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Bruno Falissard, pédopsychiatre, Directeur du Centre de Recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP/INSERM U1018), professeur de santé publique à la faculté de médecine de l'Université Paris XI.

"En psychiatrie, soigner un enfant, c’est très différent de soigner un adulte"

Comment améliorer la situation de la pédopsychiatrie en France ?*
« Il existe selon moi des solutions simples à mettre en œuvre, et d’autres qui le sont moins. Si on prend l’exemple de la Belgique**, qui était au même point que nous il y a quelques années, ils sont parvenus à améliorer la situation. Il suffit donc de s’inspirer des mesures mises en place là-bas. Tout d’abord, ils ont augmenté considérablement le tarif des consultations en pédopsychiatrie. En France, il y a très peu de pédopsychiatres libéraux (il y a même 30 départements où l’on n’en compte plus aucun), la mesure ne coûterait donc pas très cher et elle aiderait en revanche beaucoup à améliorer l’attractivité de ce métier. Et cela serait tout simplement juste : aujourd’hui, le tarif conventionné en pédopsychiatrie est le même qu’en psychiatrie, or la consultation avec l’enfant demande nécessairement plus de temps. Il faut que l’on accepte qu’une ou deux fois par an, il y ait des consultations longues avec l’enfant, car elles sont très structurantes et permettent de mieux cerner la situation, de parler avec la famille… C’est ce qui a été fait aussi en Belgique, sur la base de consultations d’une durée de 45 min-1 heure, en nombre limité chaque année. Deuxième mesure : faire que la spécialité soit autonome. En Belgique, il y a un internat de pédopsychiatrie à part. Les pédopsychiatres français l’ont demandé, ce qui a entraîné une levée de boucliers de la part des psychiatres de l’adulte et des syndicats d’étudiants, avec certains arguments qui m’apparaissent ‘court termistes’, par exemple l’impossibilité pour ces professionnels d’exercer ensuite auprès de l’adulte. Le gouvernement actuel ne mettra donc pas en place cette réforme. Il semblerait que l’on s’oriente vers un internat commun de cinq ans, avec un choix de spécialisation en troisième année entre adultes, enfants et gérontopsy. D’une certaine manière, la moitié du chemin serait ainsi parcourue. Cela me semble encore insuffisant, en comparaison avec la plupart des pays européens qui considèrent cette spécialité à part entière, et aussi tout simplement car soigner un enfant, c’est très différent de soigner un adulte. On a les mêmes maladies, mais la pratique clinique montre que les enfants ne sont pas des ‘adultes en petit’. La moitié de mes patients par exemple, ne savent pas pourquoi ils viennent me voir et considèrent qu’ils vont très bien. Cela change complètement le rapport aux soins. En pédopsychiatrie, c’est la société, les parents, l’école, qui considèrent qu’un enfant ne va pas bien. On ne retrouve que très peu cela chez l’adulte. Sans compter que parler à un enfant de trois ans, cela demande une technicité particulière. Le métier n’est tout simplement pas le même, il ne peut donc s’apprendre de la même façon, même s’il y a bien sûr des points communs.
Du côté des solutions un peu plus complexes à mettre en œuvre figure la place du CMP : il ne faut pas que celui-ci soit un soin de premier recours. Il y a un consensus relatif sur ce point, compte tenu des difficultés d’accès aux consultations un peu partout, causées à la fois par la démographie médicale et par l’évolution de la demande sociale. Ce changement de paradigme doit amener ces centres à devenir des lieux de soins de second recours. Les soins de premiers recours devraient davantage passer par le médecin généraliste. Je sais bien que chaque spécialité médicale demande à ce que ce dernier soit formé, et que le généraliste ne peut être le spécialiste de toutes les disciplines, mais il me semble quand même qu’au vu du fardeau social global que représentent les troubles de santé mentale des enfants et des adolescents, une amélioration de la formation des généralistes sur ce point devrait être priorisée. Il serait également souhaitable que les enseignants aient un minimum de formation sur les troubles de l’apprentissage, l’hyperactivité ou l’autisme. De très bons MOOC existent déjà, il manque seulement la prise de conscience… En outre, toujours concernant la première ligne et à propos des soins psychologiques remboursés : si les psychologues sont contre et dénoncent le fait qu’il ne peut s’agir d’une prescription médicale (je ne vois pas bien comment maîtriser les dépenses sans cela, mais bon, il s’agit d’un débat politique…), je rappelle tout de même que le dispositif du gouvernement ne concerne que les troubles légers et modérés, et donc les personnes qui en ont le plus besoin en sont exclues, sous prétexte que ces situations relèvent de la spécialité, ce qui est ubuesque puisque celle-ci est submergée !
Autre piste qui me semble intéressante : créer des maisons de l’enfance, où se regrouperaient orthophoniste, psychomotricien, psychologue… qui seraient en contact étroit avec le généraliste et le CMP, pourquoi pas via une téléconsultation hebdomadaire. En résumé : médecin généraliste, maison de l’enfance, CMP, puis hôpital, serait un parcours possible. C’est d’ailleurs un peu comme cela que l’offre est structurée dans les autres pays.
Après les solutions simples et celles qui le sont un peu moins, il y a aussi ce sur quoi il est plus difficile d’agir, en l’occurrence : les représentations. Pour la plupart des gens, lorsqu’ils ne sont pas directement concernés, la pédopsychiatrie aujourd’hui, c’est en gros un travail social, sauf qu’un pédopsychiatre coûte beaucoup plus cher. Or bien évidemment, un ado qui par exemple tente de se suicider, c’est grave, et donc, il faut de vrais professionnels formés pour les accompagner, car il s’agit de problèmes complexes. »

* En France, pour environ 200 000 enfants qui auraient besoin de soins, seuls 600 pédopsychiatres (deux fois moins qu’il y a dix ans) sont disponibles.
** Voir à ce sujet : La psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent en Belgique, Véronique Delvenne, L’Information psychiatrique, Volume 97, numéro 4, avril 2021.

 

Initiative QualityRights de l’OMS : un outil concret pour la promotion des droits dans les services de santé mentale
La réflexion sur la promotion des Droits à l’intérieur des services de santé mentale constitue un levier d’action et ouvre diverses thématiques : organisation des services et des parcours, formation des professionnels, réduction de la contrainte, orientation rétablissement, partenariats à développer, participation des personnes usagères et savoirs expérientiels... Le programme QualityRights de l’OMS, déployé en France et dans la francophonie par le Centre Collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS, Lille) depuis 2016, offre un cadre de référence ainsi que des outils d’évaluation et de formation sur l’ensemble de ces thématiques.
Le CCOMS a organisé un webinaire le 28 mai 2021, en partenariat avec Advocacy France, l’ADESM et l’UNAFAM, afin de détailler sa méthodologie et de présenter des retours d’expériences via les témoignages de personnes usagères, d’aidants et de professionnels, et ce aussi bien du côté de l’équipe d’observation que de celui des établissements qui ont accueilli ces équipes.
Après l’ouverture de Frank Bellivier, Délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, le CCOMS et ses partenaires ont présenté les enjeux de la thématique des Droits et l’intérêt d’outils comme le programme QualityRights, et ont laissé place ensuite aux témoignages. La fin de la matinée était consacrée à une table ronde axée sur les perspectives avec divers acteurs, usagers et professionnels, avec également la présence du CGLPL. En conclusion, toutes les informations pratiques pour s’inscrire dans la démarche ont été rappelées.
Le replay du webinaire est désormais disponible ici

Troisième wébinaire "changer de concept et de nom pour la schizophrénie"
La parole était donnée aux usagers et aidants pour ce troisième temps d’échange du 9 juin dernier autour des réflexions relatives à l'évolution du concept et de la dénomination de la schizophrénie. Matthieu De Vilmorin, ancien président de l’association "Schizo ?... Oui !", dont la position sur la pertinence d’un tel changement a évolué au cours du temps*, a fait plusieurs propositions : Troubles de la raisonance (néologisme né de la fusion raison/résonance) psychique ou mentale ; Troubles du spectre de la schizoïdie ou schizoïdique ou, plus traduisible dans d’autres langues : "Troubles de l’unicité du sujet ou de soi". Vincent Demassiet, Président du Réseau français sur l'entente de voix, a quant à lui insisté sur la nécessité de ne pas changer que le nom mais bien le concept, sinon, on ne fait que déplacer le problème. Il propose « Evénement psychotique associé à des événements de vie traumatiques » et pointe la nécessité d’articuler ce diagnostic avec des propositions d’accompagnement co-construites entre le praticien et la personne, avec le soutien d’experts d’expérience. Jocelyne Viateau, administratrice de l’UNAFAM, a de son côté proposé de donner pour la première fois le nom d’une personne concernée par une maladie plutôt qu’un nom de médecin, en donnant immédiatement la perspective du rétablissement : le "Syndrome de Deegan" est avancé, du nom d’une militante américaine pour le rétablissement, co-fondatrice du National empowerment center, psychologue et chercheuse. Un autre nom pourrait être utilisé bien sûr, si l’idée était retenue, et en cas de désaccord de la personne concernée. Un nom créé à partir de deux noms pourrait aussi être envisagé. A la suite du débat qui s’en est suivi autour de ces propositions, le Dr Sebbane, directrice du CCOMS, a complété : "…outre le changement de nom et de concept, ce sont aussi les pratiques et la stigmatisation que l’on cible. C’est sans doute par là qu’il faut commencer : changer les pratiques d’abord, le nom et le concept ensuite". Concernant les prochaines étapes, une réflexion est en cours sur une méthode de recherche qui serait mise en œuvre pour exploiter le fruit de ces travaux. Une publication et la tenue d’une journée nationale en 2022 sont également envisagées.
*Voir l’interview publiée dans notre édition de mars 2021.

Les CLSM : pour agir en faveur de la santé mentale des habitant·es – notamment des quartiers prioritaires de la politique de la ville
Le Centre national de ressources et d’appui aux Conseils locaux de santé mentale (CLSM), porté par le CCOMS, organisait, le 2 juin dernier, un webinaire à destination des acteurs de la région Normandie, en partenariat avec l’ORS-CREAI Normandie (porteur du Centre ressources politique de la ville et développement territorial Normanvilles), Fabrique Territoires Santé, les CLSM de Cherbourg-en-Cotentin, Picauville et Caen, et avec la participation de l’ARS Normandie, de l’Assemblée des communautés de France (AdCF) ainsi que de Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). Fanny Pastant, coordinatrice nationale des CLSM au CCOMS, Clémence Bré, Cheffe de projet Santé, Programme Lien social et images des quartiers, Direction déléguée à la Politique de la Ville et Annabelle Yon, Directrice adjointe de l’Association ORS-CREAI Normandie, ont introduit le webinaire en rappelant l’importance de la prise en compte de la santé mentale dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Une table ronde était ensuite proposée sur le thème « Mise en place d’un CLSM sur son territoire : retours d’expérience des différents partenaires », en donnant la parole à Philippe Guérard, Président d’Advocacy France et Normandie et Claudine Guily, déléguée de l’UNAFAM 14, Franck Bouloux, Directeur Santé Risques Salubrité de la Ville de Caen, Anne Terlez, première adjointe au Maire de Louviers, membre du conseil d’administration de l’AdCF, CLSM Louviers, Jean-Yves Blandel, Directeur de l’EPSM de Caen et Julie Cauchy, psychiatre, équipe ARIANE (Unité de réhabilitation psychosociale de l’EPSM de Caen).
Fanny Pastant a ensuite présenté les résultats préliminaires du second état des lieux national des CLSM en période de confinement, réalisé par le Centre national de ressources et d'appui, à paraitre prochainement. Enfin, l’ARS Normandie est intervenue à propos de la politique régionale de santé mentale en Normandie. 220 participants normands – mais pas que - ont suivi ce webinaire en direct.
Le replay est disponible ici.

Lancement de la nouvelle orientation de l'OMS sur les services de santé mentale communautaires utilisant une approche fondée sur les droits
L'OMS a lancé, le 10 juin dernier, la nouvelle orientation intitulée "Guide de l'OMS sur les services communautaires de santé mentale : promouvoir des approches centrées sur la personne et fondées sur les droits". L’événement de lancement – auquel 6 700 personnes étaient inscrites - aura permis d’entendre de nombreux témoignages, en particulier de services ayant mis en place des services de santé mentale communautaires respectueux des droits de l'homme et axés sur le rétablissement, mais aussi de décideurs nationaux et internationaux qui demandent une mise en œuvre beaucoup plus rapide des approches fondées sur les droits dans les soins de santé mentale.
Les documents comprennent : un aperçu des principes des services de santé mentale centrés sur la personne, respectueux des droits de l'homme et axés sur le rétablissement ; Des exemples de services de santé mentale communautaire du monde entier qui suivent les bonnes pratiques. Chaque exemple comprend des informations sur le financement et les résultats des évaluations des services ; des explication des mesures à prendre pour mettre en place des services de santé mentale communautaires respectueux des droits de l'homme et axés sur le rétablissement ; 7 dossiers techniques sur les services de crise, services hospitaliers, centres de santé mentale communautaires, services de soutien par les pairs, services de proximité communautaires, services de vie assistée et réseaux de services de santé mentale.
Téléchargez ici le résumé en français et le guide complet, avec les documents techniques en anglais, ici.

OMS : l'Assemblée mondiale de la santé recommande le renforcement des mesures de protection de la santé mentale lors des urgences de santé publique
A l’occasion de la clôture de la 74ème Assemblée mondiale de la santé* le 31 mai dernier, les délégués ont approuvé les options de mise en œuvre et les indicateurs mis à jour du Plan d'action global pour la santé mentale 2013-2030. Pour la première fois, le plan comprend un indicateur de préparation à la fourniture d'un soutien psychologique et psychosocial en cas d'urgence. L'Assemblée a exhorté les États membres à développer et à renforcer des services complets de santé mentale et un soutien psychosocial dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, en mettant particulièrement l'accent sur l'amélioration de la compréhension et de l'acceptation des problèmes de santé mentale, des populations vulnérables et de l'utilisation de technologies innovantes. Les délégués ont également exhorté les États membres à étudier l'impact du COVID-19 sur les troubles mentaux, neurologiques et de toxicomanie et leurs conséquences, et à partager les enseignements tirés avec le Secrétariat et d'autres États membres. L'Assemblée a demandé à l'OMS de continuer à fournir un soutien technique aux États Membres pour l'expansion de services de santé mentale primaires et communautaires inclusifs, intégrés et fondés sur des données factuelles et d'un soutien psychosocial et a recommandé le renforcement des capacités de l'OMS en ce qui concerne son travail de santé mentale.
* Organe décisionnel suprême de l'OMS. Voir le communiqué complet ici.

Nouvelle boîte à outils de l’OMS pour aider les adolescents à s'épanouir
La "Boîte à outils HAT* : Stratégies visant à promouvoir et à protéger la santé mentale des adolescents et à réduire l’automutilation et d’autres comportements à risque", produite par l'Organisation mondiale de la santé et l'UNICEF, a été élaborée pour soutenir la mise en œuvre des directives de l'OMS sur les interventions de promotion et de prévention de la santé mentale pour les adolescents, publiées en 2020. La boîte à outils comprend un ensemble de stratégies fondées sur des données probantes pour promouvoir et protéger la santé mentale des adolescents. Ces stratégies se concentrent sur : la mise en œuvre et l'application des lois et des politiques ; les environnements pour promouvoir et protéger la santé mentale des adolescents ; la fourniture d'un soutien aux parents et aux autres soignants ; les interventions psychosociales pour les adolescents, y compris pour les groupes exposés aux vulnérabilités. Des outils pour guider la mise en œuvre et des exemples de programmes déjà introduits dans les pays à travers les régions y figurent. Le document complet est en anglais, mais il existe un résumé en français.
*Helping Adolescents Thrive Toolkit
Lire le document complet ici et le résumé en français ici.

OMS : lancement du guide LIVE LIFE sur la prévention du suicide
L’OMS lance le 17 juin un nouveau guide complet, dans le cadre de LIVE LIFE, l'approche de l'Organisation en matière de prévention du suicide. Il détaille les aspects pratiques de la mise en œuvre de quatre interventions fondées sur des preuves pour prévenir le suicide, ainsi que six piliers transversaux fondamentaux pour la mise en œuvre. Tout au long de ce guide, les interventions et les piliers de LIVE LIFE sont accompagnés d'études de cas de pays du monde entier. Le guide sert de catalyseur pour que les gouvernements prennent des mesures fondées sur des données probantes en présentant une approche multisectorielle de la prévention du suicide. Les participants entendront des invités dont la vie a été affectée par le suicide et des experts de l'OMS exposer les stratégies qui constituent l'approche LIVE LIFE.
*Jeudi 17 juin 2021, à 14h - inscrivez-vous ici (l'événement se déroulera en anglais).

Bande dessinée : Magnifique Mei et ses amis
L'UNICEF et l'OMS ont créé la première d'une série de bandes dessinées Magnificent Mei et un guide de l'enseignant pour soutenir l'apprentissage social et émotionnel chez les adolescents. En promouvant l'apprentissage social et émotionnel et la mise en pratique de compétences, la bande dessinée et le guide de l'enseignant visent à aider à promouvoir le bien-être psychosocial, à prévenir les problèmes de santé mentale et à réduire les comportements à risque chez les adolescents. La bande dessinée est destinée aux adolescents âgés de 10 à 14 ans. À travers une combinaison d'images et de texte, elle aide les élèves en favorisant l'empathie et la pensée critique. Combinées à des activités et des leçons en classe, les bandes dessinées peuvent être un outil efficace pour soutenir l'apprentissage social et émotionnel des élèves.
A lire ici (en anglais uniquement).

Formation initiale des pairs aidants en santé mentale : examen systématique et consultation internationale Delphi
L’article paru dans JMIR Publications présente les résultats d’une étude dont l'objectif est d'établir un certain niveau de consensus sur le contenu de la formation initiale des pairs aidants en santé mentale et d’identifier les thèmes de formation pouvant être dispensés sur Internet. L'examen systématisé a identifié 32 manuels de formation issus de 14 pays. Après la consultation Delphi, 20 thèmes de formation ont été identifiés. Il y avait un fort consensus sur l'importance de cinq sujets : l'expérience vécue en tant qu'atout, l'éthique, le bien-être des pairs aidants en santé mentale et le rôle de pairs aidants en santé mentale se concentre sur le rétablissement et la communication. Tous les sujets de formation ont été identifiés avec un fort consensus comme étant délivrables via une formation mixte en ligne et en face-à-face ou entièrement livrables sur Internet, avec une modération.
Lire l’article ici.

Festival du film “Health for all” de l’OMS : les lauréats
La cérémonie de remise des prix du Festival du film "Santé pour tous" du 14 mai a récompensé une dizaine de courts métrages, parmi lesquels le film français "Match" (mention spéciale), réalisé par Vincent Hazard, qui expose la résilience de Gregory, en fauteuil roulant depuis quelques mois et les victoires que la vie peut apporter de manière inattendue.
A regarder ici.

5-6 octobre, Paris : Sommet mondial sur la santé mentale
Après Londres en 2018 et Amsterdam en 2019, Paris accueillera en octobre le Sommet mondial sur la santé mentale "Mind the Rights Now". L’événement aura vocation à favoriser les échanges entre les professionnels, la société civile et les décideurs politiques, afin d’accélérer l’évolution des pratiques dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale, en s’appuyant notamment sur les expériences innovantes françaises et internationales. Deux axes principaux figurent au programme : La place de la santé mentale dans la santé globale pendant et après la crise sanitaire et Les pratiques innovantes en faveur des droits en santé mentale.
Lire le communiqué du ministère.

CONFEADO : une étude qui donne la parole aux enfants
Santé publique France a communiqué fin mai sur les premiers résultats de l’étude CONFEADO, qui vise à comprendre la manière dont les enfants et les adolescents âgés de 9 à 16 ans ont vécu le confinement jusqu'au 11 mai 2020 et comment celui-ci a pu avoir des conséquences sur leur bien-être. Elle permettra de faire des recommandations aux pouvoirs publics pour accompagner les enfants et les adolescents dans cette période de déconfinement et de reprise de l'école. Côté résultats préliminaires, on observe des disparités en santé mentale, classiquement retrouvées selon l’âge et le sexe, avec une santé mentale plus impactée chez les adolescents (13-18 ans) que chez les enfants (9-12 ans) et une santé mentale plus impactée chez les filles que chez les garçons. Les résultats font également ressortir une nette fracture sociale lors du premier confinement. En effet, les enfants et les adolescents qui ont ressenti davantage de détresse sont, d’une part, ceux qui étaient issus de familles plus fragilisées (familles monoparentales, avec un niveau d’étude plus faible, davantage ouvriers ou employés, nés à l’étranger, et en situation d’isolement social) et exposés à des conditions de logement difficiles (confinés en zone urbaine, dans un appartement ou une maison sans jardin, sans accès à un extérieur dans le logement, une sur-occupation du logement sans possibilité de s’isoler) ; et, d’autre part, ceux soumis à des conditions économiques difficiles (difficultés financières et alimentaires, période de chômage des parents avant le confinement, baisse des revenus suite à l’épidémie et pas de connexion à Internet). Les enfants les plus résilients étaient ceux qui n’ont pas eu de détresse pendant le confinement, avaient de meilleures conditions de vie, avec des activités à l’extérieur, des contacts avec des amis, une consommation modérée des réseaux sociaux et ayant eu des activités ludiques avec des adultes tous les jours.
En savoir plus.

FHF : infographie "La psychiatrie à l'hôpital"
La Fédération hospitalière de France a publié une infographie sur la psychiatrie à l’hôpital réalisée à partir des données du Ministère des solidarités et de la santé, du Conseil National de l'Ordre des Médecins, de l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation et des établissements. On y (re)découvre que la France compte 13 115 psychiatres en activité, soit 19 psychiatres pour 100 000 habitants ; que 84% de l’activité psychiatrique est publique (contre 11% dans le privé non lucratif et 5% dans le privé lucratif) ; que la capacité d’accueil en hospitalisation complète a diminué de 13 % dans le public entre 2013 et 2019 alors qu’elle elle a augmenté de 13 % pour le privé lucratif ; qu’entre 2008 et 2018, le financement des établissements privés lucratifs a augmenté 4 fois plus vite que celui du public.
Au-delà de la mise en forme de ces données, la FHF demande : un modèle de financement commun public/privé sur une base principalement populationnelle ; une remise à niveau des ressources des établissements publics ; Le renforcement du rôle du secteur et le développement de l’offre dans le strict respect des orientations du projet territorial de santé mentale ; une politique de santé mentale unifiée, cohérente sur les territoires, et qui réponde aux besoins de la population.
A lire ici.



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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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