Prochaine édition en septembre, très bel été à toutes et tous !

Voir la version en ligne.

Aude Caria, Directrice du Psycom

"Rendre la santé mentale populaire !"

Qu’est ce-que Psycom ?
"Créé en 1992 par cinq établissements psychiatriques parisiens, Psycom est, depuis 2015, un groupement de coopération sanitaire. Il est administré par une Assemblée générale composée de représentants des établissements fondateurs, de la FNAPSY, de la Fédération nationale d’éducation et de promotion de la santé (FNES) et de l’UNAFAM. Nous sommes financés par Santé publique France, le Ministère de la santé, les ARS Ile-de-France, Auvergne Rhône-Alpes, Normandie et Nouvelle Aquitaine, et des subventions spécifiques (DRJSCS, Fondation de France). Psycom vise à promouvoir une vision globale et universelle de la santé mentale. Nous proposons une information fiable, accessible et indépendante sur la santé mentale, les troubles psychiques, les soins, les traitements et les droits. De plus, Psycom a développé depuis une quinzaine d’années une expertise sur les mécanismes de stigmatisation et de discrimination en santé mentale. C’est à ce titre que je co-pilote le groupe de travail sur la lutte contre la stigmatisation dans le cadre de la Feuille de route santé mentale et psychiatrie. Nous proposons une palette d’outils d’information dont un site web Psycom – Santé Mentale Info, construit en partenariat avec Santé publique France, entièrement revu en novembre 2020, et 32 brochures d’information disponibles gracieusement sur notre site (téléchargement et commande en ligne)."

En quoi la crise sanitaire modifie-t-elle l’attitude des Français vis-à-vis de la santé mentale ?
"La situation sanitaire et les mesures prises pour protéger notre santé physique ont eu un impact sur la santé mentale d’un grand nombre de Français et Françaises, comme l’attestent les données épidémiologiques (CoviPrev, Epi-care, Mildeca, etc.). Nous avons assisté à une prise de conscience collective : la santé mentale est une composante de notre santé aussi importante que la santé physique. Autrement dit, il n’y pas de santé sans santé mentale et la santé mentale ne se résume pas à l’absence de troubles psychiatriques. Ainsi, de façon inattendue, la santé mentale a fait son apparition dans le débat public, les discours politiques, les médias grand public, les conversations privées et sur les réseaux sociaux.
Au niveau international, l’OMS a donné des conseils pour prendre soin de soi pendant le confinement avec sa campagne #HealthyAtHome et des campagnes de soutien psychologique grand public ont été rapidement mises en œuvre en Angleterre ou au Canada. En effet, dans les pays anglo-saxons, les pouvoirs publics parlent de santé mentale à la population générale depuis 20 ou 30 ans de manière bien plus fréquente qu’en France. En France, la crise a mis en évidence la faible culture de la santé mentale et le déficit d’éducation à la santé mentale de la population.
Cette nécessité de communiquer vers le grand public s’est traduite par la première campagne sur la santé mentale lancée en mai par Santé publique France. Titrée "En parler, c’est déjà se soigner", elle visait à agir sur le tabou, sur la peur d’en parler. Elle a été construite à partir des données épidémiologiques CoviPrev : la campagne ciblait l’anxiété, la dépression et les troubles du sommeil et renvoyait sur Fil santé jeunes et le site psycom.org.
On a vu ensuite des acteurs du champ de la prévention en santé s’emparer des questions de santé mentale. Par exemple, l’IRESP Bourgogne-Franche-Comté avec son programme ETUCARE à destination des étudiants, l’Université de Lyon et sa campagne d’information des étudiants, ou encore certaines Villes via leur CLSM.
Ce sont des signaux positifs, car la santé mentale était déjà une préoccupation avant la crise, mais le champ était assez peu investi par les acteurs de la promotion de la santé."

La pandémie peut-elle nous aider à élargir notre vision de la santé mentale ?
"A la faveur de la pandémie, on peut dire que la santé mentale est devenue un enjeu politique, social et culturel. Cela signifie que nous devons faire évoluer nos représentations sociales et inclure la psychiatrie dans la santé mentale, et la santé mentale dans la santé publique.
"Psychiatrie", "santé mentale", selon où on se situe pour en parler, le sens de ces mots n’est pas le même, ce qui peut susciter beaucoup d’incompréhensions. Pour certains, la santé mentale se résume à l’absence de troubles psychiques. Il y aurait d’un côté les personnes soignées en psychiatrie, et de l’autre celles qui vont bien, qui sont en bonne santé mentale. Pour d’autres, santé mentale et psychiatrie, c’est la même chose : les mots "santé mentale" sont utilisés comme synonyme de "maladies mentales" ou de "psychiatrie". Dans cette conception, la santé mentale n’inclut pas toujours la notion de bien-être. Et puis il y a la vision inclusive et globale de l’OMS qui dit « il n’y a pas de santé sans santé mentale ». Tout le monde a une santé mentale qui évolue tout au long de la vie, y compris les personnes ayant des troubles psychiques. Ici le concept de santé mentale inclut les troubles psychiques et la psychiatrie. En bref, la psychiatrie concerne les personnes ayant besoin de soins ; la santé mentale concerne toute la population. Dans cette conception, la santé mentale peut être comprise comme un continuum qui va du bien-être aux troubles psychiques en passant par le mal-être. Ce continuum évolue : on va de l’un à l’autre, à différents moments de sa vie. Le maintien du bien-être relève de la promotion de la santé mentale, sur les facteurs sur lesquels on peut agir (déterminants individuels, sociaux et environnementaux). La prévention du mal-être passe par la prévention des situations à risque. Enfin, sur ce continuum, les soins psychiatriques et l’accompagnement médico-social concernent les troubles psychiques. De cette étape découle la notion de handicap psychique, qui relève des conséquences sociales des troubles psychiques et leur reconnaissance en termes de droits. On peut bien sûr ressentir un mal-être important sans avoir de trouble psychique diagnostiqué, ou a contrario avoir des troubles psychiques tout en se sentant bien et en ayant recouvré son équilibre psychique, c’est-à-dire s’être rétabli.
C’est cette vision que nous avons développée dans deux outils pédagogiques, le Kit pédagogique Cosmos mental et l’Arbre des ressources en santé mentale, qui illustrent la diversité des déterminants de la santé mentale et des ressources pour en prendre soin."

Selon vous, quels sont les enjeux pour les années à venir ?
"L’impact de la pandémie sur l’équilibre psychique de toute la population nous oblige à intégrer cette préoccupation à tous les niveaux des politiques de santé publique et à reconsidérer les enjeux de la santé mentale. Pour répondre à la hauteur de ces enjeux dans les années qui viennent, je tiens, en tant que responsable d’un organisme public d’information sur la santé mentale, à souligner trois axes majeurs. Tout d’abord, il faut développer une culture de la santé mentale, par la mise en place d’une stratégie de communication grand public pérenne sur la santé mentale et par l’éducation à la santé mentale à tous les âges de la vie. Ensuite, il faut mieux informer sur la santé mentale, en proposant une information fiable, accessible et indépendante sur la santé mentale et les troubles psychiques, et en rendant visibles et lisibles les ressources en santé mentale (soins, accompagnement social, parcours, droits, entraide, etc.). Enfin, il faut lever le tabou sur la santé mentale pour agir contre la stigmatisation. C’est-à-dire ouvrir la conversation collective sur la santé mentale et favoriser la prise de parole des personnes vivant avec des troubles psychiques et de leurs proches. Mais aussi renforcer le respect des droits des personnes victimes de stigmatisation et discriminations du fait de problèmes de santé mentale, et développer des actions de lutte contre la stigmatisation, basées sur des recommandations internationales de bonnes pratiques.
Depuis plus de 20 ans, Psycom contribue par ses missions à répondre à ces enjeux. Nous formons le vœu que la santé mentale devienne populaire !"

Retour sur l’Assemblée générale du GCS : du nouveau côté formation
L’Assemblée générale du GCS pour la recherche et la formation en santé mentale s’est déroulée le 29 juin dernier en visio-conférence. Outre les traditionnels points d’actualité sur les dispositifs du CCOMS et les recherches du GCS, elle aura permis l’approbation, par les représentants des établissements membres, du compte financier 2020, du règlement intérieur du conseil scientifique du CCOMS/GCS (incluant notamment la réécriture des valeurs du CCOMS), et du plan de travail formation du Groupement pour l'année à venir. Ce plan de travail est coordonné par Lauren Borniche, chargée de mission formation, recrutée depuis quelques mois par le GCS, et prévoit deux thèmes prioritaires : d’une part l’accueil, l’intégration et la collaboration avec un Médiateur de Santé-Pair au sein d'une équipe de soins ou d'une structure médico-sociale, d’autre part le programme QualityRights, en particulier les modules "Stratégies pour mettre fin aux contraintes d’isolement et de contention", "Respect des droits des usagers" et "Pratiques orientées rétablissement pour la santé mentale et le bien-être". Une convention de partenariat sera signée avec l’EPS Barthélemy Durand qui a accepté de co-porter, avec le CCOMS, une expérience pilote de déploiement d'une formation DPC (Développement Professionnel Continu) portant sur un module du programme QualityRights. Les Hôpitaux de Saint-Maurice accueilleront la prochaine Assemblée générale, au mois de décembre 2021.

Cinquième session de licence de Sciences Sanitaires et Sociales - Médiateurs de Santé-Pairs
La cinquième session de formation de Médiateurs de Santé-Pairs (MSP) débutera en janvier 2022, et formera 35 personnes. Comme pour les promotions précédentes, les étudiants seront salariés de structures hospitalières ou médico-sociales, et poursuivront en parallèle leur formation à raison d’une semaine par mois. Pour rappel, 98 MSP actuellement en exercice sont issus de deux formations successives à l’initiative du CCOMS : en 2012, un Diplôme Universitaire avait formé 22 MSP ; en 2018, première session de la Licence de Sciences Sanitaires et Sociales – parcours Médiateurs de Santé-Pairs : 32 MSP formés et en poste ; en 2019 seconde session de licence, 33 personnes formées et en poste ; depuis février 2021, troisième session de licence : 33 personnes sont en poste et en cours de formation. Pour tout établissement, pôle ou équipe souhaitant créer un poste de Médiateur de Santé-Pair, toutes les informations sur la démarche sont disponibles en contactant Bérénice Staedel via le mail : berenice.staedel@ghtpsy-npdc.fr

Comité consultatif national d’éthique : l’évolution de la notion de consentement
Dans son avis n°136 du 7 juillet 2021, le CCNE interroge "L’évolution des enjeux éthiques relatifs au consentement dans le soin", en particulier pour les personnes vulnérables : "Pour les personnes qui ont des difficultés à exprimer leur volonté, l’altération de l’autonomie psychique ne signifie pas la perte de toute autonomie. Elle n’interdit donc pas la recherche du consentement, bien au contraire, elle l’oblige d’autant plus et doit la rendre permanente. Lorsque le consentement n’est plus tout à fait possible, peuvent demeurer d’autres formes d’expression plus subtiles, moins formelles, d’une certaine volonté. Alors, la recherche de l’"assentiment" est essentielle chez les personnes qui sont dans l’incapacité partielle ou totale de consentir. Les soignants doivent ainsi apprendre à reconnaître, observer, décrire, interpréter, respecter l’assentiment d’un patient, et lui accorder une réelle valeur, indiscutable et contraignante dans la relation de soin pour le respect de l’autonomie de la personne accompagnée ou soignée. Pour les personnes qui ne sont pas en mesure de décider pour elles-mêmes, se pose la question déterminante de la décision pour autrui. Une relation de grande confiance préalablement engagée ou établie facilite bien entendu cette décision. Il apparaît essentiel au CCNE d’accroître et de prioriser le rôle de la personne de confiance, pour une approche plus éthique du respect de la volonté, au titre de la « volonté prolongée » de la personne vulnérable." Au terme de cet avis, le CCNE émet des recommandations, parmi lesquelles : Concevoir le consentement comme un processus dynamique et évolutif, facilitant le cheminement de la personne et incluant de possibles rétractations ; Renforcer la formation initiale et continue des professionnels de santé et du social à l’information et à la communication ; Renforcer le poids de la personne de confiance ; Renforcer la place du consentement dans les établissements et services sanitaires et médico-sociaux.
Lire l’avis ici.

Revue de littérature : Stigmatisation chez les professionnels de la santé mentale et facteurs associés
Cette revue de littérature a été réalisée par le Pr. Antoinette Prouteau et Kévin-Marc Valery dans le cadre de la recherche appliquée "Résister au stigma dans le handicap psychique : un programme co-produit par les personnes souffrant de schizophrénie, leur famille et les professionnels", menée par le Laboratoire de Psychologie EA 41 39 de l’Université de Bordeaux. Son objectif est de rendre compte des connaissances actuelles en recherche appliquée sur les questions des variables associées à la stigmatisation de la schizophrénie chez les professionnels de santé mentale. Extrait : "En comparaison avec d'autres groupes sociaux (population générale, parents, autres professionnels et personnes atteintes de schizophrénie elles-mêmes), les professionnels de santé mentale ont systématiquement rapporté moins de croyances en la dangerosité des personnes qui ont une schizophrénie et des croyances plus positives concernant le traitement pharmacologique. Néanmoins, cette démarcation avec les autres groupes sociaux a été moins précise en ce qui concerne le pronostic et le désir de distance sociale, comme l'ont montré des études antérieures (de Jacq et al.,2016 ; Schulze, 2007 ; Wahl et Aroesty-Cohen, 2010). En d’autres mots, l’évitement social et le pessimisme du pronostic sont des comportements et croyance moins rejetés par les professionnels que ne le sont les croyances en la dangerosité." Les auteurs présentent, en outre, les différents facteurs qui influencent cette stigmatisation (socio-démographiques, professionnels contextuels ou individuels, croyances).
A lire ici.

Nouvelle fiche thématique Santé mentale et bien-être issue des analyses de l’enquête EnCLASS
En 2018, l’Enquête nationale en Collège et en Lycée chez les Adolescents sur la Santé et les Substances (EnCLASS) a interrogé 20 577 collégiens et lycéens âgés de 11 à 18 ans à propos de leur bien-être, de leurs comportements de santé et consommations de substances psychoactives. 9 fiches thématiques, conçues en partenariat avec l’Éducation nationale, l’Inserm et Santé publique France, complètent les résultats obtenus sur l’analyse des usages de substances en révélant les comportements et ressentis des collégiens face au harcèlement, au vécu scolaire, à l’alimentation, à l’activité physique et sportive, au handicap, au sommeil, à la sexualité, à la santé mentale et aux actions de prévention conduites au collège. Concernant la santé mentale, la majorité des élèves de collège se perçoivent en bonne santé et ont une perception plutôt positive de leur vie (près de 9 élèves sur 10) ; Environ 1/3 des élèves de 4e et de 3e présentent un risque modéré ou patent de dépression et 4 élèves sur 10 ont des plaintes somatiques et/ou psychologiques récurrentes ; Globalement, les filles présentent une moins bonne santé mentale que les garçons (moins bonne santé déclarée, perception moins positive de leur vie, plus grande prévalence de plaintes somatiques et/ou psychologiques et de symptômes dépressifs) ; La santé mentale des filles se dégrade entre la 6e et la 3e (santé perçue, satisfaction de vie, plaintes récurrentes et risque de dépression) ; Plus d’un lycéen sur dix déclare avoir tenté de se suicider au cours de sa vie et 2,5% avoir fait une tentative de suicide ayant donné lieu à une hospitalisation ; Sur la période 2014-2018, les collégiens sont plus nombreux à avoir une perception positive de leur vie ; la prévalence des plaintes somatiques et/ou psychologiques récurrentes est restée stable malgré une augmentation de la nervosité et de l’irritabilité ; Par rapport à leurs homologues européens, les collégiens français de 11, 13 et 15 ans rapportent davantage de plaintes somatiques et/ou psychologiques récurrentes.
A lire ici.

Les Ateliers du rétablissement en santé mentale le 18 novembre à Lyon : appel à participation
La Fondation de France Centre-Est et Santé Mentale France Auvergne-Rhône-Alpes organisent le 18 novembre prochain à Lyon, la première édition des "Ateliers du rétablissement en santé mentale". A cette occasion, seront rassemblées toutes les parties prenantes de la santé mentale durant une journée inspirante. Il s’agit de mettre des expériences et initiatives en commun, développer la connaissance des pratiques, écrits et événements innovants dans le champ de la santé mentale, afin de mieux mettre en lumière les démarches orientées rétablissement et mieux comprendre comment créer les conditions du pouvoir d’agir. C’est pourquoi, en amont de sa préparation, les organisateurs souhaitent recueillir et diffuser un maximum de pratiques orientées rétablissement. La journée sera construite en fonction et à partir de ces retours. Elle s’organisera autour de différentes modalités (stands, ateliers, témoignages…). En outre, certaines pratiques seront sélectionnées par un jury et présentées durant l’événement comme "coups de cœur".
Nous vous invitons à participer en remplissant le formulaire de l’Appel à participation aux ateliers du rétablissement 2021 – date butoir au 31 juillet.

La Mutualité française fait 10 propositions pour la santé mentale
La Mutualité Française consacre la cinquième édition de son Observatoire-Place de la Santé au "parent pauvre" des politiques de santé publique et fait 10 propositions pour améliorer l’accès aux soins de santé mentale, après avoir effectué quelques constats, notamment la prévention insuffisante, les inégalités territoriales d’accès aux psychologues et psychiatres, ou encore le reste à charge important (parmi les adhérents mutualistes, une personne souffrant de troubles mentaux a, en moyenne, un reste à charge avant intervention de la mutuelle de 1 300 € par an, soit trois fois plus que les autres patients). Les propositions : Développer des actions de sensibilisation et de communication à destination du grand public notamment auprès des jeunes ; Organiser un dépistage précoce des troubles psychiques dans le cadre du parcours de soins des enfants et adolescents en renforçant les services de médecine préventive et de promotion de la santé ; Renforcer les compétences psychosociales ; Favoriser l’émergence de nouveaux métiers et développer des protocoles de coopération entre professionnels ; Organiser une gradation et une coordination des soins ; Encourager le développement des résidences d’accueil ; Accompagner et prendre en charge les personnes en situation de grande précarité sociale ; Étudier avec les pouvoirs publics, l’assurance maladie obligatoire et les professionnels, les conditions et modalités d’une prise en charge pérenne des consultations de psychologues ; Plafonner le tarif des chambres particulières et reprendre la discussion sur la forfaitisation du reste à charge à l’hôpital ; Orienter les dépenses d’assurance maladie vers la transformation des modes de prise en charge.
En savoir plus.

Lancement du guide LIVE LIFE de l’OMS sur la prévention du suicide
Le suicide reste l'une des principales causes de décès dans le monde, selon les dernières estimations de l'OMS, publiées le 17 juin dans "Suicide worldwide in 2019", une brochure qui présente les dernières données de l'OMS sur les taux de suicide dans le monde par âge, région et pays, ainsi que les tendances depuis 2000. Chaque année, le suicide fait plus de victimes que le VIH, le paludisme ou le cancer du sein - ou que la guerre et les homicides. En 2019, plus de 700 000 personnes sont décédées par suicide : un décès sur 100, ce qui a incité l'OMS à produire de nouvelles orientations pour aider les pays à améliorer la prévention et la prise en charge du suicide, et aider le monde à atteindre l'objectif de réduction du taux de suicide d'un tiers d'ici 2030. Ces orientations, pour la mise en œuvre de l’approche LIVE LIFE de la prévention du suicide par l’OMS, comporte quatre stratégies : limiter l'accès aux moyens de se suicider, tels que les pesticides hautement dangereux, les armes à feu et l'installation de barrières sur les sites de saut ; éduquer les médias sur la façon de rendre compte du suicide de manière responsable ; favoriser l'acquisition de compétences socio-émotionnelles chez les adolescents ; et l'identification, l'évaluation, la gestion et le suivi précoces de toute personne touchée par des pensées et des comportements suicidaires.
Lire le communiqué de presse en français.
Lire le guide en anglais.

Revue de littérature rapide : Conception des établissements de santé mentale et réduction du recours à l'isolement et à la contention
Un récent examen rapide de la littérature réalisé par une équipe australienne (Sax Institute pour le ministère de la Santé de la Nouvelle-Galles du Sud) a identifié 35 études, publiées entre 2010 et 2019, portant sur le lien entre conception architecturale des établissements de santé mentale et réduction de l'utilisation de l'isolement et de la contention physique. Les auteurs déclarent avoir trouvé des preuves préliminaires que l'environnement physique peut jouer un rôle dans la réduction du recours à l'isolement et à la contention. Il est probable que la mauvaise conception de ces espaces contribue à la détresse et, par conséquent, augmente le recours à l'isolement et à la contention. Sont citées diverses caractéristiques architecturales facilitant la diminution du recours à de telles pratiques, tels que l'accès à la lumière du jour, la réduction du bruit, la ventilation de l'air, l'accès à la nature, des couleurs chaudes, des tapis, des plantes, des meubles récents, des espaces privés, peu fréquentés et calmes.
A lire ici.

Pays de Galles : le programme "Shared Lives" salué pour son efficacité
A la suite d’une hospitalisation l'année dernière, Nikita Filer s'est vue offrir la possibilité de poursuivre son rétablissement en vivant avec une famille d’accueil, chez un aidant local, plutôt qu'à l'hôpital. Bien que sceptique au départ, Nikita a été associée à Maggs Evans dans le cadre de Shared Lives – un programme gouvernemental qui offre aux patients hospitalisés dans des unités de santé mentale la possibilité d'emménager dans le domicile d'un aidant vivant dans la communauté. Pendant quatre mois, Nikita a reçu le soutien de Maggs et sa famille. Elle faisait du jardinage, du shopping et flânait, ce qu’elle ne pouvait pas faire à l’hôpital. Pendant ce temps, elle a continué à suivre un traitement régulier tout en bénéficiant du soutien personnel de Maggs. Nikita a déclaré qu'elle ne remercierait jamais assez le programme pour le soutien qu’elle a reçu. Depuis qu'elle a quitté la maison de Maggs, Nikita vit de façon indépendante, a terminé sa formation universitaire et cherche un emploi. Maggs et Nikita se parlent encore régulièrement. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi elle avait accepté de faire cela, Maggs a expliqué "Vous pouvez faire une telle différence pour quelqu'un, simplement en étant là pour lui, simplement en vous souciant de lui, simplement en le comprenant." Il y a actuellement environ 1 300 personnes au Pays de Galles soutenues par Shared Lives, une initiative repérée par l’OMS dans son orientation sur les services de santé mentale communautaires que nous vous présentions dans notre édition du mois dernier.
Voir le reportage vidéo.

Canada : nouveau guide de soutien pour intervenir auprès d'un enfant de 5 à 13 ans à risque suicidaire
Bien que destiné aux intervenants du réseau québécois de la santé et des services sociaux, le guide de soutien pour intervenir auprès d’un enfant de 5 à 13 ans à risque suicidaire, réalisé à la demande du ministère de la Santé et des services sociaux, pourra sûrement intéresser les Français. Le document vise à outiller les intervenants qui accompagnent les enfants à risque suicidaire et leur entourage. Il fournit des balises pour soutenir le jugement clinique. Il se veut suffisamment général pour favoriser son utilisation dans divers milieux et par une diversité de professionnels, mais également suffisamment concret pour soutenir les interventions. Le guide met de l’avant un processus clinique et des pratiques issues d’une démarche de croisement de divers savoirs : scientifique, expérientiel et contextuel.
Consultez le guide.
Consultez l'aide-mémoire.

Nouvelles ressources de l’OMS pour aider les jeunes à se soutenir mutuellement en cas d'urgence
Le programme "I Support My Friends", lancé par l’OMS* le 1er juillet, vise à fournir aux enfants et aux adolescents les compétences et les connaissances dont ils ont besoin pour soutenir leurs amis lors d'événements pénibles. Fondée sur les principes des premiers secours psychologiques, la formation a été pilotée au Japon, en Jordanie, en Mongolie et en Turquie, avec des résultats encourageants. La trousse de ressources, destinée aux adultes qui envisagent d'animer la formation, s'adresse aux 9-17 ans. Elle comprend quatre volets : un guide théorique et de mise en œuvre ; un manuel de formation pour un cours de 3 jours pour les enfants ; un cahier d'exercices pour les enfants ; et un manuel de formation des animateurs. La formation peut être dispensée soit directement par une organisation possédant l'expertise requise, soit en partenariat avec une école, un gouvernement ou une organisation communautaire. La formation peut également être intégrée dans des programmes existants tels que ceux de protection de l'enfance, de promotion de la santé, d'éducation, de formation aux compétences de vie, d'initiatives de consolidation de la paix et de préparation aux catastrophes.
* La conception et le pilotage du programme sont une collaboration entre l'OMS, l'UNICEF, Save the Children et le MHPSS Collaborative.
En savoir plus et télécharger les documents (en anglais).




Retrouvez les 10 précédentes éditions de la Newsletter du GCS ici.

Copyright © 2021, tous droits réservés.

La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

Pour éviter que nos communications soient considérées commes des courriers indésirables par votre messagerie, nous vous invitons à ajouter l'adresse adannet@gcs-epsm-lille-metropole.fr à votre carnet d'adresses.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition aux données vous concernant que vous pouvez exercer en envoyant un e-mail à alain.dannet@ghtpsy-npdc.fr.
Cliquez sur ce lien pour vous désabonner