Voir la version en ligne.

Fanny Mériaux et Valérie Brilleman, intervenantes pairs au Centre de Co-Formation au Rétablissement (COFOR Hauts de France)

 

COFOR HdF : un recovery college à la française

Qu'est-ce que le COFOR ?
VB : C’est un lieu inspiré par les modèles des recovery college anglo-saxons où sont co-construits des modules de formation au rétablissement personnel en santé mentale. Les membres peuvent être intervenants pairs ou étudiants. Ils sont considérés comme des citoyens et pas comme des personnes souffrantes.
FM : On compte actuellement un peu plus de 220 recovery college dans 28 pays. Ils contribuent à la diminution de la stigmatisation et à la production d’un savoir partagé par les personnes concernées par un trouble psychique. Il s’agit de travailler sur les forces, les capacités, les ressources, et non les faiblesses des personnes. Pour les aider à passer du statut d’usagers à celui de personnes. Il ne s’agit pas d’un groupe de parole ou d’un GEM, et ce n’est pas de l’ETP. A ma connaissance, il en existe deux en France actuellement, le nôtre et celui de Marseille, qui nous a beaucoup inspiré.

Comment êtes-vous organisés ?
FM : Les formations sont co-construites au cours de focus-groups auxquels tout le monde est invité à participer, personnes concernées, professionnels ou autres. La parole et l’expérience, mais aussi les savoir expérientiels sont valorisés dans un objectif de mutualiser les ressources, envies, compétences et forces de chacun et stimuler le pouvoir d’agir des personnes concernées ainsi que leur auto-détermination au sein d’une communauté apprenante et d’auto-support. Sont identifiés ensemble les thèmes et le contenu des séances. Toutes les décisions sont prises lors des focus-group : par exemple, a été décidé que tous les intervenants ont la même rémunération, qu’ils soient professionnels de tout secteurs d’activités ou personne n’ayant pas eu d’expérience antérieure d’intervention en formation, dans une logique de reconnaissance des savoir expérientiels, comme aussi importants que les savoirs académiques.
VB : La formation comporte quatre modules : Bien-être ; Connaissance de soi ; Relations ; Droits. Chacun de ces modules comporte 12 séances de trois heures, qui ont lieu les lundis matins. Ce sont des moments de partage des savoirs expérientiels. L’idée n’est pas de dispenser une formation descendante. Un binôme d’intervenants pairs ou, un intervenant pair et un intervenant professionnel, animent les séances. Ces temps sont préparés entre les intervenants et les « fils rouges ». Les fils rouges sont les pivots du COFOR. Ils facilitent le déroulement des séances et sont garants de l’horizontalité des échanges entre les étudiants et lorsqu’un professionnel est impliqué. Ils ont un rôle de tutorat et de mentorat. Ils animent les focus-groups dont le but est de définir le contenu de la formation, et s’assurent du lien avec les partenaires qui nous soutiennent comme le CREHPSY, l’ARS, l’IRTS, la Maison des usagers de Lille et l’AISSMC.

Combien de personnes sont impliquées ?
FM : Depuis 2023, 90 personnes ont participé à au moins un module. Nous en sommes à la seconde promotion d’étudiants ayant participé à nos sessions de quatre modules. Sachant que chaque module réunit en moyenne une quinzaine de personnes, et que tous les étudiants ne participent pas à tous les modules.

Quels sont les profils des étudiants ?
VB : Pour participer à un module il faut être directement concerné par un trouble psychique et vouloir se rétablir pour retrouver une vie satisfaisante malgré la présence ou non de symptômes. Certaines personnes sont hospitalisées ou suivies par des services de psychiatrie, d’autres sont confrontées à de grandes difficultés sociales, et/ou sont isolées. Pour elles, le COFOR est complémentaire des soins et de l’accompagnement médico-social auxquels bien sûr, il ne se substitue pas.

Quel type d’animation est utilisée ?
FM : On utilise par exemple des outils de l’éducation populaire et une pédagogie participative. On se base sur les envies, les rêves, les souhaits des personnes. A partir de ce matériau, l’intervenant construit, à partir de sa boîte à outils, une animation sur-mesure. Chaque séance intègre des apports théoriques et des échanges d’expérience, qui peuvent être adaptés à un public parfois sorti très tôt du système scolaire ou qui présente des difficultés cognitives importantes. Pour identifier les besoins, on utilise des supports permettant la participation de tous (cartes mentales, etc.) qui nous servent ensuite à amener de l’information et enrichir la réflexion. Beaucoup de personnes vivent dans des endroits éloignés des services orientés rétablissement ou pratiquant la réhabilitation psychosociale, éloignés des GEM… Avoir accès à l’information et la comprendre, c’est acquérir du pouvoir ! Mais l’apport d’expérience par les participants est aussi suscité, dans une logique de reprise de pouvoir sur sa vie. Au final, nous coproduisons des savoirs expérientiels.
VB : Cette coproduction peut nous amener à imaginer de nouveaux outils, comme le plan de crise. Il est proposé aux étudiants de le renseigner au début du module, afin que les fils rouges et/ou les intervenants, et/ou un étudiant volontaire, sachent comment réagir si une personne se sent mal. Il s’agit là de la production d’un groupe de travail qui fait suite à une situation où une personne a décompensé pendant une séance.

Comment fonctionnez-vous financièrement ?
VB : Le collectif est porté par le CREHPSY Hauts de France. Ils constituent l’interface administrative pour les subventions que nous avons reçues. Nous avons été financés en 2023, dans le cadre d’un appel à projets sur la démocratie sanitaire par l’ARS. Ce financement a été depuis renouvelé de façon annuelle. Il nous permet de rémunérer des intervenants pairs, de rembourser leurs frais de transport, et de gratifier les étudiants. Pour ces derniers, l’accès au COFOR est gratuit. La gratification leur est versée lorsqu’ils suivent, au minimum, 10 séances sur les 12 que comporte un module. Mais ce financement ne permet pas d’embaucher des permanents, l’animation du COFOR est donc basée sur le bénévolat. L’EPSM Lille métropole et la MGEN de Lille mettent également un peu de temps de professionnels à disposition.

Quels retours avez-vous après deux ans d’existence ?
FM : Les professionnels nous disent que le COFOR les amènent à faire évoluer leurs représentations. Par exemple, nous avons un taux d’assiduité qui est très élevé, alors que certains professionnels pointaient la difficulté de mobiliser les usagers… A l’avenir, nous ouvriront d’ailleurs probablement les formations du COFOR aux professionnels. On constate aussi que, pour certains étudiants, le COFOR favorise leur implication dans les CLSM, le retour aux études, la naissance d’un projet de professionnalisation en tant que médiateur de santé pair, ou d’une activité associative, parfois militante.
VB : Les évaluations des étudiants sont positives. Nous avons également une recherche qui est en cours. Elle est portée par le pôle recherche de l’IRTS, financée par la FIRAH et co-construite avec les fils rouges. Nous avons pour cela reçu une formation à la recherche et nous formons les chercheurs à la philosophie du rétablissement. Elle vise à évaluer l’impact du COFOR sur les professionnels et sur les parcours de rétablissement, l’auto-stigmatisation, l’estime de soi des étudiants. Les résultats sont attendus en 2027.
Je voudrais aussi signaler le travail effectué par Eve Gardien, une sociologue qui réalise une monographie du COFOR, qui sera publiée prochainement, suite à un travail d’observation ces deux dernières années.

En savoir plus : https://coforhdf.wordpress.com

 

Appel à projets de l’ARS Ile de France pour le recrutement de Médiateurs de Santé pairs
L’Agence régionale de santé Île-de-France lance l’appel à projets pour le recrutement de Médiateurs de Santé-Pairs (MSP), dans le cadre du programme porté par le CCOMS. Cet appel à projets s’adresse aux établissements de santé candidats au recrutement d’un MSP. L’appel à projet est également ouvert aux établissements médico-sociaux : seront ciblés prioritairement les projets hors hébergement (FAM, MAS), qui portent sur l’accompagnement à l’autonomie des personnes accompagnées et à la vie dans la cité. En février 2026 débutera la 8ème promotion de la licence à l’université de Paris Nord Bobigny. Comme pour les promotions précédentes, les étudiants seront salariés de structures hospitalières (psychiatrie, addictologie) ou médico-sociales, et poursuivront en parallèle leur formation à raison d'une semaine par mois, avant de soutenir leur mémoire de licence en juin 2027. Le programme MSP a bénéficié depuis 2012 du soutien de 12 ARS. Le programme a permis de former 220 personnes depuis 2012, dont 200 sont actuellement en poste en tant que Médiateurs.trices de Santé-Pairs.
En savoir plus sur l’appel à projets.

 

Un guide pour favoriser l’appropriation et le déploiement des Directives Anticipées en Psychiatrie
Bien que des études réalisées dans plusieurs pays mettent en évidence l’impact positif des Directives Anticipées en Psychiatrie (DAP) sur la réduction du recours aux soins sans consentement, qui constituent la première source de privation de liberté en France, leur utilisation reste encore marginale en France. Réunis autour de ce constat en 2022, le Collectif DAP, dont le CCOMS fait partie, publie son premier ouvrage. Véritable guide en 4 parties, il permet d’aborder les enjeux conceptuels, les retours d’expériences d’outils français et leurs caractéristiques, les stratégies efficaces de déploiement pour lever les défis de leur mise en œuvre, ainsi que des perspectives internationales qui nous éclairent sur l’adoption des DAP à l’étranger, dans le cadre de pratiques orientées rétablissement et de défense des droits des usagers.
Plus d'informations sur : www.collectifdap.org


La DREES a publié le 6e rapport de l’observatoire national du Suicide (ONS)
A travers onze dossiers thématiques, le dernier rapport de l’ONS fait le point sur divers sujets tels que l’aide médicale à mourir, le déploiement du secourisme en santé mentale ou encore le suicide en milieu carcéral. Parmi les tendances relevées, le nombre de décès par suicide est en légère hausse lors des trois dernières années (13 pour 100 000 habitants en 2021 contre 13,3 en 2022), tandis que le nombre d’hospitalisations pour gestes auto-infligés reste relativement stable (77 601 personnes en 2023, soit 128 pour 100 000 habitants). Parmi les populations les plus à risque, les personnes âgées (85-94) sont trois fois plus exposées au suicide que la population générale, au sein desquelles les hommes sont huit fois plus touchés que les femmes. Les femmes de moins de 25 ans sont à l’inverse surreprésentées parmi les patients hospitalisés pour gestes auto-infligés, étant quatre fois plus nombreuses que la population masculine hospitalisée pour un motif similaire. Cet indicateur est d’ailleurs en hausse, tandis qu’il diminue pour les hommes et femmes de 30 à 69 ans.

 

3e podcast de l’IRDES
Pour cette troisième édition de la série thématique : "La santé mentale, grande cause nationale 2025, quels défis pour le système de santé ?" (voir notre précédente édition), Magali Coldefy et Coralie Gandré, sont interrogées sur les pratiques privatives de liberté en psychiatrie, comme les hospitalisations sans consentement, et sur l'usage d'autres pratiques controversées telles que le recours à l'isolement et à la contention à l'occasion de ces hospitalisations. Des variations significatives dans le recours à ces pratiques ont été observées entre territoires et offreurs de soins, qui posent des enjeux d’équité, de qualité et d’efficience des soins, mais aussi des questions éthiques.
> Ecouter


Panorama de métiers émergents : l’ANAP présente les médiateurs de santé pairs
Responsable de l’expérience patient, architecte des données de santé, thérapeute par réalité virtuelle ou encore conseiller en transition énergétique et écologique… Certains pays l’ont déjà compris : les avancées technologiques et sociétales imposent de mobiliser de nouvelles compétences au sein des établissements de santé et médico-sociaux. La création de nouveaux métiers est un levier de performance mais également un enjeu d’attractivité. Elle offre des opportunités d'évolution interne et favorise la fidélisation des talents. A partir d’une comparaison internationale et d’une étude complète, l’ANAP a effectué un panorama de 34 métiers émergents, dont celui de "Pair-aidant en santé mentale", qui comprend une présentation du programme médiateur de santé pair du CCOMS. L’agence propose en outre une fiche pratique intitulée “Comment créer un nouveau métier et recruter le bon profil” et un guide des bonnes questions à se poser.
Découvrez ces outils.

 

Majeur protégé : le renouvellement de l’isolement implique l’information de la personne chargée de la mesure de protection juridique
Le Conseil constitutionnel a jugé, dans sa décision du 5 mars*, qu'en cas de renouvellement d'une mise à l'isolement psychiatrique d'un majeur protégé, le médecin doit systématiquement en informer la personne chargée de la mesure de protection juridique.
*Décision n°2024-1127 QPC du 5 mars 2025

 

Colloque "Jeunesse, Santé et bien-être" du RfVS à Besançon
Du 11 au 13 juin 2025, le Réseau français des Villes Santé organise un colloque pour promouvoir et mettre en avant la mobilisation des villes et intercommunalités en faveur de la santé et du bien-être des jeunes entre 12 et 25 ans à travers leurs différentes compétences. La participation des jeunes et la prise en compte des inégalités sous ses formes multiples dans la construction de solutions adaptées seront au cœur des discussions.
En savoir plus.

25 mars : lancement mondial des orientations de l'OMS sur les politiques et les plans d'action stratégiques en matière de santé mentale
Vous êtes invité à vous inscrire au wébinaire qui aura lieu le mardi 25 mars 2025, de 13 h à 14 h 30, au cours duquel l’OMS présentera son nouveau document d’orientation, un outil qui aidera les pays à transformer leurs politiques et leurs systèmes de santé mentale. Ces nouvelles lignes directrices : s’attaquent aux déterminants sociaux comme la pauvreté, le logement et l’éducation ; donnent aux experts d’expérience les moyens de conduire le changement ; favorisent les soins holistiques en mettant l’accent sur le mode de vie et la santé physique, ainsi que sur les interventions psychologiques, sociales et économiques ; mettent l’accent sur la prévention et la promotion du bien-être pour tous ; protègent et promeuvent les droits de l’Homme.
Cette mise à jour des orientations marque une étape cruciale dans l'aide apportée aux pays pour qu'ils élaborent leurs politiques de santé mentale et leurs plans d'action stratégiques afin de relever les défis d'aujourd'hui. Intégrant les enseignements tirés des 20 dernières années, il offre des conseils et des outils pratiques pour renforcer la gouvernance, améliorer la prestation de services et mettre en place un personnel de santé mentale qualifié.
Inscrivez-vous ici
Une traduction automatique en plusieurs langues sera proposée (veillez pour cela à avoir la dernière version de Zoom).

 

Une étude sur les soins axés sur le rétablissement et tenant compte des traumatismes afin de promouvoir les droits de l'homme et la qualité des soins de santé mentale
Une revue systématique étudie la complémentarité des approches de soins orientés vers le rétablissement (Recovery-oriented care, ROC) et des soins tenant compte des traumatismes vécus (Trauma-informed care, TIC). Elle met en évidence plusieurs points communs entre ces deux modèles, tels que la place centrale de l’usager, de ses besoins et souhaits individuels dans l’organisation des soins, mais également la promotion du rétablissement, l’accompagnement vers l’autonomie et le respect des droits humains. Les auteurs étudient enfin comment ces principes partagés contribuent à réduire les pratiques coercitives et à améliorer la qualité des soins, soulignant ainsi la pertinence d’intégrer ces approches dans tous les services de santé mentale communautaire. Le programme Quality Rights de l’OMS y est mentionné comme exemple d’approche intégrant à la fois le ROC et le TIC.
Lire l’étude complète (en anglais).

 

Lignes directrices pour la participation des usagers à l’adaptation de la santé mentale numérique au-delà des frontières
Le guide élaboré dans le cadre du projet européen SUPER (Successful User Participation Examples and Recommendations in Digital Mental Health) vise à faciliter l’implication et l’autonomisation des usagers des services de santé mentale dans les projets de déploiement en Europe de solutions numériques et applications. Il fournit des informations pratiques pour mieux comprendre leurs besoins et les inclure de manière significative. Ces lignes directrices combinent la théorie, les meilleures pratiques et les résultats de 2 projets pilotes : l’application SAM, qui soutient les personnes atteintes d'un trouble du spectre autistique dans la gestion du stress quotidien, et l’application SAFE, qui fournit des informations sur l'automutilation et des conseils sur la manière de prévenir ou de réduire l'automutilation.
A lire ici.

 

Trois années de guerre : hausse de la demande de soutien en santé mentale, de soins aux victimes de traumatismes et de réadaptation
L’OMS a recensé plus de 2 254 attaques contre les soins de santé en Ukraine depuis le début de la guerre il y a 3 ans. Le système de soins de santé reste confronté à des défis sans précédent. Selon la dernière évaluation des besoins sanitaires en Ukraine réalisée par l’OMS (octobre 2024), 68 % des Ukrainiens rapportent une détérioration de leur état de santé par rapport à la période d’avant-guerre. Les problèmes de santé les plus répandus sont les problèmes de santé mentale, avec 46 % des personnes touchées, suivis par les troubles mentaux (41 %) et les troubles neurologiques (39 %). Parmi les principales réalisations en matière de santé mentale, citons l’élaboration du Modèle cible du système ukrainien de soutien psychosocial et en santé mentale et du Plan d’action national pour la santé mentale 2024-2026, ainsi que de 24 plans au niveau des oblasts (régions). Fin 2024, l’OMS a formé des équipes de réadaptation multidisciplinaires dans 28 services de réadaptation hospitaliers non spécialisés de 11 oblasts.
Lire le communiqué (en français).




Retrouvez les 10 précédentes éditions de la Lettre du GCS ici.

Copyright © 2025, tous droits réservés.

La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

Pour éviter que nos communications soient considérées comme des courriers indésirables par votre messagerie, nous vous invitons à ajouter l'adresse adannet@gcs-epsm-lille-metropole.fr à votre carnet d'adresses.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition aux données vous concernant que vous pouvez exercer en envoyant un e-mail à alain.dannet@ghtpsy-npdc.fr.
Cliquez sur ce lien pour vous désabonner