une indivision (sauf en présence de conflits d’intérêts).
- l’acceptation pure et simple d’une succession dont les biens excèdent manifestement les dettes.
- la conclusion d’une convention-obsèques permettant d’anticiper la volonté du majeur protégé.
- tous les actes de santé (sauf en cas de désaccord entre le majeur protégé et la personne chargée de sa protection).
Cette nouvelle loi permet aussi de mieux prendre en compte la volonté d’une personne ayant anticipé sa perte d’autonomie : le mandat de protection future s’applique dorénavant en priorité à toute autre mesure de protection, comme la sauvegarde de justice, la curatelle ou la tutelle. Elle promeut enfin l’habilitation familiale, mesure de protection souple, et l’élargit aux situations ne nécessitant qu’une assistance.
Voir le dépliant : « Plus de droit et d’autonomie pour les majeurs protégés ».

 HAS : Partagez vos expériences en matière de participation des usagers
La Haute autorité de santé souhaite inciter aux meilleures pratiques participatives en santé par une recommandation sur l'engagement en santé. L’enjeu est que se développent des démarches participatives, pour un plus grand engagement individuel ou collectif des usagers, au bénéfice de leur santé, de celles de leurs pairs ou de leur expérience dans le secteur de la santé ou du social. La HAS souhaite donc recueillir des expériences françaises de démarches participatives où les personnes soignées ou accompagnées ou leurs représentants collaborent avec les professionnels du système de santé ou du secteur social ou médico-social, dans le cadre d’un projet de santé. Les personnes ou organisations engagées dans une démarche participative collective, sont invitées à partager leur expérience ici.

 Journée mondiale de la santé 2019 : investir dans la santé mentale pour améliorer la couverture santé universelle
La grande majorité des personnes touchées par des problèmes de santé mentale dans le monde ne reçoivent toujours pas les soins adéquats. Le poids de ces problèmes en termes de conséquences directes sur la santé est considérable et croissant. Leurs impacts sur le bien-être social et économique, sur le fonctionnement de la famille et sur divers secteurs de la société sont colossaux et presque incalculables. La situation s'aggrave et les violations des Droits de l'Homme fondamentaux continuent à être perpétrées dans le monde entier, ce qui fait des personnes souffrant de problèmes de santé mentale parmi les plus négligés de nos sociétés. En termes simples, la santé mentale n'est pas simplement une préoccupation clinique ou du système de santé ; Il s’agit véritablement d’un problème de développement mondial, car en matière de santé mentale, tous les pays se développent encore.
La Commission Lancet sur la santé mentale et le développement durable est la synthèse la plus complète des connaissances actuelles sur la santé mentale dans le monde. Grâce aux séries 2007 et 2011 de la revue The Lancet sur la santé mentale, une plus grande priorité a été accordée aux soins de santé mentale à l’échelle mondiale.
Le thème de la Journée mondiale de la santé du 7 avril 2019 était la couverture santé universelle. Il s’accorde parfaitement avec l’argumentation de la Commission, selon lequel un investissement dans la santé mentale est essentiel pour améliorer la couverture santé universelle et réaliser les objectifs de développement durable.
Les documents clés de la Commission traduits en français comprennent : un résumé analytique, les messages clés et les recommandations, ainsi que des diapositives PowerPoint décrivant les principaux messages de la Commission.
Retrouvez ces ressources sur la section française du site Web de la Commission.

 Le Pérou à l'avant-garde de la réforme des services de santé mentale
Une récente conférence organisée à Lima par le Ministère de la santé du Pérou a évalué la réforme des services de santé mentale dans le pays sur la base d’un rapport réalisé par la Banque Mondiale. Les troubles liés à la santé mentale et à la toxicomanie sont la principale cause de réduction de l’espérance de vie et d’invalidité dans le pays. Ils représentent également des coûts économiques importants, dépassant de loin les maladies cardiovasculaires, le cancer, ou le diabète. Comme dans la plupart des pays, les soins de santé mentale sont jusque-là restés largement concentrés dans les hôpitaux psychiatriques. En 2012, avant l'introduction des réformes des soins de santé mentale, seuls 12% des Péruviens estimant avoir besoin de services de santé mentale les avaient reçus. Une loi sur la santé mentale promulguée cette même année fournit le cadre juridique du processus de réforme des soins de santé mentale. Le Plan national pour le renforcement de la santé mentale communautaire 2018-2021 oriente la mise en œuvre à grande échelle de cette réforme dans tout le pays.
Le réseau de centres de santé mentale communautaires (CSMC), établi par la loi, est l'élément le plus important de la réforme. Il consiste à fournir des services des hôpitaux psychiatriques aux environnements locaux, où les prestataires engagent activement les patients, les familles et les communautés. Depuis 2015, 131 CSMC ont été mis en place et sont opérationnels ; d’ici 2021, le ministère de la Santé prévoit d’élargir le réseau à 281 centres répartis dans tout le pays et 30 unités pour répondre aux besoins des enfants victimes de violence. Dotés d'équipes pluridisciplinaires de travailleurs sanitaires et sociaux, ces centres proposent des services ambulatoires spécialisés aux enfants, adolescents; adultes et personnes âgées. Les équipes spécialisées des CSMC soutiennent également l'intégration des services de soins de santé mentale dans les soins primaires par des formations et du tutorat. En complément des CSMC, 50 maisons de transition protégées ont été créées pour fournir des services résidentiels temporaires aux personnes atteintes de troubles mentaux graves qui sortent de l'hôpital et pour qui les systèmes de soutien familial sont insuffisants. L'objectif du ministère de la Santé à l'horizon 2021 est de disposer de 170 maisons de transition protégées. Ces dernières utilisent un modèle de soins respectant les droits humains des résidents et impose des restrictions minimales à leurs libertés individuelles, facilitant ainsi leur réintégration dans la communauté, avec un encadrement par un personnel présent 24h/24.
En outre, conformément aux recommandations de l’OMS, des services d’hospitalisation de courte durée ont été mis en place dans 32 hôpitaux généraux du pays afin de prodiguer des soins et une surveillance 24 h/24 aux patients souffrant de troubles mentaux aigus. D'ici 2021, l'objectif du ministère de la Santé est d'avoir des services de santé mentale dans 62 hôpitaux.
Selon les données du ministère de la Santé, le coût unitaire moyen des consultations ambulatoires dans des hôpitaux spécialisés en santé mentale est d’environ 59 $, tandis que le coût des consultations ambulatoires standard dans un CSMC est de 12 $.
L'expérience péruvienne montre que la lutte mondiale pour transformer la santé mentale peut être gagnée grâce à une volonté politique de changer la manière dont les services sont organisés et fournis, à la mobilisation de ressources nationales et la participation active des gouvernements locaux, des personnes, des familles et des communautés concernées.
Lire l’article complet.
 Elections européennes : plaidoyer pour la santé mentale en Belgique
A quelques semaines des élections européennes, des usagers, familles et professionnels de la santé mentale en Belgique ont rédigé ensemble un plaidoyer qui propose une vision commune de la santé mentale et soutient 7 leviers incontournables pour améliorer la santé mentale de la population en Belgique : La santé mentale dans toutes les politiques ; L’implication des usagers et des proches à tous les niveaux du soin ; Des pratiques de proximité ; Des soins ambulatoires et résidentiels qui se complètent, se renforcent et se soutiennent ; Les réseaux : facilitateurs de soins ; Les nouvelles technologies au service de l’accessibilité et de la relation ; Un investissement sérieux dans la santé mentale.
A lire ici.

 Santé mentale des enfants et adolescents en Europe
Le Réseau européen des défenseurs des enfants (ENOC), organisation sans but lucratif réunissant des institutions indépendantes des droits de l’enfant en charge de la promotion et de la protection des droits de l’enfant tels qu’ils sont formulés dans la Convention relative aux droits de l’enfant, a publié un rapport qui s’inscrit dans le cadre de la programmation annuelle du réseau européen des défenseurs des enfants.
Il propose une analyse comparée de la situation en Europe, un focus sur les droits et la participation des enfants et des adolescents, et enfin un chapitre consacré à la stigmatisation et la maladie mentale.
Lire le rapport ici.

Le Parlement européen de la Santé publie des recommandations sur la santé mentale
À l'approche des élections européennes, le groupe de jeunes responsables de la santé du Parlement européen de la Santé (qui réunit 60 jeunes professionnels représentant tous les secteurs de la santé) appelle les décideurs européens et nationaux à prendre des mesures pour améliorer la santé de tous les citoyens. Ils ont formulé des recommandations pour alimenter les futurs travaux du Parlement européen et de la Commission dans cinq domaines : données pour des sociétés en bonne santé, connaissances en matière de santé, santé mentale, valeur de l'innovation et pollution de l'air. Les recommandations sur la santé mentale (accessibles ici) vont de la lutte contre la stigmatisation (‘Mettre en place une plate-forme européenne en ligne avec des témoignages de personnalités publiques de haut niveau et de leaders d'opinion’ ; ‘Mettre en place un programme de sensibilisation des enseignants de l'UE’) au financement (‘La Commission européenne devrait encourager le développement de plans d'action nationaux de promotion et de protection de la santé mentale par le biais des recommandations semestrielles de l'UE’) en passant par la prévention (‘Créer un système de récompenses de l'UE pour les entreprises prenant des mesures actives pour assurer un environnement sain pour le bien-être mental sur le lieu de travail’).



Retrouvez les 10 précédentes éditions de la Newsletter du GCS ici.

Copyright © 2019, tous droits réservés.

La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition aux données vous concernant que vous pouvez exercer en envoyant un e-mail à adannet@epsm-lm.fr.
Cliquez sur ce lien pour vous désabonner