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Dr Philippe Delespaul,
professeur en innovations dans les soins de santé mentale, Université de Maastricht, Pays-Bas

Equipes FACT et suivi intensif dans la communauté : "Il y a plusieurs façons de délivrer de bons soins"

Pouvez-vous nous expliquer ce que sont les équipes ACT et FACT ?
"Commençons par les équipes ACT (Assertive Community Treatment – Equipe de suivi intensif dans la communauté/de proximité), qui sont davantage connues au niveau international. Ce modèle, initié aux Etats-Unis dans les années 1970, consiste en la création d’équipes mobiles de 10 équivalents temps plein (ETP) s’adressant à 100 usagers qui présentent des troubles de santé mentale sévères et ayant un risque important d’hospitalisation, sur un territoire d’environ 200 000 habitants. La différence avec une équipe mobile de gestion de crise est que l’équipe ACT s’attache à la continuité des soins et intervient aussi en dehors des crises. Le suivi par une équipe ACT s’inscrit dans une durée plus importante qu’une équipe de crise et c’est toujours la même équipe qui s’occupe des mêmes personnes.
Les équipes FACT s’adressent quant à elles plutôt à environ 200 usagers, sur un territoire de 50 000 habitants environ, avec 10-12 ETP. Elle va prendre en charge à la fois les usagers ayant les troubles les plus sévères, mais également les personnes ayant besoin d’un soutien moins intensif, selon une proportion d’environ 20-80%. Les soins pour ces deux groupes sont combinés de façon flexible (le F de Flexible Assertive Community Treatment), permettant aux personnes dont l’intensité des troubles diminue de ne pas changer d’équipe, comme c’est le cas dans le modèle ACT. Les équipes FACT ont également une approche plus orientée vers le rétablissement, au-delà de la seule délivrance des traitements. Ces équipes sont responsables de l’ensemble des soins utiles à la personne, en la rencontrant dans son environnement et en s’appuyant ainsi plus facilement sur ses forces et capacités pour l’aider à mieux fonctionner. La composition de l’équipe est donc pluridisciplinaire : travailleur social, infirmier, pair-aidant, psychologue, psychiatre, addictologue, spécialiste de l’emploi, case-manageur, etc. L’idée générale avec ces équipes est à la fois d’éviter les hospitalisations et de favoriser l’insertion sociale, l’autonomie et la résilience. Leur intervention s’inscrit en conséquence sur une durée plus importante que celle des équipes ACT.
Nous nous sommes interrogés sur le profil des usagers pouvant être suivis par une équipe FACT dans le cadre d’un groupe de travail que j’ai présidé aux Pays-Bas. Nous avons regardé les critères de définition de la sévérité des troubles liés à la classification des psychoses, mais nous ne les avons pas trouvés satisfaisants, car certaines personnes peuvent souffrir d’une anxiété ou d’une dépression très invalidante. Même chose pour les notions de comorbidité ou de fonctionnement, puisque tous les problèmes de santé mentale ont un impact négatif sur ces critères. Nous nous sommes intéressés à la circularité entre la psychopathologie et le fonctionnement. Par exemple, lorsque vous êtes déprimé, vous ne parvenez plus à travailler, et en ne travaillant pas, vous accentuez votre dépression. Lorsque vous faites une intervention sur une dimension (ex : une psychothérapie contre la dépression), certaines personnes ont la résilience homéostatique qui leur permet de rebondir par elles-mêmes, et d’autres ne l’ont pas. On peut distinguer trois dimensions dans le rétablissement : la diminution des symptômes ; la participation et le rôle social ; la qualité de vie et les objectifs dans la vie. Pour certaines personnes, l’amélioration d’une de ces dimensions peut, à elle seule, permettre de rebondir. Pour d’autres, un problème de logement ou d’isolement social peut faire replonger dans la psychose ou la dépression. Il faut alors travailler les trois dimensions. Nous avons donc considéré que les personnes éligibles à l’intervention d’une équipe FACT sont celles qui nécessitent une intervention sur les trois dimensions à la fois, en parallèle. C’est la définition des soins intégrés. Il faut une équipe qui propose une expertise en santé somatique, psychiatrique, psychothérapeutique, une expertise juridique, des spécialistes du logement, du travail, du sport…, pour obtenir une trajectoire de soin qui va vers le rétablissement. Aux Pays-Bas, nous considérons qu’1.5% de la population a besoin de tels soins intégrés. Le débat actuel chez nous est de savoir si les équipes FACT pourraient devenir des ressources responsables de la prise en charge de l’ensemble de cette population, en coopération avec l’ensemble des autres ressources en santé mentale (soins primaires, etc.).
La notion de responsabilité de l’équipe est importante à mes yeux, lorsqu’elle existe sur un territoire, elle devient responsable de la prise en charge et elle se doit d’être disponible en cas de besoin, pour la personne, sa famille, le voisinage, etc. Être présent ne veut pas dire être pro-actif : il faut toujours veiller à ne pas être trop intrusif dans la vie des gens… Dans la plupart des équipes FACT, cette responsabilité passe par de nombreux systèmes d’échange et de partage d’information entre l’ensemble des professionnels de l’équipe, comme des conférences (téléphoniques) quotidiennes, des outils de partage numériques avancés… Pour qu’aucune situation ne passe à travers les mailles du filet.
Voilà le modèle FACT aujourd’hui chez nous, la réflexion actuelle étant de le porter vers une meilleure articulation avec l’ensemble de l’écosystème en santé mentale, car n’oublions pas que les ressources d’une équipe sont forcément plus limitées que celles existant dans la société."

Avez-vous des éléments d’évaluation de ces équipes ?
"Il faut être conscient qu’évaluer ce type d’organisation de façon traditionnelle est pratiquement impossible. Il faudrait parvenir à monter une étude où seraient randomisées un grand nombre d’équipes ayant au moins 2 à 3 ans d’existence sur des territoires équivalents en tous points et délimités de telle sorte qu’il n’y ait pas de risque de contamination. Il existe des études américaines sur les équipes ACT, mais on ne peut pas vraiment les répliquer en Europe car nos soins primaires y sont meilleurs. Lors de la conférence organisée en septembre à Louvain (Belgique) sur le thème de la mise en œuvre des services communautaires de santé mentale, plusieurs études ont été présentées qui démontrent que les équipes FACT réduisent fortement l’activité des équipes chargées de la gestion des crises. C’est également ce que l’on constate à l’Est de Lille (59G21). Aux Pays-Bas, les équipes FACT ont peu d’impact sur les admissions. Mais bien sûr, une hospitalisation ne permet pas de faire évoluer l’acceptation du trouble psychique par la société et ne constitue pas une solution à long terme pour l’intégration sociale de la personne. Je considère qu’il n’existe pas vraiment de meilleure solution : il y a une logique intrinsèque à ce fonctionnement qui n’a pas besoin de preuve pour être implémenté. Nous n’avons pas besoin de preuve pour devenir collègue, pour adhérer au principe de réduction des temps de réunion, pour convenir des droits de l’Homme, ou pour considérer qu’un contact humain avec un usager est plus efficace qu’à travers un écran…"

Sont-elles en développement ?
"Nous avons mis environ 5 ans pour passer du modèle ACT au modèle FACT aux Pays-Bas. Il reste quelques équipes ACT dans les grandes villes pour les sans-abris, mais aujourd’hui, on compte 350 équipes FACT, qui sont passées par un système national d’accréditation davantage axé, depuis 2017, sur l’activité de l’équipe (son orientation rétablissement) que sur des normes strictes de formation. Le mouvement vers les équipes FACT peut être observé également en Norvège, Espagne, Suisse, Belgique, France, Angleterre, Danemark… Ce qui me semble important, c’est d’améliorer le fonctionnement des équipes non pas en considérant où elles en sont par rapport à un fonctionnement idéal - ce qui amène de la frustration – mais en considérant qu’il y a plusieurs façons de délivrer de bons soins. Il faut laisser la liberté d’adapter les modèles, avec une place donnée à la co-création, aux visites d’autres réalisations. Ce n’est pas une question d’argent. On peut parfois faire mieux moins cher. Nous avons énormément de professionnels de santé mentale aux Pays-Bas et néanmoins toujours des files d’attente et des gens qui vont mal…"


Santé mentale, Droits de l'Homme et législation : orientations et pratiques
À l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, l'OMS a publié, le 9 octobre, conjointement avec le Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme, un nouveau guide qui vise à aider les pays à réformer leur législation et leurs politiques afin de mettre fin aux violations des droits de l'homme et d'améliorer l'accès à des soins de santé mentale de qualité. Reconnaissant que la santé mentale ne relève pas de la seule responsabilité du secteur des soins de santé, l’OMS adresse ces nouvelles orientations à tous les législateurs et décideurs politiques impliqués dans la rédaction, la modification et la mise en œuvre de la législation ayant un impact sur la santé mentale, comme les lois relatives à la pauvreté, à l'inégalité et à la discrimination. Si de nombreux pays ont cherché à réformer leurs lois, leurs politiques et leurs services depuis l'adoption de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées en 2006, trop peu d'entre eux ont adopté ou modifié les lois et les politiques pertinentes à l'échelle nécessaire pour mettre fin aux abus et promouvoir les Droits de l'Homme dans le domaine des soins de santé mentale. Le guide fait la promotion des soins de santé mentale de proximité plus efficaces et demande la fin du recours aux pratiques coercitives afin de respecter le droit de chacun à prendre des décisions concernant ses propres soins de santé et ses choix de traitement. De plus en plus d'éléments démontrent en effet que les pratiques coercitives ont un impact négatif sur la santé physique et mentale, aggravant souvent l'état d'une personne tout en l'éloignant de ses systèmes de soutien. Le guide propose des dispositions législatives visant à mettre fin à la coercition dans les services de santé mentale et à faire du consentement libre et éclairé la base de toutes les interventions liées à la santé mentale. Il fournit également des conseils sur la manière dont les cas plus complexes et difficiles peuvent être traités dans la législation et les politiques sans recours à des pratiques coercitives. Le document définit les mesures à prendre pour accélérer la désinstitutionnalisation et intégrer une approche communautaire des soins de santé mentale fondée sur les droits, notamment en adoptant une législation visant à remplacer progressivement les établissements psychiatriques par des systèmes de soutien communautaire inclusifs et des services généraux, tels que l'aide au revenu, l'aide au logement et les réseaux de soutien par les pairs. L’OMS précise qu’il est prouvé que les services de soins de proximité sont plus accessibles, plus rentables et plus efficaces que les modèles institutionnels de soins de santé mentale.
Consultez le communiqué ici (en français) et téléchargez le guide ici (en anglais).

Nouvelles guidelines pour la santé mentale des jeunes
Global mental health action network vient de publier un ensemble de principes directeurs pour les personnes qui travaillent ou s'engagent auprès de jeunes vivant avec des problèmes de santé mentale. Ces lignes directrices ont été élaborées en collaboration avec 80 jeunes de 22 pays à travers le monde, qui ont tous vécu une expérience de santé mentale. Ils décrivent les meilleures pratiques et donnent une véritable idée de ce que les jeunes apprécient dans leur engagement. Cette ressource s'adresse aux cliniciens, aux décideurs politiques, aux bailleurs de fonds, aux développeurs de programmes, aux chercheurs, aux éducateurs et à toute autre personne impliquée dans le travail avec des jeunes ayant vécu des problèmes de santé mentale.
A lire ici.

Eurostat : baisse du nombre de décès par suicide en Europe
Les décès par suicide ont baissé de 13.5 % en une décennie en Europe. En 2020, il y a eu 47 252 décès par suicide dans l’UE. Cela équivaut à une moyenne de 10,2 décès pour 100 000 habitants. Des différences régionales existent néanmoins : la Lituanie a enregistré le taux de suicide le plus élevé en 2020, avec 21,3 décès pour 100 000 habitants, suivie par la Hongrie (17,1), la Slovénie (17,0) et l’Estonie (16,3). À l’opposé, Chypre a enregistré le taux de mortalité par suicide le plus faible (3,5 décès pour 100 000 habitants), suivie par Malte et la Grèce (4 chacune), l’Italie (5,6) et la Slovaquie (6,9). En France, les taux les plus élevés sont constatés en Basse-Normandie, Bretagne, Poitou-Charentes et Limousin.
Lire le communiqué et voir la carte avec les taux par régions.

5ème Sommet ministériel mondial sur la santé mentale
La cinquième édition du Sommet ministériel mondial pour la santé mentale a eu lieu à Buenos Aires en Argentine début octobre. A cette occasion, United Global for Mental Health a publié une compilation des rapports officiels des quatre précédentes éditions de ce Sommet mondial. Ce travail permet de découvrir les thèmes de discussion, les stratégies et les avancées de chacune de ces rencontres.
Lire la compilation ici.




Un modèle de fiche de poste de Référent e-santé
Réalisé dans le cadre du projet IT4Anxiety, la fiche de poste "eHealth referent", rendu disponible en français par les partenaires belges de ce projet, auquel participe le CCOMS, vise à faciliter le recrutement de "référent expérimenté en matière de santé numérique". Pour répondre à la difficulté de l’intégration des technologies de santé dans les systèmes de soins de santé, le profil recommandé est celui d’un diplômé du domaine paramédical ou scientifique (niveau master), avec une expérience solide en santé numérique et des compétences en communication écrite et orale en anglais.
A lire ici.

14 novembre, Paris : Colloque "Villes et santé mentale"
Dans les suites du colloque du même nom, organisé à Nantes l’an dernier, l’événement organisé à l'Assemblée Nationale, par le Docteur Rachel Bocher, prendra la forme de trois tables-rondes de 60 minutes, en lien avec les trois axes de l'Appel de Nantes, signé par 35 villes ainsi que 3 réseaux internationaux de villes étrangères. Le CCOMS interviendra par la voix du Dr Jean-Luc Roelandt, lors de la table-ronde titrée "Décloisonner, en mettant en exergue les silos et les initiatives prises/à prendre pour faire éclater ces barrières".
Inscriptions : colloque.villesetsantementale@gmail.com
Programme.

Dix grandes mesures pour une grande cause nationale
Après avoir réalisé une vingtaine d'auditions et quatre visites de terrain (dont l’EPSM de Guadeloupe, l’EPSM Lille métropole ou le CH de Jonzac), Chantal Jourdan, députée de l’Orne, Joël Aviragnet, député de la Haute-Garonne, et Antoine Pelissolo, chef de service du pôle de psychiatrie du CHU Henri Mondor de Créteil, proposent le plan : "Santé mentale : Dix grandes mesures pour une grande cause nationale". Publication accompagnée du dépôt d'une proposition de loi du groupe Socialistes à l'Assemblée nationale. Les titres des propositions sont les suivants : En urgence, revaloriser les rémunérations des professionnels de la santé mentale, recréer des postes et de l’attractivité ; Construire pour la Nation une vision pluriannuelle de la santé mentale : aller vers une organisation graduée et décloisonnée de l’offre de soins s’appuyant en priorité sur l’ambulatoire ; Mettre en cohérence le financement des acteurs de la santé mentale avec les nouvelles ambitions ; Poursuivre l’objectif "zéro contention, zéro isolement" ; Avoir une attention particulière pour la santé mentale de l’enfant, de l’adolescent et de l’étudiant ; Faire de la santé mentale des travailleurs une priorité ; Mieux prendre en charge le handicap psychique et les troubles du neurodéveloppement ; Répondre à l’éco-anxiété croissante de la population ; Développer la prévention et les interventions précoces.
A lire ici.

Santé mentale en population carcérale sortante
Suite à la journée de réflexion sur les "parcours de soins psychiatriques par-delà les murs de la prison" organisée le 9 octobre par la F2RSM au ministère de la Santé à Paris, les résultats de l'étude "Santé mentale en population carcérale sortante" ont été présentés. Vous pouvez les découvrir ici.

DREES : évolutions de 2008 à 2019 de l’offre de soins hospitaliers en psychiatrie
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié le 13 septembre une étude portant sur les évolutions structurelles de l’offre de soins hospitaliers en psychiatrie, de 2008 à 2019 - les années 2020 et 2021 ne sont pas inclues du fait de la crise sanitaire. L’offre de soins étudiée recouvre l’hospitalisation à temps complet et partiel, sans intégrer la prise en charge ambulatoire. L’étude permet d’établir plusieurs conclusions sur l’évolution du niveau des capacités d’accueil et de l’activité en psychiatrie. D’abord, la forte baisse du nombre de lits dédiés aux prises en charge à temps complet - 65 600 fin 2008, 61 600 fin 2019 (soit une baisse de 6,1%), concomitamment à une augmentation du nombre de places pour la prise en charge à temps partiel. En entrant dans le détail, néanmoins, on observe que la baisse des capacités en hospitalisation à temps plein est inégalement répartie, et touche d’abord la psychiatrie publique, puis la psychiatrie privée non lucrative ; au contraire, dans le secteur privé à but lucratif, 3 000 lits à temps complet supplémentaires ont été créés en 12 ans. De fait, une baisse globale de l’activité en psychiatrie s’est opérée entre 2008 et 2019, à la fois pour la prise en charge à temps complet et pour celle à temps partiel. La baisse de l’activité - du nombre de journées de prise en charge - touche néanmoins plus nettement les établissements publics (baisse de 15,8% sur la période) et privés à but non-lucratif (baisse de 15,3%), tandis que l’activité des établissements privés à but lucratif a augmenté de 23,5% en 12 ans. L’étude pointe également les disparités territoriales dans ces évolutions.
Lire le rapport.

Obstacles, ressources et contrastes dans les parcours de soins complexes : le cas du cancer chez les personnes vivant avec un trouble psychique sévère
La surmortalité des personnes vivant avec un trouble psychique est reconnue comme problème de santé publique depuis une dizaine d'années en France. Cependant, les actions concrètes pour lutter contre cette surmortalité demeurent limitées et nécessitent une meilleure compréhension des parcours de soins somatiques complexes pour cette population présentant un cumul de vulnérabilités. A partir de l'analyse des parcours pour cancer - reposant sur une double approche qualitative et quantitative – les résultats de la recherche publiée par l’IRDES en septembre mettent en évidence des inégalités pour les personnes vivant avec un trouble psychique, qui concernent en particulier l'accès aux examens diagnostiques recommandés, le délai entre le diagnostic et la mise en place des traitements, le caractère invasif et l'intensité des traitements, le suivi post-traitement et le risque de décès, tout en soulignant l'hétérogénéité des situations vécues. Les différences identifiées dans les parcours de soins peuvent être liées à des adaptations aux spécificités des personnes suivies et à leurs choix, mais aussi à des préconceptions sur les difficultés associées aux troubles psychiques, ou encore à une organisation inadaptée des soins que des politiques publiques seraient susceptibles d'améliorer.
Téléchargez Questions d'économie de la santé Irdes 281

1 Français sur 2 évoque une charge mentale personnelle particulièrement pesante
Les résultats de la troisième vague du baromètre de la Fondation AESIO / IFOP démontrent que, malgré l’émergence de la santé mentale dans le débat public, le tabou autour du mal-être persiste et que les inégalités entre les femmes et les hommes se retrouvent également en matière de souffrance psychique. En outre, 76 % des Français considèrent que la santé mentale est un enjeu de santé publique prioritaire (+ 5 points par rapport à 2022). Pourtant, près de 2 Français sur 3 estiment que la santé mentale est mal prise en charge par le système médical français (62 % ; + 6 points par rapport à 2021). Un sentiment largement partagé par les personnes ayant été en souffrance psychique au cours de l’année passée (67 % contre 57 % des personnes non concernées directement).
Lire le communiqué et les résultats plus détaillés.

BEH : Prévalence de la dépression, de l’anxiété et des idées suicidaires à deux mois postpartum
L’article publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire le 19 septembre présente les résultats de l’Enquête nationale périnatale qui visait à estimer la prévalence de la dépression du post-partum, de l’anxiété et des idées suicidaires à deux mois post-partum chez les femmes accouchées en France en 2021 et d’en proposer des déclinaisons régionales. En 2021, en France hexagonale, la prévalence de la dépression du post-partum était de 16,7% (intervalle de confiance à 95%, IC95%: [15,7-17,7]), avec une disparité régionale faisant ressortir des régions avec des prévalences significativement inférieures (Hauts-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine) ou supérieures (Île-de-France, Centre-Val de Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur) à celle de l’Hexagone. La prévalence de l’anxiété était de 27,6% [26,5-28,8] globalement et de 83,2% [80,6-85,7] parmi les femmes présentant une dépression du post-partum. Une disparité régionale était également observée pour l’anxiété avec des prévalences significativement inférieures (Normandie, Nouvelle-Aquitaine) ou supérieures (Centre-Val de Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur) à celle de l’Hexagone. La prévalence des idées suicidaires était de 5,4% [4,7-6,1] globalement et de 23,8% [12,1-26,9] parmi les femmes atteintes de DPP. Réalisées sur un échantillon représentatif de femmes accouchées en France hexagonale en mars 2021, les estimations montrent que, deux mois après l’accouchement, une sur six présentait une dépression du post-partum, plus d’une sur quatre un niveau d’anxiété important, et qu’une femme sur 20 déclarait des idées suicidaires.
Sur ce sujet, consultez les outils du projet PATH, piloté par le CCOMS pour la France.

Fondation Sommer : appel à projets autour de la médiation animale
L’appel à projets 2024 de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer est destiné aux établissements publics ou privés à but non-lucratif, sanitaires, médicosociaux et sociaux, qui accueillent des personnes en situation de handicap ou en maladie longue durée et qui intègrent la médiation animale dans leur programme de prise en charge sociale, éducative, pédagogique ou thérapeutique. Les actions qui seront financées concernent les enfants, adolescents, adultes en situation de handicap en institution (tous types de handicap dont le polyhandicap, les troubles du comportement et les maladies psychiques), les personnes en maladie longue durée. Date de clôture de l’appel : 22 novembre, minuit.
En savoir plus.

17 octobre, Ministère de la Santé et de la Prévention : 2ème Journée nationale de l’AJPJA
L'Association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues (AJPJA), organise sa deuxième journée nationale le 17 octobre à Paris, sur le thème "Mutations". L’événement permettra, grâce à des intervenants aux profils variés, d’explorer les transformations en cours des secteurs de la psychiatrie et de l’addictologie, ainsi que les éléments pouvant guider les évolutions futures.
En savoir plus.

Les mardis du Centre Minkowska
Le Centre Minkowska organise à Paris un séminaire, les mardis entre 14 h et 16 h, qui traitera des questions de géopolitique, d’anthropologie, d’histoire et de sociologie pouvant améliorer les pratiques concrètes de prise en charge des populations de migrants qui présentent des problèmes de santé mentale, vivent dans la plus grande précarité, et s’adressent à nos services de soins car ils ne sont accueillis nulle part ailleurs. Programme : 31 octobre : Guillaume le Blanc, professeur de philosophie à l’université Michel-de-Montaigne – Bordeaux III, présente son ouvrage : "Vies ordinaires, vies précaire" ; 14 novembre : Claude-Olivier Doron, historien et philosophe des sciences, maître de conférences à l’Université Paris VII, "L’émergence du concept de santé mentale" ; 16 janvier : Elyamine Settoul, maître de conférences en science politique au sein de la chaire de criminologie du Cnam-Paris, présente son ouvrage : "Penser la radicalisation djihadiste. Acteurs, théories, mutations" ; 12 mars : Mireille Eberhard, docteure en sociologie, maîtresse de conférences à l’Université Diderot, Paris : "L’expérience du racisme et ses manifestations ordinaires" ; 30 avril : Mario Colucci, psychiatre de secteur public à Trieste, membre du mouvement de Psychiatrie Démocratique : "Comment on devient un psychiatre basaglien" ; Juin (date à venir), Massimo Marsili, psychiatre à l’EPSM Lille métropole, chargé de mission au CCOMS, membre du mouvement de Psychiatrie Démocratique : "L’avenir de la santé mentale".
Inscription obligatoire (accès gratuit) par mail à evenementiel@minkowska.com - Format : présentiel (nombre de places limitées) et visio simultanée.
En savoir plus, consulter le programme.





Retrouvez les 10 précédentes éditions de la Lettre du GCS ici.

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La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale est éditée par le Centre collaborateur de l'OMS (CCOMS), service de l’EPSM Lille métropole. Le GCS a pour objet la recherche, la formation et la mise en œuvre d’actions visant le développement de dispositifs de santé mentale intégrés dans la cité, incluant la prévention et l’insertion des publics souffrant de troubles mentaux. Le Groupement œuvre à la promotion des échanges professionnels et à toute action de lutte contre la stigmatisation en santé mentale et en psychiatrie. Il favorise et soutient la participation des représentants des usagers, des familles et des aidants. Le GCS, dont le conseil scientifique est celui du CCOMS de Lille, relaie les recommandations de l’OMS au niveau national et localement.

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